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Nations League : le Luxembourg perd une bataille au Belarus, pas la guerre


Vendredi, les joueurs de Luc Holtz avaient la tête basse mais rien n'est encore perdu, à mi-chemin, dans cette phase de groupe de la Nations League. (photo AFP)

Les Roud Léiwen étaient venus chercher un début de qualification ? Ils repartent avec le sentiment d’un gâchis. Mais pas une fin.

En 2016, visiter les Biélorusses chez eux (1-1) avait été un calvaire fondateur. Vendredi, cela aura simplement été une frustration totale puisqu’il semble évident qu’il y a beaucoup mieux à faire contre cet adversaire solide mais pas plus créatif que ne le sont les Roud Léiwen de 2018.

« On est en train de devenir des tueurs » avait pourtant indiqué Anthony Moris en quittant Serravalle et en ramenant un succès probant de Saint-Marin (0-3), le mois dernier, qui propulsait le Luxembourg en tête du groupe 2. Les tueurs, vendredi, ont raté le peu d’occasions qu’ils sont parvenus à se créer en deuxième période, s’arrangeant même pour prendre un but largement évitable en toute fin de première période.

Le point de 2016 était moins important

Cette histoire-là sera bien plus désagréable à raconter que ne l’est celle du match nul de Borisov, il y a 24 mois, arraché en infériorité numérique, avec une pelletée de blessés, dans un jour sans et, surtout, avec une équipe moins rodée.

Le plus embêtant dans cette affaire étant qu’en 2016, à l’occasion des éliminatoires du Mondial-2018, ce point arraché ne l’avait été que pour la gloire mais qu’il ne comptait finalement pour rien d’autre. Ne pas en prendre pour le compte de ce match de Ligue des nations qui pouvait permettre de prendre une sérieuse option sur la suite de la compétition, est bien plus gênant.

C’est bien ce qui avait été pointé du doigt au moment de lancer la campagne. Cette idée qu’il faudrait une certaine maturité pour prendre les points qui comptent et faire ce qui n’a encore jamais été demandé à aucune sélection luxembourgeoise dans l’histoire : jouer la qualif’. Or vendredi, il y avait largement la place. La deuxième mi-temps s’est chargée de le montrer. L’emprise technique démontrée tout au long des 45 dernières minutes est là pour leur dire. Elles se sont jouées presque exclusivement dans le camp biélorusse.

En novembre, deux finales

Cette nécessité de faire le jeu n’a semble-t-il fait peur à personne. Pourquoi ne pas l’avoir assumée plus tôt ? C’est que cette aisance balle au pied, portée par de vrais manieurs de ballons, est si neuve qu’elle nous ferait presque oublier qu’en face, il y a encore un adversaire. Même en Ligue des nations.

C’est la journée de lundi qui nous dira ce qui attend désormais les hommes de Luc Holtz, en novembre. Cela devrait être deux finales. La première face à leur bourreau du jour. Ne pas la gagner avec plus d’un but d’écart (puisque c’est le goal-average particulier qui fait foi dans la compétition), rendra sûrement le déplacement en Moldavie, pour finir la campagne, absolument sans aucun intérêt.

Bien des choses peuvent laisser à penser qu’ils sont capables d’aller encore décrocher le Graal. Leur comportement conquérant de la deuxième période. La différence de niveau largement nivelée entre les deux cadors du groupe aussi. En 2016, il y avait eu un monde d’écart entre les deux équipes. Ce n’est plus le cas. Et c’est une légitime déception qui a reconduit le Grand-Duché aux vestiaires.

Reste maintenant à l’évacuer pour reprendre une marche en avant qu’on attend démonstrative à l’extrême contre Saint-Marin lundi.

On ne les imagine pas une seule seconde capable de tout gâcher sur un match en apparence aussi facile. Car à Minsk, ils ont perdu une bataille, mais sûrement pas la guerre !

A Minsk, Julien Mollereau

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