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[Nations League] Et si c’était le clap de fin?


La FLF et Luc Holtz vont-ils devoir se mettre à table pour discuter de la suite après cette campagne ratée qui met en péril la présence en Ligue C?

Est-ce que l’on peut relire toute une campagne ratée à l’aune d’un retour foudroyant dans un match qui ne changerait rien, quel que soit le résultat? Est-ce que la réduction rageuse de Korac, qui s’est jeté sur le ballon comme un mort de faim sur un excellent coup franc de Sinani (1-2, 72ᵉ), puis l’égalisation sublime de Gerson – d’une demi-volée en lucarne opposée (2-2, 75ᵉ) – peuvent faire oublier des résultats insuffisants, une manière collective pas convaincante, des performances individuelles en demi-teinte?

On ne sait pas trop comment poser la question parce qu’après plus de 14 ans à voir les Rout Léiwen dirigés par le même homme, après plus de 14 ans à les regarder faire des grands pas en avant sous la férule d’un visionnaire qui a fait entrer la FLF dans l’ère moderne, on a perdu la notion d’un football luxembourgeois sans Luc Holtz.

Alors, comment tourner la phrase? Luc Holtz veut-il partir? Luc Holtz doit-il partir? La FLF se pose-t-elle la question, alors qu’il reste un an de contrat au sélectionneur, jusqu’à fin 2025? Peut-être les réponses à toutes ces questions sont-elles non.

Mais hier soir, avant que le match devienne fou sous le coup de trois minutes d’enflammade, son équipe a semblé toucher le fond de son marasme d’après-éliminatoires de l’Euro. Elle a paru à court de solutions, avec bien trop de joueurs loin de leur niveau optimal.

En faisant fuiter hors du vestiaire la supposée volonté de son sélectionneur de ne pas poursuivre l’aventure, en juin dernier, au prétexte de l’incapacité supposée de cette équipe à hausser son niveau de jeu, Maxime Chanot a savonné la planche à son ex-sélectionneur.

Cet épisode tragicomique juste avant le rassemblement de novembre a été un monumental pavé dans la mare parce qu’il force à tout regarder au travers un nouveau prisme. Celui des doutes supposés du technicien (légèrement mais concrètement sifflé parle M-Block à l’annonce de son nom par le speaker) à sortir la FLF de l’ornière. Si tant est que l’épisode soit avéré, mais Holtz n’a pas voulu commenter.

La sortie de Chanot reste dans les têtes

Ce moment hallucinant d’un clash entre un coach et son joueur a-t-il ouvert pour tout le monde les portes de la réflexion, à la lumière des résultats récents? Qui ne sont pas bons. Et pourraient avoir de sérieuses répercussions sur l’attractivité de cette équipe dans les deux prochaines années.

Que faut-il retirer de cette nouvelle soirée longtemps atroce, une de plus – et peut-être celle de trop – en 2024, avant de devenir folle? Que le Luxembourg finisse dernier de son groupe n’est malheureusement plus une nouvelle depuis vendredi soir, mais ce matin, il faut désormais prier pour que l’Azerbaïdjan ne fasse pas d’exploit en Suède, dans quelques heures.

Ou le Grand-Duché, qui pourrait très bien repasser dans les mois à venir au-delà de la 100e place mondiale (un désagrément qui ne lui était plus arrivé depuis septembre 2017), redescendra officiellement en Ligue D. On le pensait durablement à l’abri de ce genre d’infamie, on se trompait.

Hier, de nouveau, rien n’a été. C’est sur une perte de balle du tout jeune Moreira, à la construction, que les Nord-Irlandais, d’une netteté et d’une efficacité redoutables dans leurs mouvements offensifs, ont ouvert le score sur un contre chirurgical et leur première frappe au but (0-1, 18ᵉ).

Et c’est sur une tête défensive complètement ratée de Bohnert, décidément dans le dur dès qu’il est aligné à gauche (c’est à se demander pourquoi insister à ce point à le mettre sur son mauvais côté), que les hommes de Michael O’Neill auraient dû doubler la marque si Price avait été aussi adroit que sur son but (45ᵉ).

Avec un peu de kick and rush en guise d’impuissance, le Grand-Duché a subi. Et Bohnert a fini par être devancé par Bradley, au deuxième poteau, Pereira n’étant pas exempt de tout reproche sur sa ligne (0-2, 50ᵉ). Il n’est pas l’heure d’incriminer un joueur qui ne joue pas à son poste ou un autre qui dépanne à seulement 18 ans. Mais d’avoir le courage de poser des questions fortes qui vont bien au-delà du baroud d’honneur de fin de partie.