L’athlète luxembourgeois revient sur son incroyable performance.
Comment analysez-vous votre performance?
Ralph Daleiden : Je suis très très très content. Presque fier d’avoir nagé 48″.
Avez-vous fait la course parfaite?
Non. Il y a un ou deux trucs qui n’ont pas marché comme je le souhaitais. Notamment le virage, la deuxième coulée qui était o. k., mais pas parfaite. Et puis les cinq derniers mètres n’étaient pas top non plus. Sinon, c’était presque la course parfaite.
Vous réalisez cette perf incroyable alors que vous étiez malade il y a encore peu. Comment l’expliquez-vous?
Je suis tombé malade il y a trois semaines. En arrivant au Japon, j’avais des problèmes avec ma nage, je manquais de confiance et de sensations, notamment au niveau des appuis qui sont essentiels pour moi. Et puis, ces quatre derniers jours, j’ai vraiment commencé à me sentir bien dans l’eau. À être consistant. À faire de très bons temps à l’entraînement. Je savais que ça pouvait aller vite.
Depuis quatre jours, je me sentais vraiment bien
Et ce fut le cas!
Pour une fois, j’ai bien dormi. J’étais relâché. Juste un peu stressé dix minutes avant de nager, mais c’est bien. Après, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Maintenant, 49″6, je n’aurais pas trop aimé. 49″5, ça aurait été bof, mais acceptable. Et 49″1, excellent. Mais 48″7, je ne m’y attendais pas.
Pouvez-vous nous raconter votre course?
Je ne me suis pas trop occupé de la concurrence, j’ai juste regardé deux ou trois fois la composition de ma série mais sans plus. Souvent, j’ai des problèmes au départ. Je savais que si je faisais une bonne première longueur, je pouvais revenir vite. Et je passe en 23″3, ce qui est excellent. Dans le virage, j’ai vu que le Chypriote, que je connais bien, n’avait pas encore fait le sien, donc ça voulait dire que je n’étais pas si mal. À côté de moi, il y avait un Irlandais assez rapide, mais à un moment, je n’ai plus vu personne sur ma gauche. C’était plutôt bon signe.
Quand vous touchez la plaque, quel est votre sentiment?
Je savais que si je nageais bien, je pouvais gagner cette série. La première chose, c’est que je cherchais la lumière. Il y a une lumière pour les trois premiers. D’abord, je ne l’ai pas vue. Et après, je l’ai bien vue. Ensuite, quand j’ai vu le caméraman me filmer, j’ai compris que j’avais gagné, j’étais content d’être premier. Et, enfin, j’ai vu le temps : 48″77, j’étais un peu choqué. Je me suis même dit qu’avec un tel temps, je pouvais envisager une demi-finale. Mais non. Ça devient vraiment très rapide! Maintenant, je pulvérise mon record national, je suis 26e aux championnats du monde, je ne peux pas être déçu!
Avec un tel chrono, on pense forcément à Paris?
Aux USA, j’ai toujours blagué en disant que j’allais me qualifier pour les JO. Mais il fallait être sérieux, c’était inenvisageable d’y penser avec un temps en 49″7. Je suis quelqu’un qui ne dit pas les choses en l’air. Quand je dis que je veux nager en 48″, je le fais. Maintenant, c’est vrai que je me rapproche de Paris. Si trois ou quatre mois avant les JO, je suis encore à 49″7, ce n’est pas top. Mentalement, c’est compliqué de se dire qu’il faut s’améliorer d’une seconde et demie. Là, avec 48″7, j’ai beaucoup moins de pression. Si je gomme les erreurs dont j’ai parlé, je peux aller encore un peu plus vite. Et continuer de progresser aux États-Unis. D’ailleurs, il faudra étudier et voir si je dois rentrer au Luxembourg ou pas. Là-bas, ils disposent de plus de matériel très important pour les sprinteurs.