Après Julien Henx, c’était au tour de Max Mannes et de Rémi Fabiani d’entrer en compétition aux championnats du monde à Doha.
Après la bonne entrée en matière de Julien Henx, les deux derniers Luxembourgeois engagés dans ces Mondiaux qatariens faisaient à leur tour leur entrée dans la compétition, lundi matin, du côté du spectaculaire Aspire Dome, qui a vécu un énorme moment la veille avec l’inattendu record du monde du 100 m nage libre par le premier relayeur chinois Pan Zhanle (46″80), qui a abaissé de six centièmes la marque établie par le prodige roumain David Popovici (46″86) aux championnats d’Europe de Rome en 2022.
C’est là que Max Mannes a effectué ce qui sera, selon toute vraisemblance, sa toute dernière apparition en championnats du monde. En effet, le géant differdangeois a désormais une activité professionnelle qui l’occupe 40 h par semaine, si bien qu’il ne peut plus prétendre être aussi rapide que par le passé.
Malgré tout, il continue de s’entraîner autant qu’il le peut. Et comme il était qualifié pour ces mondiaux, il était bien décidé à honorer du mieux possible sa sélection. Engagé sur la quatrième des sept séries du 200 m nage libre, il se classe huitième en 1’52″76, soit le 43e rang de l’ensemble des séries sur 67 concurrents. Un résultat qui le satisfait : «Je voulais nager plus vite qu’à l’Euro Meet (NDLR : il avait nagé 1’53″99), je fais plus d’une seconde de mieux. Je me sentais très bien. C’est vraiment une des premières courses où je me suis dit que je n’avais aucun stress, aucune pression et seulement du plaisir à prendre pour mes derniers championnats du monde. Je suis content, j’ai réussi à faire un bon temps.»
Quant au fait d’aborder sa dernière course aux Mondiaux ? Visiblement, ça ne lui fait ni chaud ni froid : «À aucun moment, que ce soit de la chambre d’appel jusqu’à la fin de ma course, je n’y ai pensé. Je n’ai pas ressenti d’émotion particulière.» Et c’est plutôt avec le sentiment du devoir accompli qu’il s’est envolé, dès lundi soir, en compagnie de Julien Henx pour rentrer à la maison : «Je suis content que ce soit fini.»
On pourrait le retrouver du côté de Nice pour une grosse compétition française et, certainement, sur le CIJ Meet. Quant à la suite? Il laisse tout ouvert : «Je suis qualifié pour les championnats d’Europe à Belgrade, on verra bien ce qui se passera.»
Présent sur place, le DTN de la FLNS a apprécié le comportement du nageur : «C’est pas mal. Il est dans une série très rapide. Le danger pour lui est de suivre. Il arrive à poser sa nage. Sa course est très honorable. En tout cas, elle n’est pas loin des 100 % de ce qu’il peut faire. Personnellement, je trouve que ça fait une sortie très digne et respectable.» On saura d’ici quelques semaines s’il s’agissait de sa toute dernière sortie internationale à très haut niveau.
Fabiani prend ses marques
L’autre Luxembourgeois en lice était donc Rémi Fabiani. Venu surtout pour le 50 m nage libre, qui se déroulera vendredi, il avait besoin d’une course d’adaptation. Et il avait donc choisi le 100 m dos. Comme il n’avait aucune référence sur la distance, il s’est élancé dans la première des six séries, qui ne comptait que trois partants, les deux autres étant beaucoup, beaucoup plus lents que le Luxembourgeois, à savoir un ressortissant de Guam et un autre du Bangladesh. Pas les conditions idéales pour claquer un gros chrono.
Malgré tout, il s’impose en 56″21, ce qui constitue tout simplement son deuxième meilleur chrono en carrière. Il se classe 32e sur 53 : «J’étais inscrit avec un très mauvais temps qui remonte à je ne sais pas quand. Ce matin, le but c’était de rentrer dans la compétition. Et de prendre du plaisir. Je n’étais pas rasé, j’ai encore fait une muscu samedi donc ce ne sont pas des conditions idéales, mais en même temps ce n’était pas le but. On n’est pas complètement affuté et l’objectif ce n’est pas d’être rapide maintenant, mais quand ce sera important.»
Et de revenir sur sa course : «Je pars bien. Mais je constate après 50 m que les jambes commencent à brûler. J’aurais aimé nager 55″ mais vu les circonstances, et notamment le fait que j’ai des insomnies et que j’ai du mal à dormir surtout quand je change de lit toutes les deux semaines, ce n’est pas mauvais. Maintenant, la deuxième partie va commencer.»
«On ne savait pas trop à quoi s’attendre avec Rémi. L’essentiel pour lui, c’était de rentrer dans ces championnats», explique Christophe Audot. Qui revient sur la nuit agitée du nageur de CBU : «Il n’a pas bien dormi. Il y avait de gros orages cette nuit et c’était très bruyant. Finalement, c’est très O. K. Il ne fait plus tellement de dos. On a préféré le dos par rapport au 100 m nage libre pour la distance entre la première course et le 50 m nage libre. Maintenant, c’est une autre compétition qui commence.»
On rappelle que le gros objectif de Rémi Fabiani est la qualification pour Paris. Pour ce faire, il devra retrancher 13 centièmes à son record national (22″09) puisque le temps de qualification est établi à 21″96, un chrono qui permettait de se qualifier en demi-finale aux derniers JO de Tokyo. Ces Mondiaux qatariens arrivent sûrement un peu trop tôt. Mais avec Rémi Fabiani, on ne sait jamais.