CHAMPIONNATS D’HIVER À DIFFERDANGE En l’absence des principaux ténors de la discipline, Florian Frippiat apparaît comme l’homme à battre ce week-end.
C’est déjà la fin de la saison en petit bassin. Et hormis les championnats d’Europe, début décembre en Roumanie, pour lesquels Julien Henx sera le seul représentant, les nageurs luxembourgeois n’ont plus qu’un rendez-vous en bassin de 25 m : les traditionnels championnats d’hiver, qui se tiennent depuis quelques années du côté de la piscine Aquasud à Differdange.
Ces championnats sont généralement l’occasion pour les cracks grand-ducaux de faire le plein de confiance et de titres avant de se concentrer sur l’Euro Meet ou encore sur les grands championnats en petit bassin quelques jours après. On ne va pas se mentir, le suspense n’est pas forcément tout le temps au rendez-vous. L’an passé, deux nageurs s’étaient d’ailleurs partagé pas moins de 12 titres individuels. En effet, Finn Kemp et Ralph Daleiden n’avaient laissé que des miettes à leurs adversaires.
Cette année, le contexte a changé. Et les absents, pour différentes raisons, sont très nombreux. Pas de Rémi Fabiani, Ralph Daleiden ou Finn Kemp, tous les trois actuellement aux USA. Pas de Julien Henx, parti préparer son rendez-vous continental en stage à Ténérife. Pas de Joao Carneiro, qui passe des examens. Et pas de Max Mannes, en instance de retour de Suisse, mais qui doit encore gérer quelques problèmes logistiques.
Pas de quoi refroidir l’enthousiasme de Christophe Audot, le DTN : «Il y aura de vraies batailles pour les premières places, ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps», se réjouit-il.
«C’est l’homme fort de ce début de saison»
Malgré tout, il y a quand même un nom qui ressort plus que les autres : celui de Florian Frippiat. À 25 ans, le dessinateur dans un bureau d’architecte n’a jamais été aussi en forme. Et son début de saison parle pour lui : «Je ne sais pas d’où ça vient. Dès la première compétition, j’ai fait mes meilleurs temps. Et ça n’a pas arrêté depuis un mois et demi. Ce n’est pas que le résultat du travail de cette année, ça reflète celui de la fin de saison dernière. J’ai fait une petite pause de trois semaines en été et après, je suis tout de suite reparti sur les mêmes bases.» Confirmation auprès de Christophe Audot : «C’est l’homme fort de ce début de saison.»
Un garçon qui sait ce qu’il veut. Et qui a minutieusement préparé ses championnats : «Je voulais rester sur maximum deux courses par demi-session et pas plus de trois (individuelles) par jour.» C’est ainsi qu’il a prévu de s’aligner sur les 100 et 200 m nage libre, 100 et 200 m pap, 200 m 4 nages et 100 m brasse. Dans l’absolu, il peut très bien repartir avec six titres.
Mais pour lui, l’essentiel est ailleurs : «En début de saison, à la base, je voulais surtout améliorer mes temps. Mais comme je fais descendre le chrono à chaque fois depuis début octobre, les attentes deviennent un peu plus importantes. Le principal but maintenant, c’est de passer sous les 50« sur 100 m crawl. Après, si je bats mes records personnels et que je termine quatrième, ça me va parfaitement. Le but, c’est vraiment d’abaisser les chronos», martèle le Differdangeois, qui évoluera à domicile.
«La saison est encore très longue»
L’élève de Cyril Menzin a également un autre chrono en tête. Celui sur la course qui lui tient le plus à cœur : le 200 m 4 nages : «Ça a toujours été MA course. Celle que j’aime. Que je nage tout le temps. J’ai un record en 2‘02« 55, si je peux passer sous les 2‘02« , c’est champagne !» Alors un, deux, trois, quatre titres ou plus, un, deux, trois records personnels ou plus… ou aucun, Florian Frippiat, sur sa lancée, sait qu’il est attendu. Et qu’il n’y aura pas de surprise : «Tout le monde se connaît. Tout le monde était sur la compétition à Dudelange il y a quelques jours et sait ce que j’ai nagé. Ce n’est pas comme si je m’étais caché.»
Une fois les championnats d’hiver terminés, il se plongera avec la même motivation dans la saison en grand bassin. Avec un objectif clair et net : le record national du 100 m pap, 54« 29, propriété de Julien Henx depuis 2018. Pour l’heure, son meilleur temps est de 54« 87 : «C’est une demi-seconde. Mais la saison est encore très longue. J’ai débuté sur les chapeaux de roues, maintenant, il va falloir tenir bon.»
Des jeunes à suivre de près
Si Florian Frippiat devait facilement s’imposer sur les 200 m, il devra en revanche batailler sur les 100 m. En crawl, face à un Stephan Vanderschrick qui affiche lui aussi une très grande forme : «Il a très bien nagé en Belgique dernièrement», appuie Christophe Audot. Ou encore contre Felix Becker : «Il n’est pas forcément un nageur de tout premier plan, mais il fait une très belle saison.» Et en brasse, il se retrouvera face à un jeune nageur qui monte, Albert Chaussard, qu’il a toutefois battu il y a quelques jours à Dudelange.
Les jeunes qui montent, c’est l’autre actualité de ces championnats. Et les jeunes pousses poussent clairement cette année. Chez les filles, on suivra bien sûr avec attention Maud Allar, révélation de la saison dernière qui, après s’être emparée du record national du 100 m brasse en grand bassin, lorgnera certainement sur les marques de référence en petit bassin.
Les plus anciens font de la résistance
On n’oubliera pas Leeloo Reinesch ou encore Lou Jominet. Et chez les plus jeunes encore, on portera une attention particulière à la Redangeoise Emma Barthel, qui vient de battre la MP 13 ans sur 400 m 4 nages. Ou encore à l’Ettelbruckoise Joyce Bleses ou la Differdangeoise Liz Calmes.
Côté masculin, il faudra voir ce que fait un Anton Fedoseev, un Philippe Weyland. Ou encore Stefano Valentini : «Il vient de battre la MP 14 ans sur 100 m pap alors qu’il se remet tout juste d’une fracture à un doigt.»
Le tout sans oublier que les plus anciens font de la résistance, à l’image d’un Pit Brandenburger chez les garçons. Ou d’une Jackie Banky chez les dames, qui devrait encore considérablement agrandir son immense collection de médailles nationales.