[Natation] Des opportunités à saisir en Serbie

CHAMPIONNATS D’EUROPE À BELGRADE Season best, personal best, demi-finale, finale voire même minima olympique, cette semaine est celle de tous les possibles pour les Luxembourgeois.

On peut voir la semaine qui arrive comme celle de toutes les pressions. Christophe Audot, le DTN, préfère lui parler d’opportunité. Et effectivement, ces championnats d’Europe sont une formidable opportunité pour les nageurs luxembourgeois d’aller plus loin que d’habitude. De repousser leurs limites. De nager les courses de leur vie.

Afin d’aborder dans les meilleures dispositions ce rendez-vous, l’équipe nationale est allée se préparer pendant une bonne semaine de stage sous le soleil de Tenerife. Histoire de se changer les idées. De recharger les batteries. D’essayer d’oublier la pression.

Car, on ne va pas se le cacher, il y en aura : «Je les ai rarement vus aussi stressés. Tu sens que cette semaine qui vient, c’est une pression inégalée dans leur jeune carrière. Surtout pour Rémi et Ralph. C’est un autre niveau que ce qu’ils ont connu jusqu’à présent.»

Bien sûr, Christophe Audot évoque Rémi Fabiani et Ralph Daleiden, les deux jeunes pépites grand-ducales, pour qui Belgrade est la toute dernière occasion de réaliser les très exigeants minima olympiques. Pour eux, c’est do or die. Soit ils réalisent l’exploit et vont à Paris. Soit ils devront repousser leur rêve olympique de quatre ans. Et viser Los Angeles.

Pour rappel, Rémi Fabiani doit abaisser son record national du 50 m nage libre (22« 09) de 13 centièmes puisque la marque demandée est de 21« 96.

Quant à Ralph Daleiden, il doit nager en 48« 34 alors que son record national du 100 m nage libre est de 48« 63. Si, pour Rémi Fabiani, tout se jouera en fin de semaine avec potentiellement trois opportunités de claquer le temps (séries samedi matin, demi-finale samedi soir et finale dimanche), Ralph Daleiden entrera lui directement dans le vif du sujet puisqu’il sera en lice dès demain sur la double longueur de bassin. Et si d’aventure ça ne passait pas, il lui resterait une toute dernière opportunité lors des séries du relais 4×100 m nage libre, le jeudi.

On ne va pas se le cacher, ce qu’on leur demande est énorme. Sur les start-lists, les deux Luxembourgeois sont respectivement 15^e pour Rémi Fabiani et 16^e pour Ralph Daleiden. Comme ils ne sont que 16 à accéder aux demi-finales, il faudra donc nager très vite dès le matin.

Pour avoir l’opportunité – encore une fois – de nager encore plus vite l’après-midi. Mais, d’une certaine manière, ils n’ont rien à perdre. Si ça passe, c’est fantastique. Et sinon, ça aura de toute façon été un bon apprentissage qui leur servira dans le futur. Et notamment pour la qualif pour L.A.-2028.

Christophe Audot leur a tenu un discours clair. Et simple : «Je leur ai dit qu’au-delà de la question olympique, il s’agissait d’abord de championnats d’Europe. Et que c’est cela qu’il fallait garder à l’esprit. D’abord nager ces championnats. Les aborder comme n’importe quelle autre compétition avec le but de passer un maximum de tours.»

Julien Henx en grand frère

Même si atteindre les demi-finales et a fortiori la finale serait un immense exploit, ces championnats sont une vraie opportunité car plusieurs nations majeures manquent à l’appel. On pense à la France, notamment dont les championnats nationaux, étape obligatoire pour se qualifier pour Paris, se tiennent également cette semaine. Pas d’Italiens, de Néerlandais non plus. Ni, bien sûr, de Russes pour des raisons différentes.

Nager l’après-midi ne sera pas quelque chose d’évident. Mais pas non plus complètement utopique. C’est d’ailleurs l’objectif affiché par Julien Henx. Qui sera en action dès aujourd’hui à l’occasion du 50 m pap : «Je suis dans une des séries les plus rapides. J’espère faire un très beau pap. J’ai toujours rêvé de participer à une demi-finale. Pourquoi pas cette fois, ce serait magnifique. En plus, Belgrade a toujours été un de mes endroits préférés. J’ai toujours été ébloui par la piscine.»

À bientôt 29 ans – il les fêtera jeudi –, le doyen de la sélection sait «qu’il n’y aura plus une dizaine de championnats d’Europe» pour lui. Et il a donc décidé d’en profiter au max : «Je veux prendre du plaisir.» Et de jouer à fond son rôle de grand frère : «J’ai la chance de faire partie de cette équipe. D’accompagner Ralph et Rémi pour tenter de faire quelque chose de grand. Je suis fier d’être une partie de cela. D’avoir fait mon petit pas dans la natation. De les avoir motivés. De leur avoir donné des records à battre, ce qu’ils ont fait. J’ai vraiment hâte de les voir nager. Avec Finn (Kemp) et Joao (Carneiro), on a des mecs qui ont fait des super perfs. Tout le monde a une chance de passer en demi-finale. J’espère qu’on sera souvent ensemble l’après-midi pour encourager les Luxembourgeois qui nageront.»

Le nouveau nageur des Sharks se concentre essentiellement sur le 50 m pap. Même s’il sera, bien sûr, au départ du 50 m nage libre en fin de programme. Avec l’intention de tout donner. Pour ne rien regretter.

Dès aujourd’hui, outre Julien Henx, ce sera au tour des deux jeunes d’être en action. On retrouvera ainsi Joao Carneiro, qui, s’il est encore jeune, a déjà vécu des championnats d’Europe. Tout le monde se souvient de son entrée tonitruante dans le grand bain international, en 2021 à Budapest, où il avait battu son premier record national, sur 200 m pap, à 17 ans.

Et ces championnats d’Europe serbe seront la toute première apparition chez les grands de Finn Kemp. À tout juste 19 ans, le futur nageur d’Arizona State se montre impatient : «Le stage s’est bien déroulé. Je me sens prêt. Je ne me mets pas de pression. Je suis là pour nager avec les grands. Je veux voir comment ils fonctionnent. Et avoir une idée de ce qui m’attend sur les prochaines années.»

Alors season best, personal best, demi-finale, finale voire minima olympique? Réponse à partir d’aujourd’hui. Pour le début de la semaine de tous les possibles.