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[Natation] Championnats d’hiver : entre deux eaux


Florian Frippiat devrait être l’un des nageurs à suivre particulièrement, ce week-end.  (Photo : Gerry Schmit)

Entre des vieux qui résistent, des jeunes bien installés et des gamins qui frappent à la porte, le rendez-vous s’annonce savoureux à Differdange.

L’année se termine par le traditionnel rendez-vous des championnats d’hiver. L’occasion de dresser un état des lieux des forces en présence au niveau de la natation grand-ducale, même si manquent à l’appel Max Mannes et Julien Henx ou encore un Joao Carneiro qui a repris très sérieusement. L’an passé, on avait assisté à l’éclosion d’un certain Finn Kemp.

La «crevette», comme sa maman aime à l’appeler, avait raflé les titres sur 100 et 200 m brasse et avait été privée de triplé, ayant bougé du plot sur le 50 m. Depuis, le gamin a continué de confirmer, s’emparant de plusieurs meilleures performances des 17 ans qui appartenaient notamment à un certain… Raphaël Stacchiotti.

Brillant chaque fois qu’il se met à l’eau, il sera indiscutablement l’un des nageurs à suivre ce week-end : «Je n’ai pas de pression. Généralement, j’arrive à rester tranquille avant et pendant mes courses et je crois que ce sera encore le cas. J’espère être capable d’élever encore mon niveau. L’an passé, j’avais gagné deux titres. J’aimerais bien sûr en gagner plus, mais je sais que ce sera compliqué. En brasse, j’ai Pit (Brandenburger) et Ricky (Rolko) comme concurrents et en pap, ce sera dur car Florian (Frippiat) est très fort. Et puis, pourquoi pas, aller chercher un record national avec le relais…»

«Finn? Je dirais que c’est une bonne pression»

Il aura les faveurs du pronostic en brasse. Mais il devra toutefois se méfier d’un Pit Brandenburger qui aime toujours s’amuser en brasse aux championnats ou encore d’un Ricky Rolko avec lequel il faudra compter : «Il a un bon start et de bonnes coulées», note Christophe Audot, le nouveau directeur technique national de la fédération.

Seulement, la plus grosse concurrence devrait venir du 4 nages. Sur le papier, en effet, il n’est que deuxième au niveau du chrono sur les 200 et 400 m. Un certain Florian Frippiat le devance assez largement (2″5 sur 200 m et plus de 5″ sur 400 m). Désormais luxembourgeois, le nageur basé à Athus est en forme.

Et même s’il respecte l’adversité représentée par Finn Kemp, le dessinateur en cabinet d’architectes voit plutôt cette concurrence comme une motivation supplémentaire : «Finn? Je dirais que c’est une bonne pression. C’est toujours agréable d’avoir quelqu’un avec qui se battre. C’est vrai qu’il y a deux secondes à mon avantage sur la start list, mais Finn est sur une pente ascendante. Et ça m’étonnerait qu’il y ait deux secondes entre nous lors de la course.»

Frippiat focalisé sur les chronos

Au-delà d’une place ou d’un titre, Florian Frippiat n’a que des chronos en tête : «Je veux faire de bons 200 m. Je vise 2’02 » à la fois sur le 200 m pap et sur le 200 m 4 nages. Mes entraînements vont en tout cas dans ce sens», indique le nageur de 24 ans, qui a récemment abaissé son record personnel sur le 200 m pap à 2’03″06.

Son meilleur temps sur le 200 m 4 nages remonte à l’an passé, quand il avait remporté l’un de ses quatre titres de la fédération en 2’03″84. Cette année, il a nagé en 2’04″24 : «Mais si je peux gagner une ou deux secondes…» Christophe Audot se réjouit de ces duels : «Ça va faire partie des belles courses du week-end.»

Autre homme à suivre : Ralph Daleiden. Même s’il rentre tout juste des USA, qu’il est désormais étudiant chez les Wildcats de l’Arizona, qu’il ne se dit pas en forme et qu’il sera forcément jetlagué, on voit mal qui pourrait le gêner sur la distance reine. Le recordman national du 100 m nage libre en grand bassin (49″67), qui avait remporté le titre en 48″53 l’an passé, se battra surtout contre le chrono. Pour, pourquoi pas, se rapprocher de la marque de référence toujours détenue par Julien Henx (48″06 en 2017).

Mais c’est derrière que ça pourrait être intéressant. Si Pit Brandenburger devrait terminer deuxième, Christophe Audot espère «de la densité. J’aimerais bien plusieurs nageurs à 50-51″. Je pense à Stefan Vanderschrick, qui étudie maintenant à Bruges, et j’ai très envie de voir le jeune Kevin Peusch. Il fait de sacrés trucs à l’entraînement.» Pour l’heure, son meilleur chrono est de 53″13. Il devrait l’exploser…

Ralph Daleiden veut reprendre du plaisir

Sur le 200 m, Ralph Daleiden sera à nouveau à la lutte avec Pit Brandenburger. Même si le nageur de 27 ans ne veut se mettre aucune pression : «Je veux juste m’amuser et reprendre du plaisir», explique celui qui avait pris un coup derrière la tête en échouant à se qualifier pour les Mondiaux de Melbourne. En pap, c’est Florian Frippiat qui devrait lui donner du fil à retordre, lui qui a de biens meilleurs temps d’engagement.

On l’aura compris, c’est bien chez les garçons qu’il devrait se passer des choses. Il y a également plein de jeunes qui vont tenter cette saison de décrocher une place pour les prochains JPEE, grand objectif annoncé de Florian Frippat, notamment.

Chez les filles, en revanche, ce n’est pas la même histoire. Un mois après l’annonce de la retraite de Julie Meynen et quelques jours à peine après celle de Monique Olivier, on peut dire que le secteur est sinistré. Il ne reste guère plus que Jackie Banky qui devrait à nouveau faire le plein de titres individuels, tellement elle a de la marge sur ses adversaires.

Derrière, il faudra observer ce qu’il se passe. Mais il va certainement falloir attendre des mois, voire des années, avant de retrouver des nageuses qui pourront se présenter sur la scène internationale. Opération reconstruction en cours…

Début des festivités samedi à 9 h 30, reprise à 15 h 45 et dimanche, début à 9 h 30 et reprise l’après-midi à 16 h.