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[Natation] À ne rater sous aucun prétexte


Florian Frippiat a décidé de se faire plaisir sur ces championnats.  (photo Luis Mangorrinha)

Le traditionnel rendez-vous hivernal promet d’être passionnant à plus d’un titre.

LE DÉFI DE FRIPPIAT

L’an passé, il avait été le grand bonhomme des championnats, raflant 6 titres individuels et 3 relais. Mais pour Florian Frippiat, ce traditionnel rendez-vous hivernal aura une tout autre saveur. Désormais, il veut voir plus loin que les simples championnats nationaux. Et c’est bien de gros évènements dont rêve celui qui a participé, en 2023, à ses tout premiers – et certainement pas ses derniers – JPEE.

C’est pourquoi le dessinateur industriel a pris une décision importante : «Depuis le mois de septembre, je me suis mis à mi-temps.» En effet, à 26 ans, il a décidé de voir jusqu’où il pouvait pousser le curseur en tant que nageur de haut niveau : «Avec Cyril (NDLR : Menzin, son entraîneur), on a pris la décision vers le mois d’avril.»

Et d’expliciter : «Depuis que j’ai 18 ans, je me dis que je vais arrêter à la fin de l’année. Et chaque année, je recommence. Et je me pose la question de savoir jusqu’où j’aurais pu aller si j’avais poussé le truc à fond. Alors, cette fois, au lieu de me poser la question, je l’ai fait.»

Il a donc passé un contrat avec son entreprise pour une durée d’un an : «Je me suis mis à 50 %. Ça me permet de passer de six à neuf entraînements, de rajouter une séance de muscu et d’avoir plus de temps pour la récupération.»

Et s’il a échoué de peu à son premier objectif, à savoir la qualification pour les championnats du monde en petit bassin en décembre, à Budapest («Mais j’ai quand même amélioré mes temps d’une seconde et demie»), il a désormais le regard tourné vers le grand but de sa saison : Singapour, à la fin juillet.

S’il a tenté le coup en crawl pour la Hongrie, il vise la qualif sur 100 ou 200 m pap pour les Monde estivaux : «Je me sens plus à l’aise en pap en grand bassin et en crawl en petit.» Pour avoir son billet, il doit être le meilleur Luxembourgeois sur la distance et réaliser 53« 60 sur 100 m pap (son record est de 54« 10) ou 2’00« 60 sur 200 m (record 2’01« 90).

Un défi courageux pour un jeune homme qui n’est plus un gamin. Et qui n’est pas passé par la case championnats d’Europe juniors. En attendant de voir s’il y parviendra, saturé de crawl, il a choisi de nager pour le plaisir sur ces championnats : «J’avais envie de faire du pap. Le reste, c’est pour m’amuser. Pour m’aérer l’esprit.»

Même s’il sait que ça sera compliqué de repartir avec six trophées, il va tout donner. On le retrouvera au départ des 100 et 200 m pap, 100 et 200 m 4 nages et 100 et 200 m brasse.

HENX REPART POUR UNE SAISON

Forcément très touché après son échec à se qualifier pour les JO de Paris, Julien Henx a, depuis, fait le deuil de cette compétition. Et il a même traité le mal par le mal en allant sur place pour cinq jours : «Ma mère avait pris des tickets. J’ai beaucoup réfléchi avant de dire oui. Mais je me suis dit que c’était bien d’y aller et de me confronter à ce que j’avais raté. Et finalement, j’ai passé un très bon moment. On est allés voir la natation mais pas seulement. On est allés voir la demie de Patrizia (Van der Weken), celle de Djokovic à Roland-Garros à la Maison du Luxembourg où j’ai pu rencontrer des athlètes, des membres du COSL, de la politique…»

Après les JO, le nageur des Sharks, âgé de 29 ans, s’est posé. Et après mûre réflexion, il a décidé de repartir pour un an : «Je veux faire un an à 100 %. J’ai rajouté le 100 m pap. L’objectif, c’est de gagner les JPEE et de me qualifier sur cette distance pour les championnats du monde de Singapour.»

S’il est assuré d’être au rendez-vous singapourien, il est, pour l’heure, qualifié sur 50 m pap et pas sur 100 m. Après huit ans avec Arslane Dris, reparti depuis dans le sud de la France, Julien Henx a décidé, en avril dernier, de rejoindre le nouveau club à mode, les Sharks.

Et c’est désormais avec un coach qui a emmené un nageur au titre olympique, à savoir le Tunisien Jobrane Touili, qu’il s’entraîne : «J’avais besoin de changement. Alors que je faisais 1 500 m quatre à cinq fois par semaine à l’entraînement, je suis passé par le double de distance, six fois par semaine et de manière plus intensive. J’aimerais que les résultats soient tout de suite là, mais il faut de la patience. J’ai encore beaucoup de temps pour m’habituer à la fréquence et l’intensité.»

Ce week-end, Julien Henx, qui n’a pas souvent fait les championnats, devrait nager pas moins de 11 fois. Un énorme programme comparé à celui qu’il effectuait habituellement. Il sera notamment aligné sur les 4 50 m en individuel. Avec l’intention de rafler quatre breloques en or.

LA TRANSITION EST EN MARCHE

En l’absence des Rémi Fabiani, Ralph Daleiden ou Finn Kemp, qui sont restés aux États-Unis, de Joao Carneiro, qui a ses examens au Portugal, et avec la retraite du haut niveau de Max Mannes et Pit Brandenburger même si l’un comme l’autre devrait tout de même nager en relais notamment, des places seront à prendre : «C’était déjà vrai l’an passé et c’est encore davantage le cas cette année», confie Christophe Audot, le DTN.

«L’important, c’est la relève. L’essentiel sur ces championnats, c’est vraiment de voir les jeunes générations. Il y a eu des meilleures performances qui ont été battues. Des chronos qui appartenaient à Joao, à Ralph, c’est quand même des références.» Voici les noms qu’il faut retenir : Philippe Weyland qui vient de battre deux fois la meilleure performance nationale des 17 ans sur 100 m pap, le polyvalent Anton Fedoseev, qui a fait de même sur le 800 m et le 200 m pap, Albert Chaussard, spécialiste de la brasse, Stefano Valentini, qui s’est offert deux MP 15 ans sur 100 et 200 m pap, ou encore Grégory Dondelinger, désormais détenteur de la MP 13 ans sur 100 m nage libre, pour ne citer qu’eux.

Même si elle semble avoir de la marge, Maud Allar ne devra pas commettre d’erreur. Photo : jeff lahr

Chez les dames également, on devrait voir de nouvelles têtes. Bien sûr, Jackie Banky devrait une nouvelle fois rafler un paquet de médailles d’or. Une autre «ancienne», Lou Jominet, est en forme, à l’image de son récent record national sur 1 500 m.

En brasse, Maud Allar n’a pas vraiment de rivale à sa hauteur même si elle n’est pas à l’abri : «Il suffit de rater un virage, de commettre une petite erreur et ça peut aller très vite. Emma n’était pas loin derrière elle. Maud est plus forte, mais tu ne sais jamais ce qui peut se passer.»

Emma, c’est Emma Barthel. Qui n’en finit pas de piquer des MP 14 ans à la fois en brasse et en 4 nages. Et Christophe Audot d’évoquer encore d’autres jeunes filles : «Joyce Bleses est toute petite mais elle a nagé 58« 60 le week-end dernier en explosant son record, sans affûtage, en étant malade.

Quant à la petite Dana Resl, une 2011, elle devrait passer sous la minute.» On ajoutera une autre toute jeune, Jasmine Backes, qui vient d’améliorer coup sur coup les MP 12 ans des 100 m pap, 100 m 4 nages et 200 m 4 nages : «Les podiums vont être disputés», résume Christophe Audot.

WALTZING VA PRENDRE LES COMMANDES

Avant le début des hostilités dans l’eau, la FLNS se sera trouvé une nouvelle direction. En effet, après 10 ans à la tête de la fédération, Marco Stacchiotti a décidé de jeter l’éponge. Une assemblée générale extraordinaire se tiendra samedi matin au stade de foot d’Oberkorn pour désigner le nouveau patron de la natation luxembourgeoise. Et c’est Claude Waltzing qui devrait succéder à Marco Stacchiotti, lequel devrait rester dans le comité d’organisation de l’Euro Meet, qui devrait bien se tenir fin janvier.