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Mythique, magique, unique… Ferrari fête ses 70 ans


Ferrari doit aussi sa renommée à ses célèbres "tifosi". (photos AFP)

Certains de ses modèles peuvent atteindre des millions d’euros aux enchères et ses bolides sont toujours aux avant-postes sur les circuits de la planète… Ferrari fête ce week-end ses 70 ans, et le mythique cheval cabré est toujours aussi fougueux.

Trois jours de célébrations sont prévues dans le nord de l’Italie pour marquer l’événement. D’abord à Milan où convergeront ce vendredi quelque 500 bolides, puis à Modène, en Émilie-Romagne, et enfin au berceau de Maranello, out proche, avec des invités triés sur le volet. « Ferrari est une marque mythique : ils ont eu un palmarès fabuleux en circuit de vitesse et représentent le sommet de l’automobile sportive », explique l’historien de l’automobile Patrice Vergès. Dans une Ferrari, il y a de « la magie », notamment via « son bruit ». « Avoir une Ferrari et être regardé cela fait partie du jeu », s’amuse-t-il.

Sebastian Vettel au volant de sa Ferrari à Monza.

Sebastian Vettel au volant de sa Ferrari à Monza.

Cette saga unique dans l’histoire de l’automobile commence en 1929, lorsque le célèbre cheval cabré surmonté du drapeau tricolore italien apparaît pour la première fois sur les voitures de courses Alfa Romeo, dont l’un des pilotes est un certain Enzo Ferrari. Elles seront alignées sur les circuits de 1929 et 1938. Il faudra attendre l’après-guerre, en 1947, pour que la première Ferrari (la 125 S), née de l’imagination d’Enzo Ferrari, sorte de l’usine de Maranello, à quelques tours de roues de Modène.

La mère d’Enzo Ferrari à l’origine de la trouvaille

La 125 S est ornée de ce qui deviendra le symbole de la marque, l’étalon noir hommage à Francesco Baracca, aviateur italien de l’escadrille des As de la Première guerre mondiale qui l’arborait sur son avion. La mère du pilote, tué au combat en 1918, « me dit un jour : ‘Mets sur tes machines le cavalino rampante de mon fils. Il te portera bonheur’, racontait Enzo Ferrari, en expliquant y avoir ajouté un « fond jaune canari », pour rappeler les couleurs de sa ville natale de Modène.

Les Ferrari ont tôt fait de s’imposer dans l’imaginaire collectif. Les bolides sont réservés à quelques « happy few », prêts à débourser de 150 000 à plus d’un million d’euros, pour des séries limitées. Et il faut se montrer patient : l’an passé, la patron de Ferrari Sergio Marchionne reconnaissait qu’il fallait jusqu’à trois ans d’attente pour une Ferrari 488. L’enseigne, qui a pris son indépendance de Fiat Chrysler (FCA) fin 2015 est désormais cotée en Bourse à Milan et New York, et affiche des résultats à faire pâlir d’envie plus d’un constructeur : 3,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016 pour seulement 8 014 voitures livrées et un bénéfice net en hausse de 38%, à 400 millions d’euros.

« Tu dois faire partie du club »

La marque propose « un artisanat industriel d’extrême qualité, qui s’accompagne d’un dialogue extrêmement serré avec ses clients », note Carlo Alberto Carnevale Maffè, professeur de stratégie à l’Université Bocconi de Milan. « Elle a réussi à incorporer les exigences de ses clients, en introduisant dans ses processus manufacturiers beaucoup de personnalisation : les volants, les sièges, l’intérieur… », avec des acheteurs accueillis à l’usine pour apporter leurs touches personnelles, explique-t-il. Selon l’universitaire, une Ferrari « se mérite » : « tu dois faire partie du club. Il y a tant de parvenus, de nouveaux riches qui veulent y être admis, mais ils sont regardés avec une certaine suspicion ».

Ferrari fut véritablement « une marque de passionnés : il fallait vraiment l’être car c’était tout le temps en panne, même si bien sûr les gens ne le disaient pas », glisse Patrice Vergès. Aujourd’hui c’est moins le cas, juge l’historien, évoquant davantage « une marque de bobos fortunés » faisant « des placements ». Si le mythe en prend un coup, il n’en demeure pas moins que la voiture la plus chère jamais vendue aux enchères est une Ferrari 335 S Scaglietti de 1957, adjugée début 2016 à Paris à 32 millions d’euros.

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La Ferrari 335 S Scaglietti de 1957.

Sur les circuits aussi, la plus ancienne écurie engagée en Formule 1 caracole toujours en tête. Pour ses 70 ans, elle est en mesure de s’offrir le plus beau des cadeaux : le titre mondial des pilotes avec l’Allemand Sebastian Vettel, à la lutte avec le Britannique Lewis Hamilton sur sa Mercedes. Après 68 saisons dans la discipline reine du sport automobile, la Scuderia affiche un palmarès impressionnant : 228 victoires en Grand Prix pour 721 podiums, 16 titres de champion du monde des constructeurs et 15 pour les pilotes, le dernier à avoir inscrit son nom sur les tablettes étant le Finlandais Kimi Räikkönen en 2007.

Le Quotidien/AFP