[Musique] Retour vers le futur des renaissances musicales en 2024

De Justice à Gossip, de Yard Act aux Libertines… Après le retour, cette année, des Rolling Stones, 2024 s’annonce riche en come-back musicaux.

Rien n’a filtré sur le titre et la date de sortie du nouvel album de Justice : du pur Pedro Winter, ancien manager de Daft Punk et patron du label Ed Banger, écurie de cet autre duo phare de l’electro française, qui a simplement officialisé sa réapparition sur disque et sur scène en 2024. Gaspard Augé et Xavier de Rosnay ont juste révélé les premières dates de leur tournée mondiale en festivals, dès le printemps.

La paire au look de rockeurs rétros n’a plus sorti d’album de compositions originales depuis le troisième disque studio, Woman (2016). C’est le premier opus des Français, orné de leur célèbre emblème en forme de croix, paru en 2007, qui a lancé leur carrière internationale avec les tubes D.A.N.C.E. et Genesis.

Justice avait fêté ses dix ans avec un album entre best of et remix, enregistré dans un show en live et sans public, Woman Worldwide, sorti en 2018; Gaspard Augé a, lui, fait un écart en solo avec l’opulent et bien nommé Escapades (2021).

MGMT, autre duo star de la pop cette fois, a distillé plus d’informations. À commencer par deux singles, Bubblegum Dog et Mother Nature, lâchés en éclaireur de Loss of Life, album à paraître le 23 février. Ce cinquième opus promet du baroque à l’écoute des premiers titres. Comme Justice, les Américains aussi se sont fait un nom en 2007 avec leur disque inaugural, Oracular Spectacular, et les hits Kids et Time to Pretend.

Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser ont déjà prévenu malicieusement qu’ils ne voulaient pas que Loss of Life soit réduit à l’acronyme «LOL». «Ça a été un accouchement relativement sans douleur après une longue gestation», décrivent les géniteurs dans leur note d’intention. À noter la participation de Christine and the Queens sur le morceau Dancing in Babylon.

Qui aurait misé sur Pete Doherty en 2024? Sans doute pas ceux qui le voyaient davantage en une des tabloïds que sur scène dès les années 2000, entre addictions, liaison avec la star du mannequinat Kate Moss ou case prison. Propulsé par Doherty et son alter ego Carl Barât, The Libertines fut d’abord une des réponses britanniques au retour du rock au début des années 2000 dans le sillage des Américains de The Strokes.

Essoré par les excès de son leader, le groupe implosera une première fois en 2004 après deux premiers albums. Une reformation débouchera sur un troisième disque en 2015. En 2022, le gang a tourné pour les vingt ans de son premier opus, Up the Bracket. La même année, avec le disque The Fantasy Life of Poetry & Crime, Pete Doherty s’est offert un retour musical apaisé en duo, aux côtés du compositeur français Frédéric Lo. À 44 ans, le Britannique a donné récemment un concert solo réjouissant à Paris. Toutes les planètes sont donc alignées pour la sortie, le 8 mars, du quatrième album des Libertines, All Quiet on the Eastern Esplanade.

Moins tapageur mais adoubé par Elton John, Declan McKenna, éternel espoir de la pop britannique, publiera le 9 février son troisième album, What Happened to the Beach?, déjà porté par le morceau Nothing Works. Les musiciens-savants de Radiohead Thom Yorke et Jonny Greenwood marqueront, eux, le retour de leur nouveau et précieux «side project» en duo, The Smile, avec Wall of Eyes. Un album attendu le 26 janvier, un an et demi après la sortie de A Light for Attracting Attention, le premier disque de The Smile.

Ce sera aussi un deuxième album pour les quatre compères de Yard Act, phénomène post-punk né à Leeds pendant le premier confinement de 2020 (et qui compte parmi ses fans un certain… Elton John, encore lui!). Where’s My Utopia?, prévu le 1^er mars, promet à nouveau des textes grinçants et politisés sur des mélodies sûres et espiègles.

S’il faut en revanche retenir un premier album qui promet à coup sûr de faire parler de lui, on se tourne volontiers vers Francis of Delirium, projet de la Luxembourgeoise Jana Bahrich, qui est en train de se tailler une place de choix sur la scène rock actuelle (et qui la confirmera en 2024?). Le 22 mars, jour de la sortie de Lighthouse, Francis of Delirium attendra son public pour une «release party» aux Rotondes, coup d’envoi d’une tournée européenne qui durera tout le printemps.

Pour les femmes puissantes, il faudra compter avec Beth Ditto, bête de scène à la tête du trio échevelé Gossip, qui revient avec l’album Real Power. Le groupe américain conjure douze ans d’absence discographique en s’entourant du producteur Rick Rubin, gourou des consoles de mixage. Ce sixième album est également prévu pour une sortie le 22 mars.

Dans la sphère rap, difficile d’anticiper un évènement, puisque la sortie-surprise est de mise ces dernières années, à l’instar de la star canadienne Drake, dont le dernier album, For All the Dogs, a surgi le 6 octobre, en même temps que l’annonce d’une pause dans sa carrière pour ménager sa santé… Sans doute faudra-t-il d’abord miser sur le retour de Kid Cudi, dont le onzième album, Insano, s’impose d’emblée comme la première grosse sortie rap de l’année, attendue le 12 janvier.