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[Musique] «One Last Time, c’est un projet de copains devenu sérieux»


Double finaliste du Luxembourg Song Contest, One Last Time révélera demain Between Horizons, un premier album avec lequel le quintette à l’énergie renouvelée retrouvera la scène de la Rockhal pour une «release party», samedi.

Depuis que le groupe a été révélé au public un soir de janvier 2024, lors de la première édition du Luxembourg Song Contest (LSC), avec le titre Devil in the Detail, impossible d’oublier le pop rock enflammé de One Last Time. Le quintette, formé d’Andrea Galleti (chant), Tom Sagramola (guitare), Jonathan «Jona» Fersino (basse), Barbara Salvi (claviers) et Alessandro «Lalo» Sorbelli (batterie), s’est pourtant fait discret jusqu’à son retour en finale du LSC, cette année, avec une nouvelle chanson et une force encore mieux maîtrisée.

C’est que le groupe ne s’était pas seulement préparé à revenir dans la course à l’Eurovision, mais il a surtout redoublé de travail et s’est concentré sur son premier album, Between Horizons. Avant sa sortie, demain, et le retour de One Last Time sur la scène de la Rockhal, samedi, pour une release party qui promet d’être ardente et à la hauteur des ambitions artistiques des cinq Luxembourgeois, Andrea Galleti revient sur les processus de création d’une équipe plus que jamais soudée.

Le nom One Last Time exprime le « dernier projet » des cinq membres du groupe, après vous être longtemps côtoyés au sein de différentes formations. Un an, deux finales du Luxembourg Song Contest et un album plus tard, c’est une sentence définitive ?

Andrea Galleti : Tout à fait! Ça a toujours été notre objectif, mais c’est marrant de repenser à comment tout cela est arrivé, car tout est une question de hasard. J’avais cette formation pop pendant le covid, A-Drew, où j’étais entouré de Lalo et d’un bassiste… Après cette aventure, j’ai demandé à Jona, que je connais depuis 20 ans déjà, s’il voulait faire de la guitare. Barbara a amené un élément plus pop, avec du piano et des synthétiseurs. Quand Jona a dit qu’il préférait produire plutôt que jouer de la guitare, c’est le moment où Tom est arrivé par hasard dans ma vie, car c’est le meilleur ami de ma femme. Donc, nous voilà, cinq musiciens qui aiment faire du rock et qui se disent : « Cette fois, c’est le dernier groupe ».

Les chansons qu’on écrit, ce sont plutôt des expériences

En marge de la première édition du LSC, il y avait une rumeur selon laquelle le groupe avait été monté de toutes pièces pour l’occasion. Qu’avez-vous à répondre à cela ?

Ça n’a aucune importance. Les rumeurs, c’est aussi de la pub, non? One Last Time existait en tout cas avant ça, même si on jouait pour s’amuser plutôt que pour chercher à avoir du succès. On n’avait pas les ambitions qu’on a maintenant. Ce groupe, c’est un projet de copains et de fans qui est devenu très, très sérieux : avec le temps, on travaille plus sérieusement et je dois dire que, pour moi, la musique a toujours été plus qu’un simple loisir. Alors, quand on a été lancés, on a toujours considéré qu’il était important de faire plus que juste une scène. C’est vrai que Devil in the Detail est une chanson qui nous a été proposée complètement par hasard, mais One Last Time existait avant ce monde du Luxembourg Song Contest et de l’Eurovision – et, surtout, il existe après.

Quelle est la signification du titre de l’album, Between Horizons ?

Chacun, au sein du groupe, a sa propre vision de la musique, son propre monde. Si on est côte à côte et qu’on regarde l’horizon, ce que je vois n’est pas exactement la même chose que ce que voit mon voisin. Notre monde, en tant que groupe, incorpore cette pluralité d’horizons, et ça se reflète dans les chansons. On aime dire que l’album est « spacy » (NDLR : rêveur, déconnecté), avec chaque chanson qui serait sa propre planète. C’est notre caractère : nous sommes tous différents, et ensemble, on forme un univers.

Un titre essentiel du disque est Rise Together, qui reflète de manière assez forte votre évolution en tant que groupe. Ce pourrait être votre hymne…

C’est notre chanson préférée de l’album – nous sommes tous les cinq d’accord sur ce point. À la base, il y a un brouillon que Jona a fait longtemps avant la création du groupe. Mais c’est au lendemain du LSC qu’on l’a écrite, après ces semaines intenses où on a travaillé tous ensemble en studio et en répétitions, bref, où on est devenus encore plus grands. Je ne sais pas si ce sera un hymne pour nos fans aussi, car eux aussi sont différents, entre ceux qui préfèrent l’énergie du rock et ceux qui sont plus sensibles aux chansons basées sur le texte et l’émotion, mais pour nous, c’est un titre vraiment important.

Comme beaucoup de chansons de l’album, Rise Together est une chanson qui parle d’amour, mais qui, en réalité, parle d’autre chose…

Les chansons qu’on écrit, ce sont plutôt des expériences. Je vois cela différemment : j’écris un texte qui ne parle pas d’amour, mais qu’on peut entendre comme une chanson d’amour, car c’est un sentiment qui est toujours présent.

Vous partagez tous les cinq des racines italiennes. L’Italie, au même titre que l’Allemagne, la Belgique ou, à plus petite échelle, le Luxembourg, est l’une des dernières terres où le rock vibre encore en Europe. Quel rôle a joué cette culture au sein du groupe ?

Certains sont plus attachés à la musique italienne que d’autres. Jona et Barbara écoutent beaucoup de chansons italiennes, Lalo est un grand fan de Zucchero… De mon côté, j’aime Eros Ramazzotti et quand j’ai commencé à chanter, c’étaient des chansons italiennes… Mais mon italien est horrible (rire)! En tout cas, on a aussi cette tradition pop rock dont font partie tous ces artistes qui, jusqu’à Måneskin aujourd’hui, sont des rock stars, mais qui ont aussi ce côté très charmant. Au-delà de ça, on est tous fans de musique américaine, de Nickelback ou Imagine Dragons à Ariana Grande ou Olivia Rodrigo, des artistes qui ont à la fois un son très imposant et une dimension pop. C’est la vibe qu’on a et qu’on veut partager. Et puis, beaucoup de gens nous écoutent des États-Unis…

Pour un show 100 % luxembourgeois, notre release party en imposera déjà pas mal!

Dans Between Horizons, on retrouve des atmosphères très différentes. Comment avez-vous travaillé sur l’écriture et la composition des morceaux ?

C’est différent à chaque fois. En 2024, on a fait beaucoup d’ateliers d’écriture. On a écrit le morceau Illusion, Jona et moi, alors qu’on assistait à un songwriting camp à Las Negras, en Espagne : pendant une journée de pause, on est allé à Marbella, mais il a plu toute la journée. Comme on avait beaucoup de temps et rien à faire, on a écrit cette chanson. Jaune, c’était à 100 % une idée de Jona. I Want It All vient de Barbara alors qu’on faisait un atelier d’écriture au Luxembourg pour finaliser l’album. Les idées peuvent encore venir de moi avec ma guitare acoustique, de Tom ou d’un duo avec Barbara… Le seul point commun à tout cela, c’est qu’à la fin, on prend la chanson et on va chez Jona, qui a tout le matos, les capacités et les connaissances pour produire. Cet album a été réalisé à 70 % chez nous, et le reste, mixé ou enregistré dans un autre studio.

Justement, quel est le rôle de producteurs comme Ola Frøyen ou Jonas Holteberg Jensen, que l’on retrouve crédités sur l’album, mais qui sont aussi liés au monde de l’Eurovision ?

Leur studio, The Woods, est basé en Norvège. Un de leurs business est l’Eurovision, mais ils font beaucoup d’autres choses à côté. Leur importance pour nous a été énorme, à travers leur disponibilité et ce qu’ils nous ont appris. Par exemple, on a enregistré Rise Together chez nous, mais on a reçu le mix final alors qu’on était à une soirée avec les autres candidats du LSC 2024. C’était magique : le son que Jonas nous a donné, c’était exactement ce qu’on recherchait depuis… toujours, en fait! Tous ces ateliers, tout le travail qu’on a fait, avec Jonas en particulier, nous a énormément aidés.

Dans l’album, on retrouve Devil in the Detail, votre contribution au LSC 2024 devenue un titre iconique pour vous et vos fans, mais pas Gambler’s Song, celle du LSC 2025, dont vous disiez pourtant qu’elle était représentative du niveau que vous aviez pris entre les deux. Pourquoi ne pas l’avoir incluse ?

Je pourrais donner une réponse romantique, mais en réalité, c’est parce que Gambler’s Song est liée à une autre équipe de producteurs et, donc, à un autre deal. C’est aussi un style différent, et on ne voulait pas appuyer cette idée de « groupe sorti du LSC ». Devil in the Detail, c’est le début de tout, oui, mais c’est aussi une chanson produite par Jonas Holteberg Jensen.

Demain, vous retrouvez la Rockhal dans une tout autre disposition, avec un show que vous promettez tout aussi enflammé que vos deux prestations du LSC, mais sans cette grosse machine derrière – juste vous et le public. Comment avez-vous conçu cette release party?

Ce sera une mise en scène très différente, effectivement, mais je crois que pour un show 100 % luxembourgeois, ça en imposera déjà pas mal! Il y aura de la musique, mais pas seulement, ce sera un peu plus que ça. Ça restera un concert, avec ses moments de grosse énergie et ses moments plus intimes, mais à travers lequel on compte montrer l’évolution du groupe, avec une approche très professionnelle et qui nous permet de voir où on veut aller dans notre esprit.

«Release party»
Samedi, à 20 h.
Rockhal – Esch-sur-Alzette.