Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le parc naturel du Mullerthal va déposer sa candidature aux géoparcs de l’Unesco. Une variante de labellisation qui valoriserait la spécificité du grès luxembourgeois. Réponse en septembre 2018.
Une lettre d’intention a été envoyée à l’Unesco en mars, par les responsables du parc. Le dossier va suivre!
Il a le sourire, Claude Petit, le chargé de direction du parc naturel du Mullerthal! «Il y a encore deux ans, nous n’étions qu’une région parmi d’autres. Nous étions trois à bosser sur les projets… Aujourd’hui, nous sommes une dizaine de personnes dans l’équipe, nous sommes labellisés parc naturel (NDLR : depuis juin 2016), et nous allons déposer une candidature pour une labellisation de l’Unesco.» Pas celle du Patrimoine mondial de l’humanité, la plus connue, que détiennent le temple d’Angkor ou encore les pyramides d’Égypte.
Mais une variante particulièrement adaptée au Mullerthal : le label «Géoparc mondial Unesco» (lire par ailleurs). «Une manière de mettre en valeur le caractère unique des différentes roches du parc, explique la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. En particulier le grès luxembourgeois, si caractéristique de la région.»
Justifier un lien avec les hommes
Comme à chaque fois avec l’Unesco, il s’agit de rattacher la thématique à l’être humain. «Sur ce volet, nous avons beaucoup à dire, poursuit la ministre. Le grès luxembourgeois a toujours permis de façonner l’habitat ici. Mieux, ses propriétés pour filtrer l’eau sont uniques au monde : chaque commune du Mullerthal boit une eau d’une pureté incroyable, grâce à ce filtrage à travers les collines de grès.» Autant d’aspect à valoriser et à protéger.
La lettre d’intention est partie en mars à l’Unesco. «Nous n’avons pas souhaité communiquer tout de suite, car il fallait être capable de présenter un dossier solide derrière», glisse Carole Dieschbourg. Une géologue a ainsi été employée entretemps, pour se consacrer uniquement à la candidature. Un dossier doit être déposé «d’ici novembre», précise Claude Petit.
Les experts de l’Unesco pourraient effectuer leur visite de terrain au mois d’août 2018. Avec une validation de label en septembre ou alors une liste de recommandations à suivre. «Je suis confiante sur ce dossier», commente Carole Dieschbourg, native d’Echternach, qui va forcément mettre son poids politique dans la balance!
Hubert Gamelon
Simone Beck, présidente de la commission nationale luxembourgeoise pour la coopération avec l’Unesco, nous explique les différents labels :
• Les labels culturels : «On peut distinguer le patrimoine mondial de l’humanité, que détient la Ville de Luxembourg, le patrimoine immatériel, que détient la procession dansante d’Echternach, et le patrimoine documentaire, attribué à l’exposition « The Family of Man » montée par le photographe luxembourgeois Edward Steichen à New York en 1955.»
• Les labels naturels : «Ils sont attribués à des sites monumentaux, comme l’Antarctique. Mais deux variantes peuvent être visées par le Luxembourg : « l’homme et sa biosphère » – que la région Minett pourrait obtenir en enclenchant un travail sur la relation entre le paysage et le labeur des ouvriers (NDLR : une réflexion est en cours) – et les géoparcs, consacrés au rapport entre l’homme et son cadre de vie géologique. C’est ce dernier label que vise le parc naturel du Mullerthal.»
