Les services de protection animale ont fait une descente dans une maison de Moyeuvre-Petite (entre Hayange et Briey) lundi : ils sont repartis avec dix-huit chiens et neuf reptiles ! Problèmes de salubrité et de maltraitance dit la voix officielle. Pas du tout répondent les parents, qui ont par ailleurs huit enfants à la maison, et qui avaient aménager une pièce dédiée aux animaux…
À la base ils ont demandé à voir les animaux qui étaient, paraît-il, maltraités ». Franck, 36 ans, se serait contenté d’un coup d’œil des services de protection animale, mais ils sont repartis avec toutes les bêtes de sa maison de la Grand-rue à Moyeuvre-Petite. De quoi remplir quelques cages de transport.
Les parents et les huit enfants partagent leur habitation avec dix-huit chiens (un malinois mâle, une femelle american staff et seize chiots) six geckos, deux pogonas (une sorte de gros lézard aussi appelé dragon barbu) et un octodon (un rongeur originaire d’Amérique du sud). Une population rassemblée dans « la pièce aux animaux », l’une des sept de la maison.
« Vous connaissez Brigitte Bardot ? »
L’opération, assurée avec l’assistance de gendarmerie de Fameck, passe très mal au sein de la famille. Sandra, 39 ans, la nouvelle compagne de Franck est remontée comme un coucou suisse. « Vous connaissez Brigitte Bardot ? C’est moi ! Quand on touche à nos animaux, on touche à mes enfants », dit la mère de cette famille recomposée.
Comme son compagnon elle rejette toute suspicion de maltraitance animale. Le couple affirme disposer de tous les carnets de santé et des preuves de vaccination, à l’exception du mâle malinois. Le couple voit dans plutôt cette saisie, l’effet d’une incompréhension de leur mode de vie et une jalousie villageoise de voir le quotidien ne reposer que sur le versement du RSA et des allocations familiales.
Malinois et SPA
En réalité, le maire de Moyeuvre-Petite a fait exécuter son arrêté signé le 25 octobre en raison de la dangerosité des chiens. Un argument réfuté par Franck et Sandra. Ils n’ont pas rencontré une difficulté, ni avec le malinois, ni avec l’american staff, une race classée en deuxième catégorie et dont les maîtres disent avoir la capacité de la détenir.
L’intervention de la SPA portait moins sur ce point que sur la santé des chiens. À leur admission au chenil, l’examen du vétérinaire souligne un amaigrissement des animaux et un état général de maltraitance.
Pour les autorités, la cohabitation avec tous ces animaux pose un sérieux problème de salubrité. Il est considéré que les conditions de vie des humains et de leurs compagnons n’étaient pas optimales. Les services sociaux sont déjà passés à deux reprises et il n’est pas exclu qu’ils reviennent. « Ça été les animaux et après ce sera les enfants », redoute Sandra.
Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)