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Moselle : Ils quittent leur travail pour Ambre, atteinte d’une maladie rare


« Quand la vie est un combat, il se gagne en famille », explique sur leurs réseaux Alicia Catai et Nicolas Wetstein, les parents d’Ambre (au centre), atteinte d’une maladie rare. (Photo : Pascal Brocard)

Alicia Catai et Nicolas Wetstein sont les parents d’Ambre, 2 ans et demi, atteinte d’une maladie neurologique rare. Pour s’occuper d’elle, ils ont quitté leur travail et créé une association. L’objectif est de se faire connaître, échanger sur cette pathologie et récolter des fonds pour acheter un véhicule adapté.

Ambre a deux ans et demi. L’âge des premières phrases. L’âge où l’on court un peu partout. Sauf qu’Ambre ne peut rien faire de tout cela. Elle est atteinte d’une maladie neurologique rare : l’encéphalomyélite aiguë disséminée sévère. Son développement est estimé à celui d’un enfant de 10 à 12 mois. Une pathologie qui est arrivée sans prévenir, le 29 septembre 2021. « Elle avait huit mois. Jusque-là, c’était un bébé normal, qui rigolait et gigotait. Mais tout d’un coup, elle est devenue comme amorphe. Elle ne réagissait plus, ne nous suivait plus des yeux », racontent Alicia Catai et Nicolas Wetstein, ses parents, installés à Corny-sur-Moselle, près de Metz.
Après deux semaines en pédiatrie à l’hôpital de Mercy, Ambre, tétraplégique, est transférée en urgence au service réanimation de l’hôpital des enfants à Nancy-Brabois. Elle y passera trois mois. Sa maladie auto-immune y est tout de suite diagnostiquée. Son cerveau et sa moelle épinière sont gravement touchés. Par chance, des donneurs compatibles sont trouvés pour échanger son plasma sanguin. Ses huit plasmaphérèses lui permettent de récupérer l’usage à 80 % de ses bras et mains. Mais pas de ses membres inférieurs. Les quatre mois de chimiothérapie qu’elle a subis n’ont malheureusement rien donné : « Nous sommes en échec thérapeutique avec des risques de rechute possibles à tout moment », expliquent les parents, qui gardent le moral.

« Il nous a fallu un peu de temps pour faire le deuil d’un enfant en bonne santé. Mais on ne peut pas baisser les bras alors qu’elle se bat pour progresser et nous sommes très bien entourés par nos familles. » L’arrivée d’Evy, un an, a aussi apporté de la joie au sein du foyer. Mais s’occuper d’Ambre constitue un emploi à temps plein. Alicia et Nicolas ont donc renoncé aux leurs (professeure dans un Centre de formation des apprentis et boulanger), sans hésiter : « Elle a huit rendez-vous par semaine : le kiné, la balnéothérapie, la psychomotricité et l’orthophoniste. » La jeune fille a aussi une peur panique des inconnus (que nous avons pu vérifier) : « C’est impossible de la confier. » Ses nuits n’excèdent pas les cinq heures. Et ses douleurs et ses troubles sont multiples.

« L’incertitude est terrible »

Pour faire face à cette situation, ils ont créé Les Petites Bulles d’Ambre , une association  : « Les bulles étaient les seules choses qui la calmaient pendant ses huit heures de chimio ! » L’idée est d’informer sur cette maladie et de se faire connaître dans l’espoir d’avoir un retour d’expérience : « Nous ne trouvons personne pouvant nous conseiller sur cette maladie. On aimerait bien ne plus se sentir seuls. Cette incertitude est terrible. Personne ne comprend ce que l’on vit. » Le couple mise aussi sur la solidarité pour les aider à adapter leur quotidien, notamment en achetant un véhicule adapté qui coûte entre 40 000 et 50 000 €. Sur leurs réseaux, ils commercialisent des bougies gourmandes qu’ils fabriquent : « On ne veut pas que les gens nous aident sans rien en retour. »