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Mort de David Hamilton : le photographe se serait suicidé


Le photographe britannique en 1983. (photo AFP)

Le photographe britannique David Hamilton, retrouvé mort vendredi soir à son domicile parisien, était mondialement connu pour ses photos de jeunes filles, souvent dénudées, baignées d’un flou artistique très caractéristique. « La piste du suicide est privilégiée » par les enquêteurs.

Le photographe, récemment accusé de viols ou d’agressions sexuelles par plusieurs femmes, a été retrouvé un sac plastique sur la tête, selon une autre source proche du dossier. L’enquête, ouverte pour recherche des causes de la mort selon une source judiciaire, a été confiée au 3e district de police judiciaire (DPJ). Des analyses toxicologiques doivent être menées.

Des lumières tamisées, des couleurs bleutées, un flou qui était sa marque de fabrique, le « flou Hamilton », Hamilton avait occupé une place à part dans la photographie des années 70/80.

Il était ensuite passé de mode et ses clichés étaient aujourd’hui jugés dérangeants par certains. Ces dernières semaines, il s’était retrouvé accusé de viol par certains de ses modèles, en particulier l’animatrice Flavie Flament, des accusations qu’il démentait formellement.

Très populaire dans les années 1970, ses livres se sont vendus à des millions d’exemplaires, sans compter ses posters affichés dans les chambres d’adolescentes de l’époque, ou encore les cartes postales et les puzzles tirés de son oeuvre.

Né à Londres en 1933, David Hamilton a été élevé par sa mère. Il a suivi des études d’architecture mais c’est à Paris qu’il commence à travailler dans la mode. Au magazine “Elle” comme maquettiste, puis comme directeur artistique pour les magasins Le Printemps.

Sans formation, il commence la photographie à 33 ans. Il cherche ses modèles dans la rue, sur les plages, notamment du Cap d’Agde où il avait un studio, dans les pays nordiques, marquant une préférence pour les jeunes filles blondes aux yeux bleus.

« On a beaucoup parlé du +flou hamiltonien+, certains ont même prétendu que je soufflais sur l’objectif pour donner ce fameux flou à mes photos ! », s’amusait le photographe dans une interview à Paris Match en 2015.

Très vite son univers érotico-romantique gagne la mode, avec par exemple une publicité pour une marque de parfum.

« Bilitis »

Le photographe passe derrière la caméra avec son film, « Bilitis » en 1977. La comédienne Macha Méril jouera dans « Tendres cousines », son troisième film. Viendra ensuite « Premiers désirs » avec l’actrice Emmanuelle Béart tourné en 1980.

Mais son style mêlant jeunes filles en fleurs, décors bucoliques et flou mystérieux a ensuite fait l’objet de bien des railleries.

Dans les années 2000, le style Hamilton est dépassé, en raison notamment de l’évolution du regard et des mentalités sur l’exposition des corps de jeunes filles dénudées.

Le célèbre photographe était récemment revenu sur le devant de la scène à la page des faits divers après les accusations de viol par plusieurs de ses anciens modèles, dont Flavie Flament, dont il se défendait vivement.

« Je n’ai rien fait », avait affirmé le photographe, tout en confirmant avoir pris en photo l’animatrice « il y a 29 ou 30 ans ». « Je lui ai fait passer un essai et la photo que j’ai faite a été publiée », avait-il ajouté.

Dans son livre « La consolation » (JC Lattès), l’animatrice avait affirmé avoir été violée il y a près de 30 ans par un photographe connu, dont elle ne dévoilait alors pas le nom.

Elle avait fini la semaine dernière par accuser nommément le photographe britannique qui avait protesté de son innocence et menacé de porter plainte pour diffamation.

Le Quotidien / AFP