À la veille de la commémoration nationale de la libération, le monument de Medernach en hommage aux victimes de la Shoah a été profané. Plusieurs associations de mémoire condamnent cet acte qu’elles considèrent comme antisémite.
Dans la nuit du 12 au 13 octobre, le monument de Medernach commémorant les victimes de la Shoah a été profané par des inconnus. Sur la stèle rendant hommage aux vingt-deux victimes issues de la communauté juive de Medernach, un graffiti barre le mot «israélite». Pour les associations de mémoire comme la Fondation Shoah, ce geste, commis juste avant la journée de commémoration nationale du 13 octobre, est clairement un acte antisémite.
«L’intention liée à un tel acte n’est pas seulement d’effacer la mémoire du génocide des Juifs, mais aussi de remettre en question la présence de la vie juive au Luxembourg», condamne la Fondation Shoah dans un communiqué cosigné par la Fondation luxembourgeoise pour la Mémoire de la Shoah, la Fondation René Oppenheimer, MemoShoah Luxembourg et les Témoins de la 2e Génération. «Ce qui s’est passé à Medernach montre que le travail entrepris par des associations de la société civile et des organisations sur l’histoire de la 2e Guerre mondiale et de la dictature au Luxembourg, en particulier dans le cadre de la Mémoire de la Shoah, est toujours d’une très grande importance», rappellent les associations.
Au total, 323 personnes de confession juive ont été victimes de la première déportation vers le ghetto de Litzmannstadt ordonnée par les nazis au Grand-Duché. Depuis 2018, le monument Kaddish, érigé à Luxembourg à la mémoire des victimes de la Shoah, fait partie des lieux de recueillement de la journée de commémoration nationale.