Le stade flambant neuf de Nijni Novgorod doit accueillir aujourd’hui son premier match entre la Corée du Sud et la Suède, mais la question de l’avenir se pose déjà.
Ce n’est pas un éléphant blanc, »rien qui ne soit pas nécessaire ou qui soit superflu. Tout sera mis au service des citoyens russes», s’est défendu le chef du comité d’organisation de la coupe du monde, Alexeï Sorokine avant le début de la compétition.
L’arène bleue et blanche, dressée à proximité de la cathédrale Alexandre Nevski datant du XIXe siècle, a une capacité de 44 899 spectateurs mais un grand flou entoure l’avenir du stade après le quart de finale, 6e et dernier match du Mondial programmé dans l’enceinte le 6 juillet.
L’équipe locale évolue en D2…
L’équipe locale qui héritera du stade, l’Olimpiets Nijni Novgorod, évolue en D2 russe et réunit en moyenne à peine plus de 5 000 spectateurs. Sorokine avait pourtant assuré que tout ce qui était construit pour la compétition aurait une longue durée de vie et que «rien n’était bâti spécifiquement pour la Coupe du monde».
Mais après quelque temps passé en ville, il semble évident que les passionnés de sport à Nijni Novgorod sont moins attirés par le football local que par le Torpedo, l’équipe de hockey sur glace.
Ainsi, lorsqu’on interroge un chauffeur de taxi sur la perspective de la Coupe du monde, il admet très rapidement qu’il préfère le «khokkeï». Le Torpedo, une source de fierté en ville, fut le premier club russe non basé à Moscou à finir une saison sur le podium du championnat en 1961. Il a même régulièrement contesté la suprématie des clubs de la capitale au début des années 1980.
Futur stade de hockey ?
L’avenir des stades est un sujet sensible pour les hôtes d’un Mondial et pour la FIFA qui insiste beaucoup sur la notion d’héritage. Après la Coupe du monde 2014 au Brésil, certaines enceintes – notamment celle de Manaus en pleine Amazonie – se sont avérées démesurées et très coûteuses en fonctionnement.
Dans le même registre, le stade de Sotchi, d’une capacité de 48 000 spectateurs et qui a accueilli vendredi le match entre le Portugal et l’Espagne, pose question : la ville ne comptait même pas d’équipe de football avant qu’un club de D2 de Saint-Pétersbourg (à 2 300 km plus au nord) ne s’installe sur les rives de la mer Noire.
Quant à l’avenir du stade de Nijni Novgorod, il n’est toujours pas tranché. Peut-il être converti en patinoire de hockey? Le chauffeur de taxi local hausse les épaules : «Non, non, non», lâche-t-il en riant.
AFP