Le seul Argentin de DN joue à Differdange. Et en défense centrale, Juan Bedouret y évolue avec le Français Théo Brusco. Forcément, ça chambre…
Juan Bedouret est rentré au pays pour les fêtes. Heureux hasard, l’Argentin de 24 ans est originaire de Rosario, ville d’origine de Lionel Messi, et c’est de là qu’il regardera la finale. Pendant que son binôme de l’axe défensif, le Français Théo Brusco, 23 ans, hésite encore à rester du côté de Villerupt.
Vous en parlez beaucoup, entre vous, de ce match?
Juan Bedouret : Oh, on en a parlé un peu, oui. Pas tant que ça. Mes coéquipiers français pensent qu’ils vont gagner. Selon moi, ils sont trop confiants. On va prendre notre revanche.
Théo Brusco : Les coéquipiers français et moi, on le chambre beaucoup. Surtout après leur défaite contre l’Arabie saoudite, au tout début de la compétition. On lui a beaucoup reproché le style agressif des Argentins et les coups qu’ils donnent, mais lui aussi, il est comme ça (il rit). Bon, après, lui, il nous l’a bien rendu en nous disant qu’on n’arrivait pas à faire trois passes d’affilée et qu’on était toujours dominés dans nos matches…
On en reparlera à mon retour!
Qui le mérite le plus?
J. B. : Bonne question. Mais me concernant, je dirais l’Argentine parce que Messi le mériterait. Oui, il mérite de gagner le Mondial.
T. B. : Sur l’ensemble de la compétition, je dirais la France. Une équipe solide qui n’a perdu qu’un match sans valeur contre la Tunisie. Ils sont plus solides que les Argentins. En tout cas, c’est plus dur de les battre.
Quels sont les points positifs et négatifs des deux équipes?
J. B. : L’Argentine possède le meilleur joueur de la planète. Je suis un très grand fan de Messi. Son niveau est exceptionnel sur cette compétition et je crois qu’on ne le reverra plus à ce niveau. Mais des deux côtés, j’ai l’impression que ce sont les attaquants qui sont le gros point fort. C’est de là que viendra la différence.
T. B. : Pour moi, la principale qualité de l’Argentine, c’est Messi. Et c’est aussi leur inconvénient : ils dépendent de lui. Pour les Français, c’est le bloc collectif, la grande qualité. Ils sont tous concernés par chacune des actions. Et si le bloc argentin est trop haut, les contres vont partir à 8 000 à l’heure, comme en 2018 (NDLR : victoire des Bleus en 8es du Mondial, 4-3).
Qui sera le patron de cette finale? Messi? Mbappé? Quelqu’un d’autre?
J. B. : Ah, sur les demi-finales, le top joueur, c’était Griezmann. Et pour la France, je dirais qu’actuellement, il est encore plus important que Mbappé.
T. B. : Moi aussi je suis fan de Messi et je suis sûr qu’il fera un très gros match, mais que ce ne sera pas suffisant. Je ne sais pas qui sera dans la charnière, en face de lui, Konaté ou Upamecano, mais je sens que celui qui sera là va faire un très très grand match et qu’il aura un contrôle total sur Messi.
Si on vous demande un score et le ou les buteurs?
J. B. : 1-0 avec un but de Messi, ça m’irait très bien.
T. B. : Je dirais 2-1, mais en passant par les prolongations. Messi et Mbappé vont marquer, mais un des défenseurs centraux français fera la différence. En prolongations, l’Argentine craquera.
2018, ils l’ont encore en travers de la gorge
C’est la revanche de 2018?
J. B. : Pas vraiment. Mais cela va être une belle finale.
T. B. : Pour les Argentins, c’est sûr et certain que c’est une finale! Juan et moi, on a regardé France – Angleterre ensemble. Et il était très content quand Kane a égalisé. Le match de 2018, ils l’ont encore en travers de la gorge. Un match fou, un scénario incroyable : dur de perdre une rencontre comme ça.
Tous les deux, vous resterez en contact pendant ce match?
J. B. : Oui mais… non. Avant le match, je n’aurai rien d’autre à lui dire que bonne chance et que le meilleur gagne. On en reparlera à mon retour de vacances, le 5 janvier!
T. B. : Avant et pendant, je ne pense pas. Mais après… une chose est sûre : si on perd, dans notre groupe WhatsApp, il va nous harceler! Mais si on gagne, on sera sûrement un de moins parce qu’il va le quitter au moins temporairement (il rit)!
Où et comment allez-vous regarder cette rencontre?
J. B. : Oh, je vais le regarder à la maison, avec des amis. Et s’ils gagnent, alors j’irai faire la fête avec tout le monde au Monumento a la Bandera (NDLR : monument du drapeau). C’est là que tout le monde se rejoindra pour célébrer!
T. B. : J’hésite encore à monter regarder le match à Nancy avec des amis. Mais si c’est pour perdre… Peut-être que je resterai dans le coin. Mon père tient un café à Thil, près de Villerupt. Il m’a demandé si je passais, mais je sais très bien qu’il attend que je l’aide puisqu’il diffuse la rencontre. Moi, je lui ai dit de me laisser tranquille. Ce match, je veux le voir!