Quatre ans après le sacre de l’Allemagne au Brésil, la Coupe du monde est remise en jeu : Vladimir Poutine a déclaré ouvert le Mondial 2018 jeudi, juste avant le coup d’envoi du match Russie-Arabie saoudite, à Moscou, dans un pays aux nombreux défis sécuritaires et à l’image brouillée en Occident.
« Je vous félicite pour le début du plus grand tournoi sportif du monde », a déclaré le président russe Vladimir Poutine devant les 80 000 spectateurs ayant pris place dans les tribunes du stade Loujniki, suivi par le président de la Fifa Gianni Infantino qui a souhaité la bienvenue en russe et dans plusieurs langues. L’affiche du coup d’envoi – donné avec un ballon du saoudien Mohammed al-Sahlawi à Moscou dans le stade Loujniki – n’avait rien de très alléchant avec deux des équipes les moins cotées des 32 engagées.
Mais vendredi, ce sera LE choc que la planète foot attend : Portugal-Espagne à Sotchi (à 20h françaises). Le casting est sublime avec Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d’Or, et le scenario dément: L’Espagne s’est séparée mercredi de son sélectionneur Julen Lopetegui qui a eu la mauvaise idée d’annoncer mardi son départ pour le Real Madrid après le tournoi… C’est Fernando Hierro, ancien défenseur emblématique de la Roja, qui prend les manettes d’une équipe considérée avant ce psychodrame comme un des favoris.
Brésil, Allemagne et France pour les favoris
Qui peut prétendre encore soulever la Coupe du monde le 15 juillet ? Les noms qui reviennent dans la bouche des anciennes vedettes sont le Brésil, l’Allemagne ou encore la France avec son armada de petits prodiges (Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Thomas Lemar, etc.).
Tous les fans attendent les gestes venus d’ailleurs des Lionel Messi (Argentine), Luis Suarez (Uruguay) ou encore Eden Hazard (Belgique). Et prient pour que Mohamed Salah (Égypte), qui a crevé l’écran cette saison avec Liverpool, puisse jouer après avoir été blessé en finale de la Ligue des champions le 26 mai. Son sélectionneur Hector Cuper est « très optimiste » pour sa présence vendredi contre l’Uruguay. Les spectateurs – et acteurs du jeu également – ont hâte de voir en action, pour la première fois dans l’histoire de la Coupe du monde, l’assistance vidéo à l’arbitrage. Réglera-t-elle toutes les contestations ? Sans doute pas après tous les accrocs des tests in vivo en Allemagne et en Italie. Les discussions sans fin – penalty ou pas ? – ont encore de beaux jours…
Pour la Russie, l’enjeu est ailleurs. Pour s’assurer un Mondial sans couac, le pays a mis le paquet sur les infrastructures, déboursant au total 13 milliards de dollars.
Les violences dans le viseur
Mais les autorités russes ont aussi renforcé des mesures de sécurité qui étaient déjà parmi les plus élevées au monde. Premier objectif, lutter contre la menace terroriste alors que le pays est explicitement désigné comme cible par Daech, encore plus depuis son intervention armée en Syrie.
Puis, il y a la crainte du hooliganisme : à l’Euro-2016, des centaines de fans russes ont violemment attaqué les supporters anglais à Marseille. Les autorités ont depuis réagi avec fermeté et les supporters russes les plus violents, suivis de près par la police, ont été invités à se faire discrets.
Beaucoup ont d’ailleurs assuré qu’ils feraient en sorte cet été de rester éloignés des onze villes hôtes de la compétition. Reste un problème qui a ressurgi avec plus de virulence au cours des derniers mois : le racisme. Notamment dans les stades ou plusieurs joueurs de couleur ont été victimes de cris de singe. Les autorités, qui ont nommé un coordinateur chargé de la prévention contre le racisme l’an passé, assurent que le million de visiteurs du monde entier attendu au Mondial sera bien accueilli. La fête peut donc commencer.
Le Quotidien/AFP