Le journaliste et animateur de télé Stéphane Bern a présenté, vendredi en Ville, son livre dédié au Grand-Duché « Mon Luxembourg ». Ce cher pays de son enfance qu’il aime et défend bec et ongles.
Passons sur les présentations. Parfaitement inutiles quand il s’agit de Stéphane Bern. L’animateur star est sans doute le Français le plus connu du Grand-Duché.
Il est venu vendredi après-midi, dans la capitale, parler de son livre « Mon Luxembourg » récemment sorti. Un bel ouvrage, richement illustré par le photographe Guillaume de Laubier, que Stéphane Bern présente comme «une dette d’amour envers mon pays, ce cher pays de mon enfance». Le Luxembourg lui coule dans les veines, de par ses grands-parents maternels, autant qu’il le prend aux tripes. Ce bouquin, il l’a écrit avec le cœur, son sens aiguisé de la formule et sa plume souvent tendre, parfois piquante. «Le seul vrai trésor caché du Luxembourg n’est pas bancaire, contrairement à ce que certains pensent encore en France, c’est la beauté de ses paysages», glisse-t-il.
@bernstephane est venu dans la capitale parler de son #Luxembourg, toujours avec ferveur ! pic.twitter.com/dSpZyFZp3Q
— Le Quotidien (@le_quotidien_lu) 18 novembre 2016
Nos voisins en prennent régulièrement pour leur grade, et gare à ceux qui osent railler les lieux chers à ses souvenirs de môme. Vianden -« ce qui m’évoque le plus le Luxembourg »-, le Mullerthal -« il faut vraiment être mauvais photographe pour y rater une photo »-, Esch-sur-Sûre «où l’on pourrait se croire en Écosse ou au Canada»… Stéphane Bern s’est fait un devoir de «lutter contre le Luxembourg bashing et défendre le Nation branding». Parce que «je n’aurais jamais été ce que je suis sans le Luxembourg», avoue celui qui espère bientôt jouir de la nationalité luxembourgeoise. «Par piété filiale, pas pour cesser de payer mes impôts en France !»
Nul besoin, de son sentiment, de dépenser des mille et des cent pour financer quelque études et pondre un « Let’s make it happen » (le nouveau slogan du gouvernement, NDLR)… « Ça, j’aurais pu le trouver, titille subtilement Stéphane Bern. Moi je l’ai appelé Mon Luxembourg. » Qui aime bien charrie bien, pourrait-on dire. Lui le fait avec humour et gentillesse. « Ce pays me rend tendre », assure-t-il. Et on veut bien le croire.
« Faire plaisir aux Luxembourgeois »
L’ambassadeur du Grand-Duché, comme il aime à le répéter partout, est intarissable. C’est aussi ce qui fait son charme. L’homme est volubile, pétillant, passionné. Dans le verbe et dans le geste. Avec la même bouille et les mêmes billes écarquillées, on imagine, que celles du gamin de 10 ans qui arpentait la Grand-Rue de Luxembourg dans le froid, bras dessus bras dessous avec mamie «en gants et en chapeau», jusqu’à trouver le réconfort d’une douceur chez Namur. Un bon thé chaud entre les mains.
Puisqu’on vous dit que @bernstephane est fou amoureux du #Luxembourg ! pic.twitter.com/UWQFaFRKPv
— Le Quotidien (@le_quotidien_lu) 18 novembre 2016
Difficile de ne pas boire les paroles de Stéphane Bern et de rester insensible à son « cri d’amour » lancé au pays qu’il chérit tant. Peut-être trop, au goût des langues rapeuses. « On peut me reprocher d’avoir fait un Luxembourg fantasmé, sublimé. Mais c’est le mien », leur rétorque-t-il, éternel sourire aux lèvres. Son Luxembourg à lui, il est « baroque, exotique ». A son image. « Quand je dis aux gens à Paris que je viens en week-end au Luxembourg, j’ai des étincelles dans les yeux. Eux, ils me regardent comme un fou furieux ! », s’amuse l’amoureux transi de l’identité grand-ducale et de sa famille, « la seule institution qui ne peut pas faire sa promotion ni se défendre. Eh bien moi, je le fais, c’est ma mission ». Il la prend à bras-le-corps, sort bec et ongles s’il le faut. Et n’hésite pas à griffer, égratigner. Oui Stéphane Bern peut être corrosif, mais encore et toujours avec ce sens inégalé de l’à-propos : « En Europe, les monarchies sont républicaines et notre République est monarchique. Mais les monarchies républicaines sont souvent beaucoup plus démocratiques ». A bon entendeur… ça c’est cadeau. Le politiquement correct, il le laisse à d’autres.
Car comme il le dit si bien, « je n’ai rien à perdre. Ce livre, je l’ai fait pour me faire plaisir et faire plaisir aux Luxembourgeois ». Voilà certainement la meilleure raison, s’il en fallait une, de s’abandonner à la lecture de Mon Luxembourg.
Alexandra Parachini