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Moins de religion, plus de spiritualité au Luxembourg


Les religions traditionnelles sont en recul, passant de 75 % à 48 % de croyants entre 2008 et 2021, et c’est particulièrement vrai pour le catholicisme. (photo archives LQ/Julien Garroy)

Le Luxembourg fait partie des pays les plus sécularisés. Il compte moins d’un quart de personnes pour qui la religion est importante, mais environ 40 % croient en une force surnaturelle.

Au Luxembourg, l’appartenance religieuse, les pratiques spirituelles et les orientations philosophiques ne font pas l’objet d’enquêtes statistiques officielles. Ce que regrette le Statec qui juge utile, pourtant, de réaliser «régulièrement» des statistiques sur «les phénomènes spirituels et religieux dans leur diversité en apportant un soin particulier à la représentativité de l’échantillon». Le Statec confierait ces données à exploiter à «une communauté de chercheurs large, interdisciplinaire, interconfessionnelle et laïque».

En attendant, l’institut collecte uniquement des données relatives aux baptêmes et aux mariages religieux, toujours moins nombreux malgré une forte augmentation de la population.

Le Statec s’est servi de la nouvelle enquête de l’European Value Survey1 (EVS), réalisée fin 2020 début 2021, «une source précieuse», selon l’institut, pour mener son étude. Les résultats ne sont pas surprenants. Les religions traditionnelles sont en recul, passant de 75 % à 48 % de croyants entre 2008 et 2021, et c’est particulièrement vrai pour le catholicisme.

L’appartenance à une dénomination religieuse concerne moins de la moitié des personnes interrogées (48 %). La religion catholique est largement dominante, totalisant 85,3 % des appartenances à une religion. Les chrétiens sont largement majoritaires si on compte les réformés de toute obédience (92 %). Les personnes de confession musulmane n’atteignent que 2,7 %. Dans la population totale, les catholiques représentent 41 % de la population interrogée (44 % pour les chrétiens).

L’enquête révèle aussi que les deux tiers (67 %) des personnes appartenaient à une dénomination religieuse lorsqu’elles avaient 12 ans. L’appartenance cultuelle a donc largement diminué (19 points de pourcentage) au fil des ans. Parmi ceux qui ont une affiliation religieuse, 63 % se déclarent effectivement religieux, alors qu’un tiers se déclarent non religieux et 4 % athées.

L’importance de la religion a également chuté au cours de la même période de 42 % à 24 %, alors que la part des personnes athées et «sans religion» a fortement augmenté. Cette sécularisation s’accompagne d’aspirations spirituelles alternatives, indique le Statec. Plus de 40 % des personnes croient en un esprit ou une force supérieure, 15 % pensent qu’un dieu personnel existe et plus de 20 % se déclarent athées.

La foi n’est pas en voie de disparition pour autant, souligne le Statec en précisant que la définition même de la religion est «problématique» et défie le statisticien. «Il est ardu de tracer la frontière entre religions traditionnelles et formes de spiritualité modernes répondant à une quête personnalisée du sens de la vie, à l’angoisse devant la mort et à la fascination de l’infini», relève l’enquête.

Croyances à la carte

Il existe une panoplie de religions, cultes ou croyances dissimulées que l’institut énumère : zoroastriens, bahaïs, mormons, témoins de Jéhovah, scientologues… «Faut-il ajouter à cette liste les sagesses sans dieu, certaines sagesses orientales et les formes de néochamanisme ?», interroge l’institut qui rajoute à sa liste les individus «qui se fabriquent des mythes et des croyances religieuses à la carte, mélangeant les éléments issus de différentes croyances parfois contradictoires».

Le Statec regrette que l’enquête standard EVS dont il s’est servi «ait été forgée à une époque où la religion chrétienne était dominante et semble peu propice à mesurer la diversité des phénomènes religieux et spirituels contemporains».

Enfin, si le nombre d’adhérents aux religions traditionnelles a fortement diminué dans le monde occidental, y compris au Luxembourg, il a augmenté dans les pays en voie de développement et dans certains pays européens, surtout ceux de l’est et du sud, «toujours fortement attachés aux principes religieux».

Le Luxembourg fait partie des pays les plus sécularisés – comptant moins d’un quart de personnes pour qui la religion est importante –, mais environ 40 % des habitants croient en une force surnaturelle.

Un commentaire

  1. Il y a un siècle et demi, le christianisme était archi-dominant.
    Avec la venue des idées marxistes, ceci devint pour beaucoup d’intellectueles et de syndicalistes la nouvelle religion.
    Maintenant que le marxisme est tombé en désuétude devant les échecs patents du communsime partout où il a été tenté, les marxistes se sont reconvertis en verts, d’où l’expression écolos-pastèques (verts à l’extérieur, rouge à l’intérieur).
    Cette folie de la chasse au carbone, alors que cet élément est à la base de la vie, ne convenant pas
    tout le monde, certains contemporains, voulant croire à quelque chose se reportent sur toutes les lubies du moment (sectes, wokisme et autres folies plus ou moins furieuses)
    Le sens du sacré élève pourtant l’âme autrement plus que toutes ces « modes ».