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Mobilité : «Le pays est bien desservi, mais des désaccords persistent»


L’AÖT milite pour la remise en service des trains desservant directement le site de Belval-Université au départ de Thionville et de Longwy.  (Photo : fabrizio pizzolante)

Pour l’Aktioun Öffentlechen Transport (AÖT), le Luxembourg dispose de transports en commun qualitatifs et bien desservis mais des améliorations restent toujours à apporter.

Les échanges ont été fructueux. On a eu des réponses à toutes nos questions», se réjouit Roland Schreiner, président de l’Aktioun Öffentlechen Transport (AÖT), une association qui défend les usagers des transports en commun. Lundi, les membres de ce collectif se sont rendus au ministère de la Mobilité et des Travaux publics. Ils ont également pu rencontrer les responsables du TICE et des CFL. L’objectif était de faire le point sur les axes d’amélioration de la mobilité au Luxembourg. Lors de la conférence de presse organisée hier, l’AÖT souligne «que le Grand-Duché est actuellement bien desservi par les trains et les autobus au niveau de presque toutes les localités et à une fréquence élevée». Pourtant, l’association précise que de nombreux «désaccords persistent».

Davantage de bus rapides

Premier point abordé par l’association, les bus rapides. «On est très satisfaits de l’idée d’implanter sur la route des bus rapides qui desservent les différentes régions.» Mais l’AÖT en attend encore davantage. «On aimerait mettre en place des couloirs réservés pour les bus. C’est vrai que c’est difficile à réaliser, pour nous, c’est surtout une question de courage politique», explique René Birgen, secrétaire de l’Aktioun Öffentlechen Transport. 

L’abandon d’une ligne contestée

Premier désaccord relevé par l’association qui défend les usagers des transports en commun : l’abandon prévu à moyen terme de la ligne ferroviaire entre Esch-sur-Alzette et Audun-le-Tiche. Une décision prise dans le cadre du Plan national de mobilité 2035. «Cette ligne existe aujourd’hui, mais pour des raisons d’économies, on a décidé de choisir le moyen le plus simple, celui de supprimer la voie ferrée. Aujourd’hui, c’est une courte ligne en impasse (…). Si on avait décidé de laisser la possibilité d’avoir un troisième accès ferroviaire vers la France, on ne serait pas dans cette situation», indique René Birgen. Toujours du côté transfrontalier, l’AÖT souhaiterait également la remise en service des trains desservant directement le site de Belval-Université au départ de Thionville et de Longwy.

Le wifi en discussion

Autre sujet abordé lors de cette conférence de presse, l’accès au réseau wifi dans les transports en commun. «Ce n’est pas la priorité dans l’organisation des transports en commun. Mais oui, on reconnaît que ça peut être pratique pour les usagers», souligne Roland Schreiner, président de l’AÖT. Une possibilité qui pourrait s’élargir au niveau des autobus.

Des transports plus verts?

Lors de la conférence de presse, l’association a salué le «développement du nombre de bus à moteur électrique. Ils ont bien été accueillis. Mais, il n’atteindra jamais le niveau de qualité d’un train ou d’un tram au niveau de la pollution. On peut reconnaître qu’il y a une amélioration importante de la flotte d’autobus électriques au Luxembourg», assure le secrétaire de l’AÖT. Des transports qui tendent à être plus écologiques et qui sont depuis 2020 totalement gratuits. «Cela a été une bonne chose pour les usagers, mais cela a aussi supprimé des guichets et du personnel», indique Roland Schreiner. Sur ce point, il estime qu’il est encore trop tôt pour dresser un premier bilan. «On a voulu faire une première enquête, mais la pandémie n’a pas permis de la réaliser. En revanche, on constate déjà qu’il y a déjà plus de voyageurs occasionnels», précise René Birgen.

Le retour des trains de nuit?

Avec la crise climatique, de nombreux usagers choisissent de voyager via les trains de nuit. Pour le Luxembourg, il n’en est pas encore question. «Aucun matériel adéquat n’a été commandé, cette offre ne pourra pas être vue à moyen ou long terme. Les CFL ont rappelé que les trains de nuit roulent sous autonomie commerciale, mais que sans aides, une grande offre ne serait pas valable», conclut l’association.