Franck Leroy, le président de la région Grand Est, a visité le chantier du centre de maintenance SNCF de Montigny-lès-Metz. Un élément clef pour augmenter la capacité des trains vers le Luxembourg, saturés alors que le nombre de frontaliers ne fait qu’augmenter. L’occasion de faire un point global.
Vu les trains bondés entre Metz et Luxembourg, c’est un chantier prioritaire : achever le centre de maintenance SNCF de Montigny-lès-Metz en 2025. Franck Leroy, le président de la région Grand Est, est venu sur le site mardi 10 octobre.
- Un centre exclusif pour les trains vers le Luxembourg
Le futur centre de maintenance sera « exclusivement » consacré aux trains de la ligne Metz-Thionville-Luxembourg. Les frontaliers français pèsent 25 % de l’emploi total au Luxembourg. Ils étaient 118 736 au recensement de 2022. Ils enregistrent les plus fortes progressions dans l’emploi, par rapport aux frontaliers belges, allemands, mais aussi par rapport aux résidents au Luxembourg. «C’est une situation inédite en Europe, explique Franck Leroy. La capacité de transport ferroviaire, de 9 000 places assises actuellement, pourra passer à 12 000 places d’ici 2025.»
- Pourquoi un nouveau centre ?
La Région, qui a la compétence sur les transports, va mobiliser des trains plus longs : «134 mètres contre 81 mètres», précise Franck Leroy. Avec étage bien sûr. Pour ne pas engorger les autres centres de maintenance, le choix s’est porté sur la création de celui de Montigny-lès-Metz. «100 emplois nouveaux», salue Jean-Luc Bohl, le maire de Montigny, qui espère accueillir de nouveaux habitants.«Dans la foulée du nouveau centre, il faut aussi penser à des quais plus longs», reprend Franck Leroy. Des travaux sont toujours en cours à Woippy, Metz-Nord ou encore Maizières-lès-Metz.
- Le train ne suffira pas
La capacité de transport de 12 000 places par jour ne suffira pas à suivre l’augmentation du nombre de frontaliers. «Ils seront 30 000 de plus dans cinq ans», glisse Franck Leroy. Dur, quand on sait que le centre va coûter 107 millions d’euros. «Il faut travailler sur le train et la route, il n’y a pas d’option. En plus de l’A31 bis, nous souhaitons une voie dédiée au covoiturage et aux transports publics.» La capacité du train sera par ailleurs portée à 22 000 places par jour d’ici « 2030-2032 ». De nouveaux investissements lourds seront à prévoir, dont une station d’alimentation électrique à Richemont.
- Qui paye quoi ?
Le Luxembourg met 50 millions d’euros sur le centre de maintenance de Montigny-lès-Metz. Pour monter à 22 000 places par jour dans le train Metz-Luxembourg, il faudra investir autour de 600 millions d’euros. Une négociation devra donc s’ouvrir d’ici 2030, en plus des 220 millions d’euros mis à disposition par le Grand-Duché pour le « codéveloppement » avec la Lorraine, en 2018.
Cette coopération est en fait timide , en comparaison avec le deuxième bassin de vie frontalier de France, le Grand Genève. 104 839 frontaliers français travaillent dans le canton suisse. Le Léman express, RER transfrontalier lancé en 2019, avait coûté près de 2 milliards d’euros, avec des investissements suisses du côté français. Alors que le canton reverse chaque année une compensation financière aux deux départements, au-delà des transports, pour partager l’impôt levé sur ces frontaliers ( 345 millions d’euros reversés en 2022 rénovation de collèges, de véloroutes, construction d’un pôle médico-social en Haute-Savoie , etc.).