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Ministre turc en meeting à Metz : les critiques fusent de tous bords


L'autorisation donnée au ministre turc des Affaires étrangères de participer à un meeting dimanche à Metz, est largement commentée et décriée par la classe politique française. (photo AFP)

Alors que la crise diplomatique s’intensifie entre la Turquie et les Pays-Bas, après que ces derniers ont refusé la participation de ministres turcs à des meetings de soutien à Erdogan, les critiques fusaient lundi en réaction à la venue du ministre des Affaires Étrangères à Metz.

L’autorisation donnée au ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, de participer à un meeting dimanche à Metz, est largement commentée et décriée par la classe politique française.

Thierry Mandon, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur : « Il y a des règles en Europe, on peut faire campagne dans un pays étranger. Les [candidats] Français en ce moment ne s’en privent pas. On peut le faire si les raisons de sécurité ne justifient pas l’interdiction. La possibilité pour un candidat (étranger) de faire une campagne en France (…) est une possibilité qui est reconnue par les accords internationaux et il n’y a pas de raison de s’y soustraire ».

Yannick Jadot, eurodéputé écologiste et soutien de Benoît Hamon : « On s’est mis entre les mains d’Erdogan sur la question des réfugiés. A partir du moment où on a transféré à Erdogan notre dignité, nos obligations en matière d’accueil des réfugiés, on s’est mis entre les mains d’un autocrate qui est en train de tourner dictateur. La logique voudrait toujours qu’on accepte le débat démocratique en Europe mais à partir du moment où Erdogan a insulté les Pays-Bas en les traitant de pratiques nazies, fascistes, il fallait interdire ce meeting à Metz. Dans la situation actuelle il fallait l’interdire, il fallait plus d’Europe et une cohérence européenne là-dessus ».

Aurélie Filippetti, députée de Moselle et porte-parole de Benoît Hamon : « A partir du moment où il n’y a pas d’instance de décisions commune en Europe, La France doit appliquer ce qu’elle considère comme sa jurisprudence et ses pratiques. On n’interdit pas de rassemblement politique, heureusement, c’est de la liberté d’expression, sauf s’il y a un trouble manifeste à l’ordre public. J’ai confiance dans l’intelligence et le sens des responsabilités des citoyens turcs qui sont en France. Je pense qu’il faut leur donner toutes les informations possibles sur les tenants et aboutissants du oui ou du non à ce référendum, qui renforcerait de manière dangereuse les pouvoirs autocratiques du prédisent Erdogan ».

Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France à la Présidentielle : « J’ai honte pour mon pays et vivement que François Hollande s’en aille, c’est insupportable de voir un meeting communautariste, pour en plus donner des pleins pouvoirs à un apprenti dictateur, de surcroît qui insulte nos voisins et amis. Je ne suis pas un avocat de l’Union européenne, je suis contre l’Union européenne qui est une monstruosité, mais en revanche nous sommes amis avec nos voisins et quand un chef d’État insulte nos voisins, c’est comme s’il nous insultait aussi. »

Richard Ferrand, secrétaire général d’En Marche et soutien d’Emmanuel Macron : « Il fallait surtout que les pays européens pour une fois aient une position commune. A l’instant où un pays frère de l’UE est injurié on aurait dû ne pas le permettre. Nos amis allemands ont été violemment injuriés par le gouvernement turc. Il fallait une solidarité européenne, si l’Europe veut être forte il faut que les pays qui la constituent soient solidaires ».

Clémentine Autain, conseillère régionale d’Ile de France et soutien de Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle : « Je pense que la France devrait avoir une parole ferme, claire contre le régime d’Erdogan qui est un régime autoritaire, contre lequel mon mouvement politique se bat. Je ne partage pas l’attitude de la France à l’égard de ce régime politique contestable ».

David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen et sénateur-maire de Fréjus : « La réalité, c’est qu’on vient s’essuyer les pieds sur les valeurs de notre pays, sur les valeurs de la République. Les discours qui ont été tenus sont très proches de ceux qui avaient déjà été tenus à Strasbourg en octobre 2015 où on parlait de division des Français, où on attaquait les valeurs de notre République, ça n’est pas responsable ».

Le Quotidien/AFP