Samedi, le ministre des Affaire étrangères, de l’Immigration et de l’Asile s’exprimait sur la situation d’un mineur géorgien renvoyé dans son pays d’origine. Ce retour forcé, intervenu le 12 octobre, suscite beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux. Jean Asselborn a de nouveau réagi mardi.
Dans sa première prise de position, Jean Asselborn disait ne pas « être en mesure de communiquer sur les détails d’un dossier individuel », se contentant de confirmer l’information relayée par les internautes, au sujet d’un enfant de 12 ans rapatrié en Géorgie avec sa mère. Une décision délicate prise au terme d’une longue procédure et « une mesure de dernier ressort, ceci notamment si des enfants scolarisés sont concernés », expliquait alors le ministre. En substance, il précisait que l’identité de la mère et son fils – condition requise à une régularisation – faisait défaut et conduit à ce retour forcé.
Ces explications n’ont pas convaincu l’opinion et Jean Asselborn a donné de plus amples détails mardi. Car s’il considère que « la mobilisation en faveur de l’enfant est tout à fait compréhensible », le fond de l’affaire est plus complexe et pour en juger, « il faut tenir compte de l’ensemble des faits le débat actuellement mené en public et sur les réseaux sociaux ne reflète qu’une partie de la réalité ».
« La mère est venue au Luxembourg en 2011 avec son enfant pour y déposer une demande de protection internationale. Cette demande a été refusée en 2013 au niveau du ministère, décision confirmée par les juridictions administratives en 2014. Suite au rejet définitif de la demande, la famille a été invitée à retourner volontairement en Géorgie. Dans ce cas, elle aurait pu bénéficier d’un soutien financier de la part de l’État luxembourgeois. Or, il n’y a pas eu de retour volontaire », détaille le communiqué du ministre.
« Beaucoup d’efforts ont été déployés »
« Alors que la modification de la loi sur l’immigration était en cours pour permettre aux familles avec enfants scolarisés depuis quatre ans au Luxembourg de régulariser leur situation, et tenant compte du fait que la famille en question était sur le point de remplir la condition des quatre ans de scolarité, il a été décidé d’accorder à cette famille la chance d’introduire une telle demande de régularisation dès l’entrée en vigueur de la loi relative début 2016 », est-il encore précisé.
« La famille a été invitée à plusieurs reprises à des entretiens pour discuter de sa situation et elle a été encouragée à faire les démarches en vue d’une régularisation », souligne Jean Asselborn. Malgré les relances, « aucune demande n’a été faite ». A la suite de quoi, « le ministère a finalement dû décider en 2017 de lancer la procédure en vue d’un retour en Géorgie. Dans ce cadre, il est apparu que la mère avait utilisé de fausses informations sur son identité et celle de son fils. Au fur et à mesure, il est devenu évident que l’intégralité des informations fournies par la mère étaient fausses (sur le pays de naissance du fils et sur le père de l’enfant, sur le séjour précédant leur arrivée au Luxembourg, sur les circonstances de leur départ pour le Luxembourg et le chemin emprunté) ».
« Beaucoup d’efforts ont été déployés pour permettre à la famille de rester au Luxembourg », assure encore Jean Asselborn. « S’il est certes humainement tout à fait compréhensible que les parents souhaitent offrir à leurs enfants une vie meilleure au Luxembourg, le respect de certaines règles est indispensable. Les parents doivent assumer leur responsabilité à cet égard », conclut-il.