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Minett Park : une saison lancée à toute vapeur


Au Minett Park, un train minier emmène les passagers à Lasauvage en traversant les mines, tandis que le Train 1900 circule entre Fond-de-Gras et Pétange. (Photos : claude lenert)

Accessible par le Train 1900 et ses authentiques locomotives à vapeur depuis Pétange, le Minett Park est un témoin de l’histoire industrielle du Luxembourg. La saison touristique a commencé le 1er mai grâce au travail des nombreux bénévoles.

Le bruit de la locomotive à vapeur et des roues sur les rails, l’odeur du charbon et les sifflets qui retentissent… Pas de doute, c’est bien le Minett Park. Hier et comme chaque 1er mai, le parc a lancé sa saison à toute berzingue et sous un soleil de plomb. Le Minett Park Fond-de-Gras est un musée à ciel ouvert sur la thématique de l’extraction du minerai de fer puisque, durant 80 ans, la région était l’un des principaux centres d’extraction de minerai de fer du pays. Alors que les activités se sont stoppées en 1955, très vite des associations se sont rassemblées pour préserver ce patrimoine. Aujourd’hui, deux trains historiques circulent dans la vallée du Fond-de-Gras.

Et pour permettre à ces deux trains de fonctionner, le Minett Park peut compter sur toute une équipe de bénévoles. Devant les wagonnets du train minier «Minièresbunn», Joël Miltgen, le président de l’association du même nom, garde un œil sur le bon déroulé de la journée. «Nous sommes 25 bénévoles à faire circuler le train», explique-t-il. Dans quelques instants, l’une des 58 locomotives de l’association arrivera justement pour s’accrocher aux wagons et préparer le premier départ de la saison. «Tous les hivers, nous entretenons les locomotives et le réseau de rails pour circuler en toute sécurité.» Ainsi, quand le 1er mai arrive, le train peut accueillir les 7 000 à 9 000 visiteurs de la saison.

La locomotive du train minier «Minièresbunn» a été construite en 1895.

Lorsqu’elle entre en gare, la locomotive minière se fait entendre grâce à son sifflet et se fait remarquer par sa jetée de vapeur. «Elle a été construite en 1895, elle a 130 ans cette année», s’émerveille le passionné. Si les wagonnets ont été reconstitués, la locomotive, elle, est bien d’époque. «Nous nous servons des techniques et des savoir-faire anciens pour la garder en vie.» Dans les mines que traverse le train, le matériel est lui aussi d’origine. «Quand l’association a été créée en 90, il n’y avait pas de rails… Tout a été ferraillé et reconstitué grâce à des matériaux récupérés en France», retrace Joël.

Tout cela n’est possible que grâce au travail de passionnés, comme Joël. Lui est tombé dedans lorsqu’il était enfant et qu’il a visité le Minett Park. «Une partie de ma famille travaillait dans la sidérurgie, ça aide! Pas mal de bénévoles ont également un lien avec les mines au travers de leurs parents», souligne-t-il. Et tous ont un but commun : «préserver l’histoire». D’autant plus que le «Minièresbunn» est le dernier train de ce genre à circuler. Aujourd’hui, il relie, sur une distance de 4 km dont 1,4 km de mine, le Fond-de-Gras via Lasauvage à Saulnes, en France. Et les passagers peuvent visiter librement la mine pour voir les outils et découvrir le savoir-faire minier.

La locomotive du Train 1900 a besoin de quatre heures pour chauffer avant de pouvoir démarrer.

«Sauvegarder le patrimoine ferroviaire et sidérurgique»

Plus bas, sur les quais de la gare du Fond-de-Gras, Olivier Broy chapeaute les départs et arrivés du Train 1900 de Pétange au Fond-de-Gras. Vêtu de sa casquette de chef de gare et de son costume noir, il s’assure de la sécurité de tous et est garant du bon fonctionnement des équipements et de leur maintenance. Il est également membre du CA de l’association qui s’occupe de ce train. «Nous comptons une cinquantaine de membres. Aujourd’hui, pour le lancement de la saison, nous sommes 35 bénévoles, alors que nous ne sommes qu’une douzaine les dimanches», explique Olivier. Le cœur de ces bénévoles est présent pour entretenir et faire marcher la locomotive, tandis que le reste sont des bénévoles dédiés à l’évènementiel.

«Les bénévoles sont des personnes de tous âges et de tous métiers qui se réunissent dans le but commun de sauvegarder le patrimoine ferroviaire et sidérurgique», appuie le chef de gare. «Nous voulons montrer aux gens que la richesse du Luxembourg ne vient pas du secteur financier, mais d’abord de l’extraction du minerai de fer et de la sidérurgie.» L’association Train 1900 œuvre dans ce but depuis 1970.

Chaque année, entre 7 000 et 9 000 personnes visitent le Minett Park.

Olivier, lui, en fait partie depuis 13 ans. «Je m’y intéresse depuis tout petit, depuis le jour où je suis venu ici avec d’autres garçons de mon école, surtout que j’habite à côté», sourit-il. Sa passion lui prend du temps, puisqu’il se définit comme le RH de l’association : c’est lui qui organise tout. Mais ce qui l’intéresse le plus dans les vieux trains, c’est la technologie des locomotives : «À l’époque, sans ordinateurs, ils ont réussi à construire une technologie durable qui traverse les âges jusqu’à aujourd’hui.»

Parce que, tout comme le train minier, la locomotive à vapeur du Train 1900 est d’époque. «Celle-ci a été construite en 1903 et a circulé à Differdange jusqu’en 1973», raconte le chef de gare. Il faut l’allumer quatre heures avant le premier départ, le temps nécessaire à son chauffage. Lorsqu’elle est opérationnelle et qu’elle circule, le travail d’Olivier a lieu principalement dans le poste de signalisation, son bureau. «Il y a le carnet des départs et arrivées où je note tout, le téléphone d’époque par lequel m’appellent les conducteurs pour me prévenir lorsqu’ils arrivent et savoir s’ils peuvent entrer en gare, et les postes d’aiguillage que je mets en position de marche et d’arrêt», énumère le chef de gare.