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Migrants : le président du Parlement européen veut une « liste noire » des passeurs


Si nous n'arrivons pas à anéantir ces organisations criminelles, il sera très difficile de lutter contre l'immigration clandestine", a insisté Antonio Tajani, en déplacement en Libye. (photo AFP)

Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a souligné lundi lors d’une visite à Tripoli la nécessité d’établir une « liste noire » des principaux passeurs de migrants, en vue de combattre le trafic en Europe et en Afrique.

« Il faut établir une liste noire des gros trafiquants (…) pour que les polices et les organisations anti-crimes en Afrique et en Europe puissent collaborer ensemble dans un objectif commun », a déclaré M. Tajani au cours d’une conférence de presse. Ces passeurs « sont des terroristes, trafiquants d’armes et d’être humains », a-t-il ajouté. « Si nous n’arrivons pas à anéantir ces organisations criminelles, il sera très difficile de lutter contre l’immigration clandestine ».

Antonio Tajani s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj. Il a indiqué avoir discuté avec le responsable libyen de l’importance de surveiller les frontières sud de la Libye en vue de limiter les flux de migrants qui arrivent dans ce pays en vue d’effectuer la traversée périlleuse de la Méditerranée. La coopération économique ainsi que dans les domaines de la santé et de l’enseignement supérieur a aussi été au menu de l’entretien des deux hommes.

Élections libyennes : l’UE prête à aider

Sur le plan politique, Antonio Tajani a indiqué que l’UE était prête à aider la Libye dans l’organisation des prochaines élections, notamment dans la « préparation technique » et l’envoi d’observateurs pour veiller au bon déroulement du scrutin. « C’est à la Libye de fixer la date des élections et pas à nous », a-t-il dit. Des analystes et diplomates estiment toutefois que la fragmentation du pays rend ces promesses fragiles. D’ailleurs, la Libye s’enfonce un peu plus dans la crise depuis le mois dernier avec un nouveau bras de fer entre autorités politiques rivales autour du contrôle des terminaux pétroliers et de la gestion des revenus de l’or noir.

Déchirée par une lutte de pouvoir acharnée et plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales : le GNA, issu d’un processus onusien et reconnu par la communauté internationale, qui est basé à Tripoli, et un cabinet parallèle installé dans l’Est.

Outre Fayez al-Sarraj, Antonio Tajani devait rencontrer d’autres responsables de l’ouest du pays, ainsi que des organisations humanitaires de l’ONU et des gardes-côtes libyens.

Le Quotidien/AFP