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Migrants : ça ne s’améliore pas au camp de Metz-Blida


Les eaux usées s’écoulent sous les sanitaires. (Photo : RL)

Les associations d’aide aux migrants se plaignent d’un réaménagement insuffisant du camp de Metz-Blida. Lundi, la députée LFI de Meurthe-et-Moselle, Caroline Fiat, a eu du mal à entrer. La presse n’a pas été autorisée à la suivre.

Une partie jour, une partie nuit, des sanitaires supplémentaires, une buanderie : les promesses de l’Etat pour améliorer les conditions de vie dans le camp de Metz-Blida, où s’entassent plus de 500 demandeurs d’asile, ont-elles porté leurs fruits ? Non ou si peu, selon les associations qui leur viennent en aide. Des membres du collectif mosellan contre la misère accompagnaient la députée LFI de Meurthe-et-Moselle, Caroline Fiat, hier matin, sur le camp new-look.

L’élue de Pont-à-Mousson, qui avait marqué les esprits en dénonçant la situation messine lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, il y a trois semaines, au lendemain de sa première visite sur place, a eu du mal à pénétrer dans les nouvelles installations gérées par l’association Adoma, sur réquisition de l’État. « Je suis une élue de la République, je peux rentrer quand je veux ici et les journalistes viennent avec moi », se fâche Caroline Fiat, face aux vigiles.

70 douches chaudes par jour pour 700 personnes

Tractations, coup de fils à la préfecture : finalement, la députée lorraine a le feu vert des autorités. Pas les médias. Discrètement pourtant, la visite a lieu et le bilan est maigre pour l’État. « Les eaux usées s’écoulent toujours sous les sanitaires. Il y a de tout, de l’urine. Les évacuations sont à même le bitume », constate Chantal Muszynski, du collectif mosellan contre la misère. L’espace cuisine est très sale, les plaques de cuisson maculées de taches, les câbles électriques d’alimentation baignent dans l’eau… Caroline Fiat s’insurge : « C’est aux normes, ça ? Pas de la France en tout cas. C’est indigne ! »

Sandrine Worms, également membre du comité mosellan contre la misère et proche de La France insoumise, considère que les réaménagements n’arrangent rien, en réalité. « C’est bien, quatre blocs sanitaires en plus, mais cela ne représente que 70 douches chaudes par jour pour 700 personnes ! Un abri avec quelques lavabos permet de laver le linge mais ce n’est pas ce qui était prévu. Il devait y avoir un bungalow équipé de machines à laver », peste-t-elle.

À la sortie, Sandrine Worms tient à expliquer l’autre face sombre de Metz-Blida : les violences, la nuit et la pression que ressentent les enfants, nombreux sur le camp. Deux fillettes de 7-8 ans expliquent : « La nuit, les gens se tapent. Ils boivent de l’alcool et nous, on a peur. » Médecins du Monde a déjà diagnostiqué de nombreuses terreurs nocturnes dont les enfants sont victimes.

Une invitation au préfet

Caroline Fiat a adressé hier soir une lettre au préfet de Moselle pour qu’il l’accompagne sur le camp vendredi et facilite l’accès à la presse. La préfecture explique qu’elle accepte régulièrement les demandes de reportage mais qu’elles doivent passer par le filtre de son service communication.

Alain Morvan (Le Républicain Lorrain)