Le 46e Microfono d’oro se tiendra au théâtre (comme à l’époque !) le 15 décembre. Le fameux concours de chant pour enfants est une institution.
C’est l’évènement italien de l’année. Pour 2018, on hésite avec une exception : la venue du Milan AC en septembre à Dudelange, le grand Milan pensez-vous… si ce n’est que Gennaro Gattuso a tiré une tête d’enterrement à tous les Italiens du coin ! Pas de ça au Microfono d’oro. Le concours de chant des Italiens du Luxembourg est une fête. On y vient en famille, entre amis. On y retrouve l’accent de la Péninsule, on y parle italien même aux enfants qui ne le comprennent pas encore !
«Uno, due, tre…» : quand nous sommes arrivé mardi à l’église du boulevard Prince-Henri pour assister à une répétition, ce grand-père apprenait à sa petite fille à compter dans les marches d’escalier. C’est typiquement ça l’ambiance du Microfono d’oro : des mois de préparation en famille, «un avant, un après le concert et puis… on a envie de pleurer parce qu’on ne voit plus les enfants», confie Palmira Escana, la prof de chant. Les enfants en question sont divisés en trois catégories : les petits (5 ans à 9 ans), les moyens et les grands. «Les grands, ce sont ceux qui ont le plus le trac, confie Palmira. Les petits se lancent sans réfléchir !»
Être sur scène devant les parents
Palmira, 40 ans, a participé à son premier Microfono d’oro à 5 ans. Aujourd’hui, c’est elle qui transmet sa passion du chant. «Dans ce concours, il n’y a jamais quelque chose à gagner. On vient pour apparaître sur scène devant les parents, on a le trac, mais on est content d’être tous ensemble. Quand on a vécu ces moments-là, on sait qu’ils sont importants.»
Montrer qu’il faut s’amuser et profiter : c’est précisément ce que fait Palmira, en «coachant» une petite fille sur scène. La salle de répétition se situe sous l’église, sur une estrade en bois. Le décor est fait de dessins enfantins, on peut lire «Pace e Amore» peint en grand.
La petite fille se lance sans hésiter, avec une voix joliment éraillée. La chanson parle d’animaux, en italien bien sûr. «C’est la règle au Microfono d’oro, nous dit la maman de Liva, la petite artiste en question. – Mais votre fille parle italien, même quatre ou cinq générations après ? – Oui, à la maison, on parle italien.»
Les racines d’une Italie parfois lointaine
Voilà ce que viendra chercher le public du Microfono d’oro, le 15 décembre au soir : les racines d’une Italie parfois lointaine, comme une bouffée d’air azur au cœur de l’hiver.
En parlant de retour aux racines, justement, le Microfono d’oro renoue avec le théâtre d’Esch. «En 2015, nous avions déménagé à l’Artikuss de Sanem, précise Maurizio Sciamanna, le président de l’organisation. On revient à Esch finalement. Nous serons limités dans le temps, jusqu’à minuit. Mais tant pis, nous n’aurons pas de tête d’affiche et c’est bien comme ça.»
D’habitude, passé les auditions, une figure de la chanson italienne vient chanter. «Ce n’est pas la première fois que nous n’aurons pas de tête d’affiche, précise Paolo Dolci, également membre de l’organisation. Ce n’est pas grave. De toute façon, 90% du public vient pour voir chanter les enfants.» Le Microfono d’oro, une affaire de famille, on vous dit…
Hubert Gamelon