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Meurtre de Béatrice : Pierson face à la perpétuité


Le procès de Jérémy Pierson s'est ouvert le 29 janvier devant la Cour d'assises à Arlon. (Photo: AFP)

Le meurtrier de la jeune Béatrice Berlaimont saura mercredi s’il évite ou non la perpétuité qui sera requise demain  par l’avocate générale. La semaine-clé aux assises d’Arlon, en Belgique, commence lundi avec les parties civiles.

«J’entends tout le monde parler de la perpétuité comme si c’était une évidence. Je ne suis pas d’accord. Il y a aura un débat sur la peine, j’y compte bien », tranche Me Dimitri Soblet, l’un des avocats de Jérémy Pierson, accusé notamment du meurtre en 2014 de Béatrice Berlaimont.

Avec son confrère Me Dimitri De Coster, ils vont devoir livrer une partie très serrée, en cette troisième et dernière semaine du procès de leur client devant les assises du Luxembourg belge à Arlon.

Dès lundi matin, les défenseurs des victimes plaideront avant que l’avocate générale, Sarah Pollet, ne prenne ses réquisitions dans l’après-midi.

On le sait depuis plusieurs mois, la procureure de division d’Arlon, qui fut dans une autre vie l’avocate de Michelle Martin (ex-femme du pédophile Marc Dutroux) va requérir la perpétuité contre Jérémy Pierson. Compte tenu de l’ensemble des charges qui pèsent sur l’accusé, les jurés répondront mercredi à « 45 ou 48 questions » lors de leur délibéré.

« Un garçon fourbe »

Pierson, âgé de 30 ans, est jugé depuis le 29 janvier pour l’assassinat de Béatrice, une adolescente de 14 ans, qu’il a enlevée le 21 novembre 2014, séquestrée et torturée entre Belgique et France. L’accusé abandonne son corps qui est retrouvé par un promeneur dans une sapinière le 1er décembre.

Il répond aussi du viol sous contrainte de Sauvane, 21 ans, qui parvient à lui échapper, le 4 décembre. L’ADN que Pierson a laissé sur son pantalon permettra de l’identifier le 8 décembre. Après une course-poursuite mouvementée au Luxembourg, il agresse au couteau, à Saint-Avold, une automobiliste qui le met en fuite, le 9 décembre, jour de son arrestation.

Cette dernière, qui n’a pas témoigné le jour prévu la semaine dernière ni vendredi matin, audience où elle avait été reconvoquée, pourrait se présenter in extremis lundi. Elle racontera (peut-être) comment Pierson l’a surprise dans sa voiture, rue Mangin, et blessée à la main lors d’une scène très violente.

Une autre victime a marqué ce procès. Une jeune Finlandaise attaquée au parc Laval au Grand-Duché de Luxembourg, le 12 juin 2014, et qui a affronté un Pierson armé d’un Taser. Il a tenté de l’anesthésier en lui appliquant un soporifique sur la bouche. Elle l’a identifié sur Facebook après son arrestation dans l’affaire Béatrice.

« Depuis le début du procès, les témoins ont tous décrit un garçon fourbe, qui s’attaque aux faibles. Il doit rester en prison le plus longtemps possible car il est dangereux et le soigner est illusoire, ont dit les psychiatres », rappelle Isabelle Hustin, la mère de Béatrice.

Alain Morvan/ Le Républicain Lorrain