Déclaré pénalement irresponsable, un schizophrène échappe à la réclusion criminelle à perpétuité pour un meurtre et une tentative à Bonnevoie.
La place d’Alberto est-elle derrière les barreaux ou dans une institution psychiatrique? La question a fait débat durant le procès de cet Espagnol il y a trois semaines. Ce schizophrène a tué sa voisine avant de découper sa dépouille en morceaux. Il s’est ensuite attaqué à son colocataire qui a réussi à prendre la fuite après avoir été sévèrement blessé aux mains et au thorax. Alberto avait dit avoir agi au nom de Dieu pour sauver des âmes.
La place d’Alberto est à l’hôpital psychiatrique, selon Me Scheerer, qui a plaidé en faveur de l’article 71 pour son client. Pas en prison comme le souhaitent les parties civiles. Dans un cas comme dans l’autre, le prévenu est retiré de la circulation pour un bout de temps et la société est protégée d’une éventuelle récidive meurtrière de sa part. Après délibération, les juges de la 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg ont fait application de l’article 71 et déclaré le quadragénaire irresponsable pénalement.
Il sera donc interné dans un établissement psychiatrique et est acquitté des faits qui lui étaient reprochés.
Au nom de Dieu et de la Sainte Trinité, cet Andalou de 47 ans s’est livré dans la matinée du 22 décembre 2022 à une boucherie dans l’appartement du 46 rue Anatole-France à Luxembourg-Bonnevoie, qu’il occupait en colocation avec deux autres hommes. Il a tué la compagne d’un de ses colocataires à coups de couteau avant de la démembrer, de la décapiter et de la dépecer partiellement avec des ustensiles de cuisine qu’il avait été acheter dans un supermarché juste après le meurtre. Un hachoir de trente centimètres et une moulinette notamment.
Lors de son interrogatoire par la présidente de la chambre criminelle, l’Andalou avait assuré avec un naturel déconcertant ne pas encore avoir terminé sa mission divine. Il lui restait des démons à éliminer. Des propos qui laissaient entrevoir l’état de sa santé mentale plus de deux ans après les faits. Alberto restait persuadé d’avoir agi pour le bien de l’humanité et ne semblait absolument pas avoir conscience de la gravité de son acte.
Hagard, il avait suivi le déroulement de son procès comme s’il était au spectacle, ne semblant pas réaliser ce qui se jouait sous ses yeux. Alberto n’était pas présent cet après-midi pour entendre sa sentence.