Metz : Des documents confidentiels saisis dans la cellule d’un détenu

Placé sous mandat de dépôt à Metz dans le cadre d’une instruction criminelle menée par un juge nancéien, un détenu fiché S possédait des documents confidentiels. Un surveillant a également été arrêté.

En venant prendre son service de nuit, mercredi au centre pénitentiaire de Metz-Queuleu, le surveillant ne se doutait pas qu’il ne le terminerait pas. La Sûreté urbaine de Metz est venue lui passer les menottes entre 19h et 20h, à l’intérieur de l’établissement où elle a attendu qu’il entre avant de lui mettre la main dessus et de perquisitionner son casier. La police a étendu sa curiosité au véhicule du maton, mais aussi à son domicile dans le cadre d’une enquête pour trafic.

L’histoire ne dit pas – pas encore – comment les enquêteurs ont été amenés à s’intéresser à ce fonctionnaire. « On est en plein dans l’enquête », indique une source proche du dossier. « On reste très prudent », ajoute un second commentateur.

Peut-être faut-il chercher une raison dans son parcours professionnel, qui fait étape dans plusieurs établissements. Rien que de très commun dans la Pénitentiaire, comme pour bien d’autres surveillants, mais qui se distingue cependant par une première procédure pour trafic. Refermée sur un non-lieu, elle n’avait logiquement débouché sur aucune sanction judiciaire.

Documents confidentiels

Affecté à Reims avant de prendre ses fonctions à Metz, le surveillant en cause n’est pas le seul impliqué dans cette affaire qui a trouvé un premier prolongement avec l’interpellation, ce jeudi matin, d’un détenu fiché S (atteinte à la sûreté de l’État), qui a fêté ses 36 ans le 10 juillet. Placé à l’isolement, il est maintenu en détention par l’effet d’un mandat de dépôt du 3 décembre 2015 voulu par un magistrat nancéien dans le cadre d’une procédure criminelle. Le détenu a réservé une surprise aux enquêteurs qui, comme la veille avec le surveillant, ont procédé à une perquisition.

Le terrain est plus simple puisque circonscrit à la cellule. Selon nos informations, ils estiment ne pas avoir perdu leur temps. Malgré son statut et sa situation particulière, l’homme a été trouvé en possession de documents confidentiels. L’enquête indique qu’outre un téléphone portable (plutôt commun en détention), le prisonnier détenait des comptes rendus professionnels. Des documents confidentiels qui peuvent concerner la population carcérale et/ou le fonctionnement de la maison d’arrêt de Metz-Queuleu.

Destinés à l’encadrement et à la direction de l’établissement, ces écrits ne peuvent pas se trouver entre les mains de détenus, a fortiori fichés S. Le circuit de leur détournement sera intéressant à connaître.

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)