L’artiste Maxime Cœur expose ses planches de skateboard à la médiathèque Jean-Macé de Metz Borny. Il s’installera dans le quartier à l’automne pour transformer… baignoires et portes en mobilier !
Casquette à l’envers, chemise à fleurs : Maxime Coeur affiche son attachement à l’univers des skateboarders par son look. À la médiathèque Jean-Macé de Metz Borny, il accroche ses planches. Des signatures d’artistes. « Elles ont été recyclées par des designers du monde entier. » Huile, sérigraphie, feutres, pochoirs. Toutes les techniques sont permises. De toute beauté.
Maxime Cœur est un personnage qui se raconte. À 27 ans, il est chef de l’entreprise Organ Skateboards. « Une boîte créée en 2010. Je récupère de vieilles planches de skate que je reshape, comme on dit dans notre jargon. » Ce qui signifie qu’il les remodèle. Les redécoupe, les ponce, leur offre une nouvelle vie. Il délègue ensuite à ses copains artistes. « À force, j’en ai partout. »
Maxime Cœur, c’est un parcours d’artiste à lui tout seul. Il n’a aucun diplôme en poche mais une passion dévorante : le skate. Et il a tout donné. « J’ai commencé plusieurs apprentissages, que je n’ai pas terminés. Mais j’ai beaucoup appris. » Il conjugue donc des savoir-faire en menuiserie, charpente, signalétique, enseignes et décors. Autant d’atouts amplificateurs d’idées. Maxime est le genre de gars qui ose. Des vieilles planches, il en a fait des montures de lunettes, des boîtes à encens… Des planches d’artistes qu’il vend dans le monde entier.
Il se lance dans le désign
Aujourd’hui, il se lance dans le design. Des meubles à base d’objets de récupération. Au centre de Borny, il a déniché des trésors, qu’il partage. « Nous allons faire un atelier de recustomisation de baignoires et de portes », lance Myriama Idir, chargée de projet culturel à la cité musicale de Metz. Ces deux-là se sont apprivoisés dans le milieu du hip hop. Portés par des valeurs artistiques, écologiques, musicales. Ils s’inscrivent dans le projet RebornY, qui accompagne la rénovation urbaine du secteur Languedoc.
Les habitants du quartier ajoutent leur patte. « Nous avons récupéré une cinquantaine de baignoires des immeubles. Nous allons les transformer, au cours d’ateliers, dès le mois d’octobre, pour en faire du mobilier. On a déjà fait les prototypes », explique l’artiste. « Nous voulons inviter les habitants, c’est une manière de travailler sur la mémoire du quartier, de garder des traces. C’est aussi inviter les artisans qui ont du savoir faire… », reprend Myriama Idir. « C’est aussi, pour les jeunes, dévoiler le parcours de Maxime. »
Anne Rimlinger-Pignon (Le Républicain Lorrain)