Depuis mi-décembre, l’offre messine d’hébergements touristiques s’est étoffée. Mi-décembre, Baptiste (*), 42 ans, a ouvert la Love-room dans le quartier de la gare.
Cet appartement de charme en duplex de 100 m² est caché dans le quartier des Allemands. Le Messin a conçu cette location de vacances comme une « aire de jeux pour adultes ».
Pour passer un bon moment
« À l’origine, j’avais dans l’idée d’ouvrir un logement pourvu de prestations plutôt haut de gamme avec jacuzzi, sauna…, raconte l’intrépide. Puis, je me suis dit qu’il n’y avait pas d’offre dans le genre sur Metz. Je me suis inspiré des love hotels japonais et brésiliens, notamment sur la question de confidentialité. » Mais aussi de l’aménagement intérieur.
Tout ici est pensé pour passer un bon moment, à deux. Car l’endroit est interdit aux enfants, aux animaux et aux parties de Monopoly à quatre. L’entrée se fait par la pièce de vie. Une kitchenette, une table, deux chaises, une machine à dosettes. Le propriétaire offre la bouteille de champagne et la bouteille d’eau pour un tarif s’échelonnant de 205 à 249 € la nuit, de 17 h à midi. Pour les « 5 à 7 », ce n’est pas la bonne adresse.
Un escalier mène ensuite à la suite nuptiale, bien équipée : lit king size, jacuzzi spacieux, hammam, sauna, douche, fausse cheminée… Pas de miroir au plafond, mais une hygiène irréprochable. Après chaque passage, Baptiste assure le ménage lui-même. Ça l’occupe trois heures.
« C’est un point sur lequel, dans ce type d’endroit, il faut être très à cheval. Le jacuzzi est vidé à chaque fois, puis désinfecté entièrement. Les draps-housses sont parfaitement étanches, même si ça ne se sent pas au toucher », égrène-t-il. Calme, volupté et propreté.
Une salle appelée le Donjon
Du premier étage, si le cœur vous en dit et que l’enthousiasme est là, vous pouvez descendre dans une pièce en sous-sol appelée le Donjon. Entre ces quatre murs aveugles, on trouve un peu de matériel (croix de Saint-André, martinet, estrade, cage…) pour se mettre en scène dans des facéties féodales.
« 90 % des personnes qui ont loué l’appartement ont expérimenté cette salle… », estime Baptiste qui garde son sérieux et parle de la qualité de la menuiserie avec détachement : « Je n’ai pas de gêne. J’ai même été plutôt agréablement surpris pas les réactions de mon entourage. »
Courageux – il a rénové seul cette bâtisse du XVIIe siècle –, Baptiste vient, en fait, de satisfaire un besoin criant en « hébergements thématiques ». Son carnet de réservations en atteste : depuis son ouverture, la Love-room ne désemplit pas. « Ça dépasse mes espérances, confie-t-il. On est complet depuis le début. » Sa clientèle ? « Plutôt locale… » Mais il a aussi eu des pensionnaires de Lille et de Belgique. Un bon coup de fouet à l’activité touristique de Metz.
Thierry Fedrigo (Le Républicain Lorrain)