L’association luxembourgeoise MemoShoah réagit à des propos et des événements ayant eu lieu autour de la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz, le 27 janvier dernier.
Le lundi 27 janvier, le monde commémorait le 80ᵉ anniversaire de la libération de l’ancien camp nazi allemand Auschwitz-Birkenau. Une semaine après cet événement historique, l’ASBL MemoShoah dénonce la présence de «personnes à l’agenda douteux dans le travail de mémoire sur la Shoah au Luxembourg». Par cette tournure de phrase, l’association vise «ceux qui instrumentalisent la Shoah» et «qui diffusent «des théories infondées», explicite Mil Lorang, son président.
«Au Luxembourg et dans de nombreux pays, des amalgames inacceptables sont faits autour de la Shoah», commente Mil Lorang. «Autour du 27 janvier, au Luxembourg, deux conférences ont utilisé la Shoah pour finalement s’attaquer à la politique israélienne. Aucun rapport avec le Luxembourg».
L’ASBL organisait, elle, une rencontre avec Simon Gronowski, avocat, auteur, pianiste de Jazz et survivant de la Shoah. Intitulé « Devoir de mémoire: moyen essentiel de lutte contre l’extrême-droite et l’antisémitisme », l’événement a eu lieu le 23 janvier à l’auditorium du Cercle-Cité à Luxembourg.
Des faits historiques vérifiables
Dans le communiqué publié ce mardi 4 février, MemoShoah tient à éclaircir certaines idées quant à la persécution des Juifs pendant l’occupation allemande au Grand-Duché.
«Au Luxembourg et dans toutes les autres démocraties européennes, la mémoire de la Shoah repose sur des faits historiques vérifiables, et non sur des récits fabriqués à des fins politiques, contrairement à ce que certains tentent de faire croire», appuie l’ASBL.
Elle rappelle qu’en aucun cas cet événement ne peut être remis en question «tant le socle de preuves est immense». L’association répète que les recherches sont toujours en cours et qu’elles aboutissent à la découverte, encore de nos jours, de documents d’archives au Luxembourg et dans toute l’Europe.
MemoShoah fait également remarquer à ceux qui prétendent que le Luxembourg n’a aucun lien avec la Shoah que «les résidents juifs du Luxembourg ont été discriminés, stigmatisés et privés de tous leurs droits à l’intérieur des frontières de notre pays, et ce, au su et au vu de la population chrétienne majoritaire».
1200 victimes au Luxembourg
Pour rappel, environ 1 200 des 4 000 résidents juifs, qui vivaient au Grand-Duché le jour de l’invasion allemande, n’ont pas survécu à la Shoah, et environ 130 sont morts dans la lutte partisane contre l’Allemagne nazie en France et en Belgique.
Il a fallu néanmoins attendre jusqu’en 2016 pour que les Juifs du Luxembourg soient reconnus comme un groupe de victimes du régime nazi au même titre que les enrôlés de force et les résistants.