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Médicaments : risque de confusion avec les marques


Prescrire, mensuel indépendant rédigé et relu par une équipe de dizaines de médecins et pharmaciens, a déploré "le principe commercial" de ce qu'il appelle les "gammes ombrelles". (Illustration : archives lq)

La revue Prescrire a pointé du doigt jeudi les marques de médicaments recouvrant plusieurs traitements très différents, potentiellement source de confusion, et a publié comme chaque année une liste de 90 médicaments « à écarter ».

Prescrire, mensuel indépendant rédigé et relu par une équipe de dizaines de médecins et pharmaciens, a déploré « le principe commercial » de ce qu’il appelle les « gammes ombrelles ». Cela « consiste à vendre, sous un nom de marque commun, diverses spécialités contenant des substances actives différentes exposant à des dangers différents », ont écrit les praticiens dans le numéro de février.

Ils en citent huit, dont certaines très connues grâce à la publicité: Actifed, Advil, Clarix, Doli, Fervex, Fluimucil, Humex, Vicks. « Cette stratégie marketing, fondée sur la reconnaissance d’une marque, expose à des confusions entre les médicaments et à la méconnaissance de certains risques, par exemple d’interactions médicamenteuses. Les risques d’erreurs sont accentués par des ressemblances entre spécialités, avec mise en avant en gros et en gras de la marque », selon Prescrire.

La revue dresse par ailleurs une liste de 90 « cas flagrants de médicaments plus dangereux qu’utiles », pourtant autorisés en France ou dans l’Union européenne. Prescrire range dans cette catégorie des traitements « anciens » toujours commercialisés malgré l’arrivée de concurrents plus performants, ou « récents » et qui sont moins bons que ceux déjà sur le marché, voire carrément « inefficaces ».

Ils sont classés par spécialité, aussi bien la cancérologie ou la cardiologie que le sevrage tabagique ou la perte de poids, en passant par la diabétologie ou les antidouleurs. Et par exemple, « aucun médicament ne permet de perdre du poids de façon durable et sans risque », ce qui rend indésirables ceux sur le marché, tranche Prescrire.

Certains sont désignés comme particulièrement dangereux, ainsi le Defitelio, antithrombotique qui « expose à des hémorragies parfois mortelles », ou des antitumoraux dont un « expose à de nombreux effets indésirables souvent graves et qui touchent de nombreuses fonctions vitales, hâtant la mort de nombreux patients ».

La liste complète est disponible en libre accès sur prescrire.org.

Le Quotidien/AFP