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Mario Mutsch, le goût du 100


Il y a 14 ans, un gamin de 21 ans effectuait ses grands débuts contre la Russie lors d'une cinglante défaite 5-1. (photo Gerry Schmit)

[Sélection nationale] Le polyvalent Niederkornois a fêté, lundi soir, contre l’Ukraine, sa centième sélection sous le maillot national. Il est le premier à réaliser cet exploit au pays. L’accomplissement mérité d’un vrai dur au mal.

Il y a 14 ans, un gamin de 21 ans effectuait ses grands débuts contre la Russie lors d’une cinglante défaite 5-1. Lundi, avec pas mal de cheveux gris, il a bouclé la boucle, ce que personne d’autre n’avait fait avant lui.

«C’était un coup de chance», se remémore aujourd’hui Guy Hellers, le sélectionneur qui l’a fait débuter le 8 octobre 2005 à Moscou. Quand un ami est venu lui parler d’un jeune qui pourrait être sélectionnable et évoluait en D3 belge, à La Calamine, Hellers a pris sa voiture sans prévenir personne et surtout pas le joueur lui-même. Il en est reparti comme il était venu, en n’oubliant pas de faire convoquer le garçon mais aussi son frangin.

Seul Mario restera, le frère manque de vivacité, conclura le staff. «Il galopait comme un petit cheval fou, sourit Hellers. C’est un gars qui ne montre pas ses émotions mais on a bien vu que la sélection, pour lui, c’était un moyen en or d’avoir accès au monde pro! Il ne voulait pas devenir mécanicien et pour ça, il mordait sur sa chique. Il était impossible de dire à l’époque qu’il irait jusqu’à 100 mais qu’il y soit parvenu en dit long sur le personnage.»

Ses premiers coéquipiers se souviennent

Le «personnage» aura marqué son temps. D’une polyvalence diabolique, il a fait tous les postes latéraux, joué devant la défense, évolué en meneur et même, en une occasion, dépanné en pointe.

Avec lui sur le terrain, la sélection aura été à 29% de matches sans connaître la défaite (12 victoires et 17 nuls). Au regard de là où en étaient les Roud Léiwen, c’est-à-dire très loin, au moment de son arrivée. Ses coéquipiers de l’époque, qui ne le connaissaient pas du tout, se souviennent d’un garçon un peu timide mais qui en voulait plus que tout le monde.

Leurs témoignages sont sans ambiguïté : ce n’est pas un hasard s’il est le premier, à 34 ans, à franchir ce cap symbolique. Alors qu’il pourrait décider cette semaine, conjointement avec ses dirigeants du Progrès, de mettre un terme à sa carrière à l’issue de cette saison, il n’est pas à exclure qu’il fasse finalement une 101e et dernière cape dans l’anonymat total d’un match amical contre Madagascar, début juin.

Sans tambours ni trompettes mais avec une deuxième montre offerte par la FLF pour services rendus. Cela lui ressemblerait bien à lui, le dur au mal qui a enquillé les matches compliqués et a su surmonter les déceptions pour être encore là, en 2019, alors que cette équipe en est à un tournant de son histoire…

Julien Mollereau