Maria Teresa aux écoliers : « Ne renoncez jamais ! »

La Grande-Duchesse a passé l’après-midi de mercredi avec les écoliers de la Vallée de l’Ernz, commune durement touchée par les inondations de juillet dernier. Le moral des troupes est plutôt bon.

Maria Teresa a discuté avec les plus petits de l’école maternelle d’Ermsdorf qui semblent s’être remis du traumatisme de juillet dernier pour préférer comme sujet la Saint-Nicolas. Quant aux plus grands, qui vont faire leur entrée au secondaire, la Grande-Duchesse leur a fait quelques confidences. Visite.

Il se trouve qu’elle connaît le grand-père Heng qui héberge son petit-fils et sa famille à Colmar-Berg à la suite des graves inondations à Ermsdorf cet été. Le bambin est ravi de savoir que la Grande-Duchesse Maria Teresa a rencontré son grand-père et lui dresse dans la foulée la liste des cadeaux qu’il a reçus pour la Saint-Nicolas. Dans la salle de classe de l’école maternelle et précoce de la petite commune de la Vallée de l’Ernz, la souveraine est venue observer le moral des troupes.

Ils sont très jeunes, entre 3 et 5  ans, et ont vécu pour la plupart les terribles inondations de juillet dernier. Un traumatisme qui les a marqués et qu’ils évoquent avec leurs mots d’enfants. Les petits écoliers se confient tout naturellement à la Grande-Duchesse, assise au milieu d’eux. Les photographes sont priés de rester à l’extérieur de la classe pendant l’échange, Maria Teresa préfère que les enfants ressentent une certaine intimité.

Les bambins ne sont pas impressionnés et se livrent facilement à la souveraine  : « C’était pas beau », « j’ai eu très peur, mais maintenant je n’ai plus peur », « moi, j’ai peur du père Fouettard », « on n’a rien vu, on était en vacances » ou encore « ma mère est passée aux informations à la télé ».

La Grande-Duchesse Maria Teresa a passé son après-midi de mercredi dans les écoles de la Vallée de l’Ernz (Aerenzdall) distribuant des Boxemännercher géants qui ont provoqué un concert de « oh » et de « ah » chez les plus petits. Mais elle a également distribué des bons conseils.

Aux écoliers de maternelle, elle leur a rappelé combien l’entraide et la solidarité avaient été capitales lors des inondations. « Il faut toujours parler de ses peurs, c’est important, et se souvenir de toutes les personnes qui sont venues vous aider, les pompiers, l’armée, la police, la Protection civile, la famille, les amis, c’est important la solidarité », leur explique Maria Teresa. « J’ai aussi peur de la guerre », lâchera un jeune garçon d’à peine 4  ans.

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Les enfants ont vite fait le tour de la question concernant les inondations pour préférer comme sujet la Saint-Nicolas. Le bon patron était passé la veille gâter les enfants qui ont chacun raconté à la Grande-Duchesse ce qu’il avait laissé dans les souliers. Après cet échange, la Grande-Duchesse quitta la section maternelle d’Ermsdorf, non sans avoir entendu un dernier petit garçon lui lancer qu’il voulait devenir « chasseur de dinosaures ».

«Je voulais devenir assistante sociale»

La suite du programme a conduit la Grande-Duchesse à Medernach chez les plus grands. Là, elle ne comptait plus évoquer les inondations et les cadeaux de la Saint-Nicolas, mais parler d’avenir avec des élèves de 6 e qui entrent au lycée l’année prochaine. Ici, pas de futurs chasseurs de dinosaures, mais des écoliers âgés d’une douzaine d’années qui savent déjà ce qu’ils veulent faire plus tard  : vétérinaire, docteur à la Kannerklinik, professeur de saxophone, informaticien, policier, soldat, kiné, vendeur en magasin ou encore actrice.

Dans cette salle de classe, pas de cercle autour de l’illustre visiteuse, mais un face-à-face instructif et intime. Les élèves lui ont confié leurs désirs d’avenir, un bon tiers se dirigeant vers le technique, les autres vers la filière classique. « Demandez à vos proches qu’ils vous disent ce qu’ils voient en vous, quel talent vous pourriez exercer, car souvent on ignore son talent », leur explique Maria Teresa qui se souvient d’une conférence qu’elle avait suivie sur le thème de l’orientation scolaire.

« Moi je voulais être assistante sociale », leur confie-t-elle à son tour. « Je voulais travailler pour la Croix-Rouge », poursuit la Grande Duchesse qui leur raconte ses voyages humanitaires et la longue amitié qui la lie à Marguerite Barankitse avec qui elle a réussi à faire sortir 600  mineurs des prisons du Burundi. « Il nous a fallu quatre ans pour y parvenir, mais nous l’avons fait. Je me suis battue pour ces enfants emprisonnés et je suis allée jusqu’au bout. Quand vous avez envie de réaliser un rêve, ne renoncez jamais! », les encourage-t-elle.

La Grande-Duchesse leur a encore fait d’autres confidences sur les cinq années qu’elle a passé aux côtés de Henri quand ils suivaient encore leurs études à Genève. « À l’époque, c’était rare qu’une roturière épouse un noble et pendant toutes ces années, c’était très difficile pour nous, car nous ne savions pas si nous allions pouvoir nous marier », leur raconte-t-elle.

Dans la classe, les élèves sont suspendus au récit. Les enseignants aussi.

Geneviève Montaigu