Bien avant l’ouverture des marchés de Noël, les équipes de nettoyage du service d’hygiène s’activent pour ramasser nos déchets. Reportage aux aurores à leur côté.
Il est tôt lorsque, ce jeudi de décembre, les équipes de nettoyage du service hygiène de la Ville de Luxembourg arrivent sous l’arche du marché de Noël de la place de la Constitution. Là, les illuminations scintillent au milieu de la nuit encore épaisse et des trombes d’eau viennent fouetter les cabines de la grande roue. Tandis que les camions poubelles réveillent la ville de leur vacarme, Patrick Bernardy, responsable de l’équipe ce matin, arpente les étroites allées du lieu où ses sept collègues s’activent entre les chalets.
La période est faste. Tous travaillent six jours sur sept et seront aux aurores sur les marchés le 31 décembre et le 1er janvier. «Nous avons commencé à cinq heures du matin au marché de la patinoire de la Kinnekswiss. Nous sommes ensuite allés à celui situé place de Paris au niveau de la gare, puis nous étions place d’Armes avant d’arriver ici», liste l’homme de 52 ans.
Neuf spécialistes
Deux camions, deux souffleurs et une balayeuse constituent l’armada qui va de marché de Noël en marché de Noël. Sur chaque site, il faut de 15 à 45 minutes aux équipes de nettoyage du service hygiène pour vider les poubelles et désencrasser les sols. «Ici, c’est le plus long, car c’est le plus grand. On y reste plus d’une heure», indique Patrick Bernardy. Lui et son équipe finiront vers 9 h. «Le marché n’ouvre qu’à 11 h, cela nous laisse de la marge pour réagir si besoin.»
Durant la journée, une équipe de neuf personnes prend le relais pour vider les poubelles et ramasser les détritus. Pour eux, les marchés de Noël constituent des étapes sur leur tournée qui comprend le centre-ville et le secteur de la gare.
Les huit personnes qui s’affairent au petit matin à rendre ce lieu propre pour les premiers visiteurs sont coutumières de ce type de travail. Tout au long de l’année, cette équipe assure la propreté des grands événements qui ponctuent le calendrier. Marché de l’octave, Schueberfouer… Elle prend en charge le nettoyage de ces moments qui rassemblent la population et génèrent une quantité massive de déchets.
Sapins de Noël : un destin varié
Au total, 24 sapins sont présents sur les marchés de Noël, dont un sapin Nordmann de 12 mètres de haut sur la place d’Armes. C’est au service des parcs que revient la tâche de prendre en charge ces conifères, une fois la période des fêtes terminée. Pour le grand sapin, il est broyé, puis composté. Quant aux plus petits sapins, une partie est collectée, puis conservée dans une benne en vue de la fête des Brandons. Les autres prennent la direction du centre de valorisation des déchets organiques, comme tous les sapins des particuliers.
Dès la fin septembre
L’organisation si fluide qui régit le nettoyage des marchés de Noël est possible grâce à une anticipation qui débute dès le mois de septembre. La première réunion sur le sujet a lieu le 30 septembre et met à jour les plans de l’événement, les dates de début de montage… Un socle important qui permet de retirer les poubelles publiques, puis d’en placer de nouvelles aux endroits adéquats. Pour Louis Meyer, cela lui donne une vision d’ensemble pour gérer les agendas des équipes.
«Début novembre, nous enlevons le mobilier et, dès la mi-novembre, les équipes préparent les poubelles. Elles sont mises dans de grandes bennes et sont livrées au dernier moment. Par exemple cette année, nous les avons placées les 20 et 21 novembre. On ne peut pas mettre les poubelles à l’avance, car tout le monde n’arrive pas au même moment et il est possible que l’on bloque certains accès», finit d’expliquer le surveillant au service hygiène de la capitale.
Plus simple avec les années
Malgré le nombre de marchés de Noël, ces sites sont loin d’être les plus complexes en termes de nettoyage. «Si l’on compare avec la Schueberfouer, c’est plus pratique, car il n’y a, à chaque fois, que peu de surface», souligne Louis Meyer. Au fil des années, le travail des équipes de nettoyage s’est aussi simplifié.
D’une manière générale, les agents sur le terrain s’accordent à dire que les visiteurs, tout comme les commerçants, sont devenus, avec le temps, de bons élèves en matière de déchets. À cela s’ajoutent de nouvelles réglementations qui visent à réduire la quantité de détritus. «C’est beaucoup plus simple aujourd’hui», assure Louis Meyer. «Tout ce qui est à usage unique est interdit, donc il y a moins de déchets. Soit les objets sont réutilisables et retournent aux forains ou sont consignés, soit il s’agit de déchets non recyclables qui vont tous au même endroit.»
Derrière les stands des forains, un tri bien respecté permet aux équipes de nettoyage de gagner du temps. «Tous ont derrière leur comptoir quatre bacs, un pour le charbon, un pour le carton, un pour le verre et un pour les emballages», note le surveillant au service hygiène de la Ville de Luxembourg. L’an prochain, cette dynamique devrait se poursuivre, puisque Louis Meyer annonce que les barquettes à usage unique seront également interdites.
En chiffres
86
Le nombre de poubelles mises à la disposition du public sur l’ensemble des marchés de Noël de la Ville de Luxembourg.
135
Le nombre de récipients présents derrière les comptoirs des quatre marchés de Noël afin que les forains puissent trier les déchets.
134,8
En tonnes, les déchets accumulés en 2024 sur l’ensemble des marchés de Noël. Dans le détail, cela donne neuf tonnes de papiers et de cartons, 109 tonnes de déchets résiduels, 15,5 tonnes de verre et 1,3 kilos d’emballage.