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Marc Spautz : «J’ai bon espoir de pouvoir débloquer certains dossiers»


Luc Frieden se réjouit explicitement du soutien unanime apporté par son parti pour nommer Marc Spautz (à d.) comme ministre du Travail, et Martine Hansen comme ministre des Sports. Laurent Zeimet (à g.) devient chef de la fraction parlementaire. (Photo : fabrizio pizzolante)

Le nouveau ministre du Travail, Marc Spautz, s’est donné un agenda clair. L’objectif primaire du successeur de Georges Mischo est de relancer le dialogue social et de revenir au format tripartite.

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Il est entré, jeudi soir, au centre Barblé à Strassen comme chef de fraction du CSV. Marc Spautz est ressorti deux heures après avec le statut officiel de ministre désigné du Travail.

Le conseil national de son parti, regroupant 80 délégués du Parti chrétien-social, a accordé à l’unanimité son feu vert pour nommer au gouvernement l’ancien syndicaliste, âgé de 62 ans.

Le successeur de Georges Mischo – absent après sa démission dimanche soir – ne compte pas traîner dans ses nouvelles fonctions. Avant même d’être assermenté par le Grand-Duc Guillaume, aujourd’hui en fin de matinée, Marc Spautz a dévoilé son agenda, avec une grande priorité : renouer avec le dialogue social, qui s’est fortement dégradé depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement CSV-DP, en novembre 2023.

Vers une consultation plus large

«Un grand défi m’attend, mais je suis confiant : nous allons tous ensemble réussir à relancer le dialogue social et ramener les différentes parties autour d’une même table», lance le nouveau ministre du Travail, quelques minutes après avoir été plébiscité par son parti.

Marc Spautz compte miser sur une nouvelle stratégie, en élargissant, dans un premier temps, le cercle des interlocuteurs. Côté patronal, l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) resterait le principal partenaire pour se pencher sur le droit du travail dans son ensemble.

En parallèle, le ministre désigné compte prendre le pouls auprès des autres représentants du patronat, dont la Fédération des artisans, la Fédération des industriels (Fedil) ou l’Association des banques et banquiers (ABBL).

«Les besoins sont différents dans le secteur de la construction et dans le secteur des banques. L’objectif est de mieux connaître les positions de ceux qui opèrent sous le toit de l’UEL», avance le ministre désigné.

Cette nouvelle approche doit avant tout permettre d’accroître le taux de couverture des conventions collectives, bloqué à 59 %, alors qu’une directive européenne invite les États membres de l’UE à atteindre un minimum de 80 %.

Marc Spautz veut également promouvoir les accords interprofessionnels. «Je crois en cet instrument. Dans les discussions à venir, mon intention est d’enlever les craintes des uns et de dire aux autres quels sont les moyens qu’offrent ces accords au niveau sectoriel», appuie le ministre en devenir.

«Laisser le choix du chemin à emprunter»

L’approche doit aussi changer dans les échanges à venir avec l’Union des syndicats OGBL-LCGB. Marc Spautz se dit conscient de devoir mettre en œuvre l’accord de coalition.

Il estime toutefois qu’«il faut laisser aux différents ministres le choix du chemin à emprunter pour y parvenir. J’ai bon espoir de pouvoir débloquer certains dossiers.»

L’ancien secrétaire général du LCGB appelle à «garder en estime l’esprit tripartite». «Être assis à trois autour de la table fait que les tractations durent peut-être une heure de plus, mais les chances d’obtenir un accord sont plus grandes que si l’on doit faire des allers-retours en format bipartite. Au moins, chacun connaît les points défendus par les uns et les autres», fait valoir Marc Spautz.

OGBL et LCGB ne comptent pas s’engager d’office à revenir au format tripartite, notamment dans le cadre du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE). L’UEL se dit plus ouverte à abandonner les réunions bipartites, lancées cet automne après un nouvel clash avec les syndicats.

Frieden espère un sursaut

Luc Frieden, dans sa fonction de président du CSV, a fait part, hier soir, de sa «grande satisfaction» du vote unanime sur les nominations de Marc Spautz comme ministre du Travail et de Martine Hansen comme ministre des Sports. «Il s’agit d’un fort signal pour l’unité au sein de notre parti, qui soutient pleinement ce gouvernement et son travail», a-t-il souligné.

«Il est toujours difficile de mener des réformes structurelles. Mais Marc Spautz possède de bons contacts et de bonnes compétences pour ramener les partenaires sociaux autour d’une même table. Il est la bonne personne à la bonne place», certifie le Premier ministre.

Luc Frieden dit aussi «prendre au sérieux» sa dégringolade dans les sondages. Il ajoute toutefois que l’«on ne peut pas toujours tenir compte de la popularité pour faire progresser le pays». «Cela ne va pas de soi», concède-t-il, sans oublier de souligner que son gouvernement remanié reste pleinement motivé à aller de l’avant. «C’est un bon début pour 2026», termine le Premier ministre.

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