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Marc Spautz, futur ministre : pour les syndicats «tout ce qui comptera, ce seront ses actes»


Marc Spautz (au c.) s'est présenté ces derniers mois comme un allié des syndicats, qui restent toutefois prudents sur son action comme futur ministre du Travail. (Photo : archives lq/alain rischard)

Syndicats et patronat attendent du futur ministre du Travail qu’il parvienne à insuffler une nouvelle dynamique au dialogue social. Mais l’équation à résoudre s’annonce complexe.

Pas plus tard que mardi dernier, Marc Spautz était assis au premier rang lors de la conférence des délégués de l’OGBL et du LCGB, ayant réuni quelque 700 militants. Le chef de fraction du CSV a pu constater en personne le fossé abyssal qui sépare toujours les syndicats et le ministre Georges Mischo, en dépit des timides rapprochements lors des deux premières réunions bipartites.

Rappelons dans ce contexte les propos de la lettre incendiaire adressée en octobre par l’Union des syndicats au Premier ministre. Les coprésidents Nora Back et Patrick Dury informaient le Premier ministre qu’ils avaient perdu toute confiance en l’actuel ministre du Travail. Ils estimaient que Georges Mischo n’était «pas à la hauteur des exigences de sa fonction ministérielle» et qu’il lui manquait «aussi bien les connaissances techniques, les compétences pratiques et le savoir-faire que les qualités personnelles et comportementales».

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si Marc Spautz, qui s’est au fil des tensions sociales affirmé comme un allié du camp syndical, parviendra à trouver la formule adéquate pour rétablir la confiance avec l’OGBL et le LCGB, tout en établissant en parallèle des relations solides avec l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL).

«A priori, ce n’est pas la personne ou des sympathies personnelles qui permettent de bâtir une relation de confiance avec un ministre. Ce qui compte est comment Marc Spautz va aborder les dossiers qui se trouvent sur la table et quelles seront ses positions par rapport aux importantes questions qui se posent», pose Nora Back, contactée lundi après-midi par nos soins.

Elle ne cache pas que «ces deux dernières années, les positions de Marc Spautz étaient beaucoup plus proches de celles défendues par le reste du CSV». «On pourrait donc être légèrement et prudemment optimistes. Mais, tout ce qui comptera, ce seront ses actes», avance la présidente de l’OGBL.

Le patronat veut avancer, peu importe qui est ministre

Son homologue Patrick Dury rappelle que le futur ministre, en tant qu’ancien secrétaire général du LCGB, «connaît très bien les syndicats et les dossiers». Mais, fait-il remarquer, «le gouvernement n’a pas changé. L’accord de coalition reste en vigueur». Indépendamment de son soutien apporté aux syndicats dans la querelle concernant les conventions collectives et les heures d’ouverture dans le commerce – travail dominical inclus – Marc Spautz devra notamment mener à bien la complexe réforme sur l’organisation du temps de travail.

Le président du LCGB veut cependant croire que le successeur désigné de Georges Mischo «aura une approche plus constructive». «De notre côté, nous allons aussi chercher à travailler de manière constructive avec Marc Spautz, toujours dans l’intérêt des gens», met en perspective Patrick Dury.

Le camp patronal espère que les syndicats vont, sous la direction du nouveau ministre, renouer pleinement le dialogue social. «Nous entendons poursuivre le travail sur les dossiers essentiels au progrès du Luxembourg. Ces derniers mois, cela s’est toutefois révélé difficile en raison du blocage syndical. Reste à voir si les nouvelles conditions permettront d’avancer plus efficacement», avance Michel Reckinger, le président de l’UEL.

Comme elle l’a fait avec Georges Mischo, l’union patronale va soumettre ses propositions au nouveau ministre. «Je suppose que l’approche de base ne va pas changer. En tout état de cause, nous allons défendre la vue de nos membres, peu importe la personne qui occupe le siège de ministre», martèle Michel Reckinger.

À condition que la date soit maintenue, le premier moment de vérité pour Marc Spautz est fixé au 21 janvier, lors des prochaines réunions bipartites avec les syndicats et le patronat.

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