L’ancien portier de la Jeunesse et des Roud Léiwen, Marc Oberweis, organise un match de bienfaisance vendredi, à Weiler. Les bienfaiteurs de son petit garçon méritaient bien ça!
Comment cette idée est-elle née?
Marc Oberweis : Quand on m’a approché pour organiser un match d’adieu. Je me suis dit « ça c’est pour les vedettes, pas pour moi ». Alors j’ai répondu « OK, mais on va faire autre chose, un autre genre. Plutôt du style bienfaisance. » C’est quelque chose qui n’est pas assez fait au Luxembourg à l’exception de ce grand rendez-vous qu’est Télévie. Et cela fait plusieurs mois que je l’organise.
Pourquoi la Fondation Kriibskrank Kanner et la Kannerklinik?
Mon épouse et moi avons eu notre deuxième enfant qui était prématuré. On a passé deux mois à l’hôpital puis encore deux semaines à cause d’une grippe. Et on a vu pas mal de choses dans cette clinique où ils sont si gentils. Si je faisais quelque chose, c’était pour eux que je voulais le faire. Et pour l’association Kriibskrank Kanner, qui a toujours été l’un des sponsors maillot de la Jeunesse Esch. Mais la néonatologie, cela me tenait vraiment à cœur.
Qu’avez-vous découvert, comme réalité, durant ces deux mois?
Ils n’ont pas beaucoup de moyens, or il leur en faut quand même un peu : aucun parent ne s’attend vraiment à ça. Un prématuré utilise quand même toujours deux ou trois pyjamas par jour et ils étaient bien usés. Il y a aussi une association qui assure l’assistance psychologique aux parents. Et des caméras pour équiper les chambres afin que les parents puissent voir leurs enfants depuis chez eux pendant la nuit. Parce qu’en soins intensifs, tu ne peux pas rester le soir : il n’y a que sept chambres avec un lit pour les parents, réservées aux couples qui vont bientôt rentrer avec leur enfant, pour qu’il se familiarise avec. Et la néonatologie, c’est plus de 25 enfants…
C’est le genre d’expérience qu’on ne s’attend jamais à vivre.
Tant qu’on n’est pas concernés… Pour moi, c’était quelque chose d’hyper rare et je n’y avais jamais réfléchi. Mais quand on voit l’engagement et la gentillesse des gens qui travaillent là, la façon dont ils s’occupent de ces enfants… Ils ne vivent que pour ces petits bonshommes. Et certains sont des miettes. Le nôtre faisait 1,9 kilo à la naissance. On en a vu de 1,5 kilo et tous, tu les vois jour après jour entre la vie et la mort. Les parents ont toujours plein de questions à poser. J’ai dû en poser 15 000. Et malgré le stress, personne n’oubliera de répondre à tes questions bêtes.
« Au bout d’un moment, je savais que mon petit garçon était hors de danger
Ce sont des moments qui méritent bien ce genre de match.
Au bout d’un moment, je savais que mon petit garçon était hors de danger parce que son poids était suffisant. Or je continuais de voir des parents partir tous les soirs en ne sachant pas si leur enfant serait encore en vie le lendemain matin, quand ils reviendraient. Je n’ai pas trop échangé avec eux parce que c’est beaucoup trop délicat. Et puis quand on en sort, on veut laisser ce chapitre derrière soi. Mais moi, je pouvais choisir, encore, de faire quelque chose grâce à mes connaissances dans le monde du sport. Et récolter de l’argent pour rendre à ces gens ce qu’ils ont fait pour moi et ma famille.
Heureusement, vous avez beaucoup d’amis dans le sport…
Tout le monde a vite été partant. Bon, certains ont eu des empêchements d’autant que c’est le moment des vacances pour les footballeurs. Donc Laurent Jans, Chris Philipps ou Mathias Jänisch ne peuvent pas venir. Mais ils ont tous été très généreux et j’ai obtenu quelques maillots pour la tombola (lire ci-contre).
Pas grave, vous pouvez le refaire.
De temps en temps, sinon ça n’intéresse plus les gens. Le concept va vite s’user.
Pourquoi Weiler?
J’y ai grandi. Je suis attaché à ce village dans lequel mon oncle et ma tante géraient une brasserie. Ce petit village organise toujours beaucoup de choses et vu que le club vient de recevoir une nouvelle buvette et une nouvelle tribune. C’était une belle occasion…
… de réunir de belles stars du sport luxembourgeois dont on va enfin connaître leur niveau crampons au pied.
Ils aiment tous le sport et j’avoue que certains, en pleine saison, iront doucement pour ne pas se blesser. On ne leur demandera pas d’aller au contact non plus. Qu’ils soient là, moi, ça me suffit. Et puis il y aura aussi mon petit garçon, qui a 20 mois désormais et va très bien. Il est en forme.
Match VIP de charité, vendredi à Weiler la Tour, à 19h30. Ouverture des portes à 18h.
Des beaux lots à gagner
Il y aura de très beaux lots durant cette soirée de football. Notamment une pièce de choix : un maillot de Miralem Pjanic dédicacé par l’intégralité des joueurs de la Juventus Turin. Pas anecdotique, surtout pas pour la personne qui repartira avec à la maison. Il y aura d’autres lots de consolation loin d’être superflus : d’autres maillots, de Laurent Jans ou Chris Philipps notamment, mais aussi des maillots et raquettes de Gilles Muller et Mandy Minella, ainsi qu’un maillot de bain de Raphäl Stacchiotti. Et bien d’autres…