À la veille d’une reconnaissance historique de l’État palestinien par le Luxembourg, attendue lundi à l’ONU, les organisateurs de la marche du 28 septembre redoublent d’efforts pour mobiliser largement.

Les mobilisations hebdomadaires en soutien à la Palestine prennent encore une fois de l’ampleur au Luxembourg. Alors qu’une flottille, avec des Luxembourgeois présents à bord rappelons-le, est toujours en route pour Gaza, une manifestation de masse est d’ores et déjà programmée pour le dimanche 28 septembre dans la capitale luxembourgeoise, à l’appel de plusieurs ONG et syndicats.

L’initiative se distingue par l’ampleur de ses soutiens : Amnesty International, Médecins Sans Frontières et Handicap International se joignent pour la première fois au mouvement, aux côtés des deux grandes centrales syndicales du pays, l’OGBL et le LCGB, ainsi qu’une trentaine d’associations réunies dans la Coalition for Palestine. Les organisateurs visent «entre 2 000 et 3 000 participants», espérant donc transformer ce rendez-vous en un moment charnière.

Les manifestants sont invités à se vêtir de rouge et à brandir «uniquement» des drapeaux palestiniens afin de former une «ligne rouge» contre le génocide à Gaza. Le port d’un keffieh est également recommandé, ou «votre symbole de solidarité préféré». Le slogan choisi résume l’esprit de la mobilisation : «Carton rouge pour le génocide à Gaza».

Une mobilisation transfrontalière

L’appel dépasse même les frontières du Grand-Duché. Des participants sont attendus depuis la Wallonie, le nord-est de la France et la Rhénanie-Palatinat, dans ce qui pourrait devenir une démonstration régionale de solidarité.

«Les dirigeants européens se présentent comme défenseurs des droits humains, mais détournent le regard de la situation catastrophique à Gaza», affirment les organisateurs, qui demandent à l’Europe de reconnaître et de condamner clairement les crimes en cours.

Ce rendez-vous survient alors que le gouvernement luxembourgeois s’associera – comme cela a été confirmé en début de semaine – à l’initiative franco-saoudienne visant à reconnaître la Palestine, lors d’un sommet en marge de l’assemblée générale de l’ONU ce lundi.

Une décision qui le place parmi les premiers pays européens (après le Royaume-Uni et le Portugal ce dimanche) à franchir ce pas. Mais les manifestants entendent toutefois accentuer la pression, réclamant avant tout un cessez-le-feu immédiat.

Ils souhaitent également la levée du blocus de Gaza, la fin des déplacements forcés et des violences contre les civils et les infrastructures médicales.

Les organisateurs réclament aussi que l’Europe cesse toute complicité avec des violations du droit international et des décisions de la Cour internationale de justice.

«Nous voulons montrer que la société civile luxembourgeoise et transfrontalière se tient aux côtés du peuple palestinien», expliquent les organisateurs.

Pour eux, syndicats, ONG, associations et simples citoyens ont un rôle déterminant à jouer dans l’émergence d’un changement politique. «Nous sommes convaincus que la majorité des gens – travailleurs, étudiants et citoyens – soutiennent cette action et veulent faire entendre leur voix.»