Le Premier ministre a réagi, ce samedi soir, sur le plateau de RTL, à la manifestation nationale qu’il dit «prendre très au sérieux». Le chef du gouvernement affirme avoir compris le message des syndicats et promet à l’ensemble des partenaires sociaux de mener désormais un dialogue social «d’égal et à égal», avec la volonté de signer des «compromis».

Non, il n’a pas passé sa matinée dans la forêt. «J’étais chez moi, assis derrière mon bureau, et j’ai regardé avec grande attention la manifestation, qui fut un succès. Il y a eu des propos très durs, mais j’ai écouté et entendu les messages», affirme le Premier ministre, Luc Frieden, invité à réagir, chez nos confrères de RTL, sur la mobilisation de 25 000 personnes dans la capitale (NDLR : entre 12 000 et 14 000 selon la police).

«Prêt à discuter de tous les modèles»

Les leaders de l’Union des syndicats OGBL-LCGB avaient martelé, pendant et après la manifestation, que le gouvernement devait enfin «se bouger» et renouer avec un dialogue social «d’égal à égal». Et avoir la volonté de vraiment mener des négocier sur les dossiers brûlants que sont la réforme des pensions, les conventions collectives ou les heures d’ouverture élargis dans le commerce.

Au moins en ce qui concerne les retraites, Luc Frieden fait une ouverture : «Le gouvernement est prêt à discuter de tous les modèles et des propositions alternatives qui seront mis sur la table. L’objectif doit rester de pérenniser le système à long terme et assurer que les gens pourront aussi encore demain toucher une bonne retraite». Il se dit d’ailleurs «content» que la société ait pris «davantage conscience» que des correctifs sont nécessaires, sans quoi le système allait s’effondrer.

Son objectif et celui de l’ensemble du gouvernement serait de «préserver la cohésion sociale». C’est pourquoi il promet aux syndicats – et au patronat – «d’approfondir le dialogue social».

Il a eu les présidents des syndicats au téléphone

Le Premier ministre a personnellement fait part de ses (nouvelles) intentions aux présidents de l’OGBL et du LCGB, tout comme de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Il précise les avoir contacté par téléphone dans l’après-midi de samedi et s’attend que l’ensemble des partenaires sociaux seront présents le 9 juillet, lors de la réunion tripartite que propose d’organiser le gouvernement.

«En tant que gouvernement, on tend la main aux syndicats. Nous sommes prêts à discuter et négocier. Notre devoir est aussi de préparer le pays à l’avenir. L’objectif est désormais de trouver des compromis dans l’intérêt du Luxembourg, comme cela est la tradition au Luxembourg», termine un Luc Frieden, qui se dit toutefois «touché» par les reproches de mener une politique asociale.