Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Au terme d’une demi-finale de belle facture, ce mardi soir, la jeune représentante du Luxembourg file en finale et pousse son rêve un peu plus loin.
Roulement de tambour. Il est plus de 23 h et les noms des pays qualifiés tombent les uns après les autres. Écrasée dans le canapé à côté de l’immense scène de l’Arena à Malmö et entourée de toute la délégation nationale, Tali attend que celui du Luxembourg arrive, seule condition pour qu’elle continue l’aventure suédoise et que, par ricochet, l’objectif fixé soit rempli : replacer le Grand-Duché parmi les grands de l’Eurovision, après 31 années de silence.
L’équation est simple : quinze candidat(e)s au départ pour dix places en finale samedi. La marge est importante et maigre à la fois. Surtout que le vote, pour les demi-finales, appartient entièrement au public, aux réflexes incertains.
Bingo ! Sur les écrans géants et dans une salle surchauffée par 5 000 spectateurs en furie, le résultat s’affiche : le Grand-Duché passe au prochain tour, par un trou de souris, dernier nommé. Ce qui vaut bien un sourire, des yeux mouillés et un long souffle de soulagement.
«J’ai cru faire une crise cardiaque, raconte-t-elle en conférence de presse, parmi les neuf autres qualifiés. C’était sûrement le moment le plus dingue de toute ma vie! Mais quand j’ai vu la caméra se rapprocher, je me suis dit que c’était peut-être moi»
En effet, que ce fut dense pour la jeune chanteuse. Un chemin de croix débuté dimanche par le tapis rouge (pour le coup turquoise), suivi de deux jours aussi intenses qu’un marathon, ponctués d’interminables attentes.
L'explosion de joie de Tali et son équipe au moment des résultats. (Photo : Corinne Cumming)
L'explosion de joie de Tali et son équipe au moment des résultats. (Photo : Corinne Cumming)
L'explosion de joie de Tali et son équipe au moment des résultats. (Photo : Corinne Cumming)
L'explosion de joie de Tali et son équipe au moment des résultats. (Photo : Corinne Cumming)
La plus longue aura sûrement été de passer en toute dernière position, juste après le Portugal. «Patienter dans les coulisses et voir tous les autres défiler sur scène, c’est dur et stressant», confiait-elle quelques heures avant son passage.
Elle a pu toutefois en prendre la mesure après trois «dress rehearsal» (soit des répétitions générales), d’abord lundi pour la presse et les besoins de la télévision, et le lendemain après-midi pour le public (plus familial en raison de tickets «bon marché») avant la grand-messe du soir.
Au cœur d’un show aux moyens techniques ébouriffants, aussi précis qu’une partition de musique (le plateau se transforme en 50 secondes, montre en main), les chansons et les performances défilent sans que l’une ne domine les autres.
Car l’Eurovision, ce n’est pas qu’une question de chansons, mais aussi d’enrobage (sans parler de folklore). Parmi les extravagances, celle qui en fait le moins reste l’Islandaise Hera Björk, diva à la voix pure, entourée sur scène par des choristes au sens commun de la mesure. Et celle qui en fait le plus, façon prêtresse sortie tout droit des enfers, est l’Irlandaise Bambie Thug, qui espère peut-être jeter une malédiction sur ses concurrents.
Parmi ceux-ci, le Finlandais Windows95man ferait mieux de se rhabiller. Enfin, l’Australie et son tandem Electric Fields rappellent, avec leur chanson sonnant comme celles des années 1990, que Kylie Minogue reste inspirante pour ses compatriotes, tandis que la Croatie aimerait sûrement que le groupe Rammstein s’installe à domicile.
Un jour nouveau
Au cœur de la mêlée, Tali, elle, avec son morceau Fighter, ne dénote pas : si vocalement, elle n’impressionne pas (avec un démarrage toujours poussif), son morceau reste dans les têtes et sa chorégraphie a du mordant (confère le jaguar en arrière-plan).
Suffisant, en tout cas, pour que le Luxembourg et sa protégée aient le droit de poursuivre l’expérience – ce qui soulage également au passage RTL, incontournable acteur de cette renaissance.
Les prochains jours, avant la finale de samedi parmi 25 autres nations, risquent d’être plus détendus. Toute l’équipe aura le loisir de souffler, de regarder l’autre demi-finale (jeudi), de corriger les éventuels faux pas et d’attendre l’ordre de passage, crucial pour le résultat de la compétition (dévoilé dans la nuit de jeudi à vendredi).
Les amateurs de chiffres auront probablement remarqué que celui des votes de la demi-finale n’a pas été communiqué (il le sera à la fin du concours, pour ne pas influencer les votants). Qu’importe ! Comme l’aurait dit Tali, l’heure n’est plus au calcul, mais au plaisir simple et immédiat.
C’est d’ailleurs comme ça que les meilleures surprises arrivent. Oui, samedi est un jour nouveau. Sera-t-il celui du Luxembourg, comme c’est arrivé cinq fois par le passé ? Qui sait, mais ça, c’est déjà une autre histoire.
Déjà réunis en avant-dernière et dernière position lors de cette demi-finale, le Portugal et le Grand-Duché ne sont décidément pas prêts de se quitter. Côte à côte lors de la conférence de presse, iolanda et Tali se sont félicitées et encouragées pour la suite de l’Eurovision.
À la question d’un journaliste sur l’importante communauté portugaise qui vit au Luxembourg, la première n’a pas eu le temps d’y répondre mais s’est jetée sur son micro pour lâcher un «j’adore le Luxembourg!».
Et après que la seconde ait évoqué la possibilité «d’inspirer d’autres pays à venir se joindre» à l’aventure, iolanda lui a posé un bisou sur le front. Unies de bout en bout, dans une histoire passée et une autre en train de se construire.
Felicitation pour Tali est les luxembourgeoise……comme j’ai attendu…bravo bon continuation.
Bravo à Tali et à RTL! La participation luxembourgeoise a tant manqué. Il faudrait que toutes les chaînes du groupe RTL en Europe soutiennent Tali comme dans le passé. Je pense à RTL Paris, M6, RTL Deutschland, RTL TVI et les autres.