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Maltraitance animale : des signalements plus faciles


La ministre de l’Agriculture, Martine Hansen, prévoit encore d’autres mesures pour le bien-être animal comme l’ouverture d’un nouveau refuge ou la modification de la loi actuelle afin de sanctionner administrativement les propriétaires.  

Le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de l’Alimentation a mis en place une nouvelle adresse mail afin de rendre plus accessibles les plaintes pour maltraitance.

Ils ont beau être habitués aux visiteurs, Tyson, Ulysse, Nino ou Pussy, ont vu leur quotidien bouleversé, mardi, avec l’arrivée de Martine Hansen et d’une partie du ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de l’Alimentation.

La ministre s’est rendue dans les locaux de l’Association pour la protection animale Schifflange (APAS), un refuge pour chats et chiens, afin de présenter la nouvelle mesure mise en place par ses services. Dorénavant, une adresse mail (help@deier.lu) sera dédiée aux signalements des cas de maltraitance animale.

«Cela permet d’avoir deux moyens de contact avec le numéro de téléphone de l’ALVA (Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire) déjà disponible, explique Martine Hansen. Cela simplifiera les démarches tout en aidant à sensibiliser les gens sur ce sujet.»

Cette mesure était prévue dans l’accord de coalition du gouvernement de Luc Frieden qui souhaitait rendre la prise de contact plus accessible.

(Photo : Alain Rischard)

«Bien qu’il ait toujours été possible de déposer une plainte auprès de nos collaborateurs de l’ALVA, nous avons souhaité créer une adresse mail simple et facile à retenir, ajoute la ministre. Ce nouveau point de contact est également l’occasion idéale de rappeler que nous ne tolérons aucune forme de maltraitance ou de négligence envers nos animaux.»

Ayant fait de la cause animale une de ses priorités, le ministère de l’Agriculture souhaite proposer d’autres mesures dans les années à venir.

D’abord avec la création d’un nouveau refuge dans le nord du pays, pour lequel un terrain doit encore être trouvé, ensuite avec une modification de la loi sur la protection animale. Datant de 2018, celle-ci aurait besoin de quelques adaptations.

«Aujourd’hui, nous n’avons pas la possibilité d’infliger une sanction administrative aux propriétaires, nous devons passer par la police et le parquet», note Martine Hansen. Néanmoins, le futur texte ne devrait pas voir le jour tout de suite. Le gouvernement préfère attendre le nouveau règlement européen prévu d’ici la fin de l’année avant d’amender la loi. «Nous n’allons pas faire deux adaptations.»

Du dialogue à la plainte

Pour le moment, les plaintes reçues, que ce soit par mail ou par téléphone, sont traitées par des vétérinaires de l’ALVA. Elles peuvent concerner tout type de maltraitance animale comme un chien ou un cheval attaché en permanence, des animaux enfermés dans des cages trop petites ou encore un manque d’eau et de nourriture.

Mais cette nouvelle adresse n’est pas un bureau des pleurs. Inutile d’appeler pour un chien qui aboie trop ou des déjections non ramassées.

Une fois que l’ALVA a effectué les premières vérifications, elle évalue le degré d’urgence et l’impact potentiel sur le bien-être de l’animal afin de mettre en place les mesures nécessaires. Si elle ne peut pas sanctionner directement le propriétaire négligent, elle peut tenter de nouer un dialogue dans les cas les moins problématiques, par exemple un chien attaché toute la journée.

Mais si le propriétaire ne se met pas en conformité, ou si la situation est trop grave, une plainte peut être déposée auprès du parquet qui ouvrira alors une enquête. En attendant, l’animal sera placé dans des refuges comme celui de Schifflange afin de peut-être trouver un maître plus attentif.

Pour signaler un cas de maltraitance : help@deier.lu ou 24 78 25 39. Les plaintes doivent comporter les coordonnées complètes du plaignant et une description précise de la situation. Aucune plainte anonyme n’est acceptée.

143 plaintes en 2023

Les plaintes pour maltraitance animale sont en hausse depuis quelques années. Après en avoir reçu 98 en 2021 et 92 en 2022, l’Alva a enregistré 143 signalements en 2023. Les plus fréquents concernent les chiens (48), suivis des bovins (25), des équidés (18), des chats (17) et des moutons (14).

Mais difficile de dire si la maltraitance augmente ou si la population, mieux sensibilisée, dénonce plus souvent les mauvais propriétaires. D’autant que la maltraitance reste parfois une notion subjective.

«Si vous voyez un chien qui ne sort pas souvent, ce n’est pas forcément de la maltraitance mais peut-être une négligence», rappelle Sacha André, président de l’Association pour la protection des animaux Schifflange.

Depuis le début de l’année, le refuge a accueilli 120 animaux dont près de 80 % de chats.

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