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Malgré six plaintes pour des agressions sexuelles, Patrick clame son innocence


Patrick continue de nier avoir violé Mara. Il se dit victime d’une cabale de son ancienne épouse à son encontre. (Photo : archives lq)

Me Schettgen demande l’acquittement de Patrick. Malgré l’accumulation de plaintes pour des agressions sexuelles, le prévenu clame son innocence. Il n’a pas violé Mara.

Les plaintes contre Patrick pour des agressions sexuelles et des viols de la part de femmes de son entourage s’accumulent. Pourtant, le quinquagénaire les rejette et accuse Sandra, son ancienne épouse, de mener une cabale pour l’envoyer derrière les barreaux. En 2018, il avait été condamné à 4 ans de prison assortis du sursis probatoire pour le viol de cette dernière et n’avait pas été incarcéré.

Après son ex-épouse et celle de son fils aîné – qui avait retiré sa plainte – ainsi que deux autres femmes, c’est au tour de l’ancienne petite amie de son fils cadet de l’accuser. Un soir d’avril 2018 au Mullerthal, Patrick lui aurait touché la poitrine avant de réclamer, sous la menace, une fellation et la permission de caresser son entrejambe. Quelques jours plus tard, le prévenu l’aurait violée dans les combles du domicile familial en introduisant trois doigts dans son sexe avant de la menacer à nouveau pour garantir son silence.

Le prévenu semblait obsédé par la jeune femme âgée de 20 ans à l’époque des faits. Il voulait absolument obtenir des photographies érotiques de Mara et s’était même proposé de les réaliser lui-même. Mara, qui pensait gagner un peu d’argent en tant que modèle photo, avait refusé. «Leurs conversations sur WhatsApp montrent qu’il la relançait tout le temps et lui envoyait des images obscènes pour lui donner des exemples», note la représentante du ministère public. En parallèle, il avait contacté Mara par le biais d’un faux profil sur Facebook en se faisant passer pour un photographe professionnel qui pourrait réaliser son book. Pris la main dans le sac, Patrick a prétexté avoir voulu tester la fidélité de la jeune femme, décrite comme volage.

Une question se pose : quel intérêt Mara aurait-elle à l’incriminer à tort? Patrick est incapable d’y répondre. Mara est une menteuse. Même ses deux fils l’assurent. Patrick n’a rien fait. «Ses accusations correspondent pourtant à votre profil. Vous avez déjà été condamné pour ce même type de faits», constate le président de la 12e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. «Personne ne m’a cru à l’époque non plus», s’est contenté de répondre mollement le prévenu, qui paraît peu investi par l’affaire. «Y a-t-il eu de nouvelles plaintes depuis?», lui demande la représentante du ministère public. «Oui, de la fille du cousin de mon ancienne épouse», reconnaît Patrick qui, une fois de plus, jure son innocence.

Le poids des plaintes

Cinq plaintes, dont trois ont mené à une condamnation. Six, si l’on compte la plainte déposée et retirée par sa belle-fille. «Il serait temps que le prévenu commence à se remettre en question», a conclu la parquetière, et de requérir une peine de 7 ans de prison ferme à son encontre pour attentat à la pudeur et viol, ne lui trouvant pas de circonstances atténuantes. «Patrick est un prédateur sexuel. Selon le rapport d’expertise psychiatrique du prévenu, son pronostic est très mauvais, car il est incapable d’autocritique, se déresponsabilise et n’a absolument aucune prise de conscience.»

Le prévenu a déjà été interrogé au sujet de cette nouvelle plainte. Selon la magistrate, il aurait proposé une relation sexuelle à sa nouvelle victime présumée. «Elle s’est défendue. Le prévenu l’a suivie et lui a touché les parties intimes», a précisé la substitut du procureur.

Contrairement à ce que le prévenu prétend, Sandra ne tire pas les ficelles par vengeance, assure-t-elle. «J’ai observé la manière des différents témoins de déposer. Mara a livré un récit très détaillé, fluide et plein d’émotions, bien que pas toujours très structuré. Elle se reproche à elle-même de ne pas avoir réagi autrement.» Patrick, au contraire, «a dû se faire tirer les vers du nez», et encore, «il n’y a pas grand-chose à retenir dans son discours».

Tout semble accabler Patrick. Son avocat souligne toutefois l’absence de preuves. «Il n’aurait jamais pris le risque de retomber dans ses anciens travers et de purger quatre ans de prison», assure Me Schettgen. C’est donc sa parole contre celle de Mara, qui «a tout inventé». «Elle connaissait ses antécédents judiciaires.» Comme souvent dans les affaires de viol ou d’agression sexuelle, les preuves sont rares, voire inexistantes. Me Schettgen en profite et plaide en faveur de l’acquittement de son client sur la base du doute.

Invité à s’exprimer en dernier, Patrick a tenu à présenter ses excuses à sa victime présumée «pour les messages qu(’il) lui (a) envoyés» avant d’insister : «Je suis innocent.» «Nous en déciderons le 10 octobre», lui a répondu le président sur un ton autoritaire.

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