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Maison de retour : le Collectif réfugiés confiant pour la suite


La SHUK (Luxexpo) est officiellement transformée en «Maison de retour» depuis plus d’un mois.

Le Collectif réfugiés a pu visiter la nouvelle Maison de retour pour demandeurs d’asile déboutés : un projet pilote du gouvernement jugé positif, même si des points de vigilance persistent.

Depuis le 1er septembre, une Maison de retour accueille 49 personnes qui, déboutées de leur demande d’asile au Luxembourg, sont volontaires pour retourner dans leur pays d’origine ou rejoindre – pour celles qui en ont le droit – un autre État de l’Union européenne. Alors que les organisations d’aide aux réfugiés n’avaient pas été sollicitées avant l’ouverture de cette nouvelle structure installée à la place de la Structure d’hébergement d’urgence au Kirchberg (SHUK) sur le site de Luxexpo, le Collectif réfugiés a été invité à visiter les lieux le 4 octobre dernier.

Sérgio Ferreira, qui s’est rendu sur place en tant que directeur de l’ASTI, l’une des treize associations membres du collectif, se dit satisfait de ce premier pas de la part du gouvernement. «En effet, nous avons pu pénétrer dans les locaux de la Maison de retour, accompagnés du ministre, avec qui nous avons eu un échange assez franc et ouvert», retient-il. «En ce qui concerne la structure et son fonctionnement, il s’agit d’un projet pilote dont le concept doit encore être travaillé dans les mois à venir, nous a-t-on expliqué.»

Autre bonne nouvelle : le ministère a confirmé son intention de collaborer avec le Collectif réfugiés durant cette phase de travail qui s’annonce, sur le concept, mais aussi pour tout ce qui touchera aux activités quotidiennes impliquant les résidents.

«Nous avons ressenti lors de notre visite une réelle volonté de coopération et une certaine ouverture, ce qui nous réjouit. On va voir comment concrétiser cette collaboration plus intense», ajoute Sérgio Ferreira.

Si, pour le moment, la Maison de retour n’est pas tellement différente des précédentes installations de la SHUK – seul son nom a changé, souffle le directeur – l’idée est de quitter ce site mis à disposition par Luxexpo à moyen terme, pour implanter plusieurs centres sur ce modèle, à différents endroits du pays. Dans quelles communes, selon quels critères et avec quels moyens : tout cela reste à définir.

Un retour vécu comme un échec

Le Collectif réfugiés prévient qu’il se montrera particulièrement vigilant sur deux points fondamentaux dans la gestion de cette nouvelle structure : «La question de l’accompagnement psychosocial est vraiment cruciale, tout comme celle de la scolarisation des enfants accueillis», insiste Sérgio Ferreira. L’objectif étant d’éviter que la Maison de retour ne se résume, dans les faits, qu’à un centre de rétention ouvert, sans aucun encadrement spécifique pour ces personnes en attente d’un retour.

«Or, c’est essentiel, parce qu’un retour, lorsqu’on a migré, c’est toujours un échec. Avec une charge sociale et une charge psychologique importantes qui doivent être travaillées en amont, avant le voyage. C’est à ça que doit servir une telle structure», poursuit-il.

Idem en matière d’éducation, il avance que toutes les pistes destinées à faciliter la transition scolaire des enfants ayant suivi l’école au Luxembourg, et sur le point de retourner dans leur pays d’origine, doivent être explorées.

Enfin, à propos de l’équipe encadrante en place, les associations du Collectif réfugiés confirment qu’il s’agit de professionnels chevronnés du secteur psychosocial : «Nous connaissons bien cette équipe avec laquelle nous avons des échanges depuis des années, puisque c’est celle du centre de rétention.» Aucune crainte sur ce point précis, pour le directeur de l’ASTI, ce sont toutes des personnes expérimentées, engagées et compétentes.

Désormais, c’est donc sur le cadre réglementaire entourant ce projet que toute l’attention va se focaliser. Comment la Maison de retour va-t-elle être structurée, et qu’est-ce qui sera inclus dans l’accompagnement proposé à ces personnes en attente de retour? Des réflexions, à mener main dans la main avec le gouvernement, sur lesquelles le Collectif réfugiés part confiant.