L’association «Mäi Wëllen, Mäi Wee» renseigne et accompagne les personnes sur leur parcours de fin de vie au Luxembourg. Une pratique légale depuis 2009, mais qui reste toujours taboue.
Il y a treize ans, le Luxembourg entrait dans l’histoire en devenant le troisième pays d’Europe à légaliser l’euthanasie. À l’époque, cette avancée crée de nombreux remous dans le pays : le Grand-Duc Henri avait notamment annoncé qu’il ne signerait pas la loi pour des raisons de conscience, une première au Luxembourg.
Treize ans plus tard, si le nombre d’euthanasies ne cesse d’augmenter (172 morts actuellement depuis 2009, d’après les derniers chiffres communiqués par le ministère de la Santé), plus de la moitié de la population ignore l’existence même de cette loi, selon un récent sondage de l’institut Ilres.
«C’est dramatique», se désole Jean-Jacques Schonckert, président de l’association «Mäi Wëllen, Mäi Wee», qui, depuis 1988, écoute et accompagne les personnes souhaitant mettre fin à leurs jours. «Cette loi n’est quasiment pas appliquée faute d’informations fournies au grand public, mais aussi au corps médical», appuie-t-il (voir encadré).
Actuellement, la fin de vie au Luxembourg est encadrée par trois lois distinctes, dont deux datent de 2009 : celle relative aux «soins palliatifs, à la directive anticipée et à l’accompagnement en fin de vie» et celle relative à «l’euthanasie, au suicide assisté et aux dispositions de fin de vie». Une troisième loi, créée en 2014, liée aux «droits et obligations des patients» vient compléter l’offre.
Une complexité que regrette Jean-Jacques Schonckert, qui souhaiterait la mise en place d’une loi unique, où soins palliatifs et euthanasie ne seraient pas opposés. «Notre association réclame pour ceux qui se trouvent dans un état de souffrance physique et psychique irrévocable et insupportable, le droit de choisir, dans le respect et la dignité, leur fin de vie.»
Une façon de faire encore taboue
Un droit qui semble intéresser de plus en plus de personnes, au Luxembourg comme à l’étranger. L’ASBL reçoit en effet beaucoup de demandes de la part de pays frontaliers notamment, comme l’Allemagne et la France. «Nous les guidons également, mais nous voulons limiter le tourisme de l’euthanasie», explique le président de «Mäi Wëllen, Mäi Wee», qui rappelle qu’il est nécessaire de se faire suivre médicalement au Luxembourg et d’avoir l’accord de deux médecins pour s’engager sur la voie de l’euthanasie. «C’est très encadré, sécurisé», assure-t-il.
«Notre rôle est d’aider les gens à passer de l’autre côté avec dignité», renchérit-il, regrettant que cette façon de faire soit encore trop taboue au Luxembourg, malgré l’existence de la loi. «Nous ne sommes pas assez modestes vis-à-vis de la mort. Nous finissons tous par mourir, alors pourquoi prolonger des souffrances ? Ne vaut-il pas mieux partir tôt que trop tard en souffrant ?»
Bientôt une maison de fin de vie au Luxembourg ?
Son équipe a pu accompagner trois personnes jusqu’au bout de la démarche d’euthanasie pour cette année 2022, non sans difficulté, notamment pour trouver un médecin favorable, mais aussi un lieu adéquat. Une problématique qui n’est pas nouvelle, mais qui se fait désormais ressentir au quotidien et pose des problèmes à l’association.
Des obstacles qui poussent plus que jamais Jean-Jacques Schonckert à réclamer l’ouverture d’une maison de fin de vie au Luxembourg, qui se chargera d’accueillir les malades et de leur offrir un cadre pour mourir dignement. «Actuellement, nous effectuons les euthanasies dans des hôpitaux, mais nous aimerions offrir un endroit plus adéquat, une autre ambiance, plus réconfortante aux patients et à leurs familles», souligne-t-il. Un projet qu’il souhaiterait voir émerger grâce à des dons publics, plutôt que subventionné par l’État.
Un corps médical mal renseigné aussi
Si la loi sur l’euthanasie reste encore méconnue du grand public, c’est également le cas dans les professions de santé, selon l’association «Mäi Wëllen, Mäi Wee» qui veut prendre le problème à bras-le-corps. Alors qu’elle propose déjà des réunions et des rencontres interdisciplinaires avec des médecins tous les deux mois, l’ASBL veut aller encore plus loin.
«Dans le futur, nous souhaitons donner des cours sur la fin de vie auprès d’étudiants en formation de médecine en 3ᵉ année, ainsi que des étudiants infirmiers». L’association aimerait aussi bénéficier d’un agrément pour devenir un organisme de formation agréée, dans l’objectif de former les personnels soignants à la question de l’euthanasie et du suicide assisté de manière formelle.
Et dan s le meme ordre d’idee: Publique n°2530
Pétitionnaire: Alice Schwartz
Änderung des Gesetzes über die Erbfolge
But de la pétition
Mündige Bürger sollten selbst entscheiden dürfen was sie mit dem was sie sich erwirtschaftet haben nach ihrem Ableben geschehen soll