Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le président Emmanuel Macron va prononcer un discours axé sur la « responsabilité franco-allemande » dans la relance de l’Europe dimanche devant le Bundestag, a indiqué vendredi la présidence française.
Il sera le premier chef d’Etat français à prendre la parole devant la chambre basse du Parlement allemand depuis Jacques Chirac en juin 2000, déjà sur l’avenir de l’Europe. En janvier 1983, François Mitterrand avait marqué les esprits en allant soutenir devant le Bundestag l’initiative du chancelier Helmut Kohl de déployer des fusées Pershing en Allemagne de l’Ouest pour répondre au programme soviétique de missiles SS-20.
Armée européenne et taxation des Gafa
Emmmanuel Macron, qui clôturera avec ce discours la séquence mémorielle franco-allemande autour du Centenaire de la Grande Guerre, prendra la parole devant l’ensemble des parlementaires et du gouvernement allemands. Son discours, d’une vingtaine de minutes, sera « centré sur une forme de responsabilité franco-allemande pour préserver et relancer le projet (européen) dans l’Europe d’aujourd’hui », explique-t-on à la présidence. Le chef de l’Etat reviendra sur son projet d’armée européenne, auquel la chancelière Angela Merkel a ostensiblement apporté son soutien mardi, non pas contre l’Otan ou les Etats-Unis mais pour renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe, insiste-t-on à Paris comme Berlin. Ce projet a provoqué l’ire du président américain Donald Trump, qui somme les pays européens de renforcer en premier lieu leur contribution financière à l’Otan.
Dans la foulée, Emmanuel Macron et Angela Merkel auront une réunion de travail sur les moyens de relancer la construction européenne. Le chef de l’Etat français devrait insister sur la nécessité d’avancer sur la réforme de la zone euro et la taxation du numérique, deux de ses projets phare qui suscitent beaucoup de réserves à Berlin. Nous les « Français et (les) Allemands, on ne nous attend pas ensemble seulement sur des déclarations, on nous attend sur les capacités à les mettre en oeuvre », souligne-t-on à l’Elysée. « Il faut des résultats réguliers sur les sujets européens sinon l’adhésion européenne diminue. Le contexte européen nous oblige à être encore plus rapides et à avoir encore plus de résultats », martèle la présidence française sur fond de montée du populisme dans l’UE, à six mois des élections européennes. L’idée d’un conseil de sécurité européen proposée mardi par la chancelière pourrait être aussi discutée même si, note Paris, « ce n’est pas encore une proposition mûrie et détaillée ». Le déplacement présidentiel s’inscrira dans le cadre du « Volkstrauertag » (Jour du Souvenir), journée de commémoration nationale en Allemagne dédiée à la réconciliation, l’entente et la paix, mais aussi journée d’hommage aux victimes de la guerre.
AFP
